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PrÉserver La Presse De Ses Avilisseurs

Une fois n’est pas coutume,  nous parlons de nous  . . .  

De la presse !

Un code, une commission de délivrance de la nouvelle carte nationale de presse. 

De petits pas qui feront les longueurs de demain sur le chemin de la moralisation de la corporation. 

Enjeux, défis et écueils de la presse qui fait sa mue . . . 

La chronique est signée Abdoulaye Cissé

On ne dira pas comme Armstrong que c’est un pas de géant qui a été franchi dans l’histoire du long et laborieux processus de moralisation de la profession de journaliste, mais c’est déjà un pas que d’aboutir à mettre en place la commission chargée de doter chaque acteur d’une identité.

L’histoire retiendra surtout le nom de ces confrères choisis pour établir la délivrance de la nouvelle carte nationale de la presse, c’est-à-dire de décider de valider qui doit l’avoir selon les règles du nouveau code de la presse. Et par conséquent de la refuser à certains qui se réclament du métier de journaliste et qui n’en justifieraient pas la qualité.

Mais hélas, il est à craindre que tous ceux que la corporation veut extirper de ses rangs repassent entre les mailles du filtre, tant on sait s’aménager des passoires et des passerelles.

Il faut d’ailleurs croire que les mercenaires et les plumitifs n’ont très souvent pas besoin de carte de presse et qu’il exerce l’activité de journaliste en presse écrite, en radio et depuis peu de temps et c’est manifestement celle-là la plus offensive, en web digital en regardant avec condescendance ceux qui se réclament « vrais journalistes » et défiant les règles éthiques les plus élémentaires et les fondements même du métier.

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Refuser la carte de presse à celui qui ne la réclame pas est comme enfoncer une porte ouverte.

Il est dit que la carte va permettre de trier les acteurs pour ne plus retrouver dans les rencontres officielles, séminaires et autres workshop, cette horde de « perdiémistes » qui travestit la mission de service public de l’information qui doit être la boussole de tout journaliste.

Je doute que tout le monde joue le jeu . . . Certains donneurs d’infos et organisateurs d’événements seraient assurément très malheureux à ne pas retrouver les « point.com » comme on les appelle, pour se faire mousser, tant qu’ils paient.

Le mal est en nous mais il est contre nous, et c’est ça qui doit pousser à agir sans relâche pour préserver ce métier.

Mais peut-on simplement le faire si tout le monde ne joue pas le jeu. Au premier des chefs, l’État. L’autorité de l’état pour légitimer l’application rigoureuse des directives.

Le tout n’est pas juste de signer des arrêtés, d’installer des commissions. . . et ça va venir de signer des décrets d’application de textes que l’on sait parfois inextricable.

Le bel unanimisme va se fissurer quand on voudra appeler ou imposer, aux patrons de presse par exemple, d’appliquer la convention collective aux employés et salariés des médias.

On sait la précarité érigée presque en mode de gouvernance des entreprises de presse. Il y’en a qui font des efforts, mais ça reste très marginal.

Et d’ailleurs, rien ne dit que le mal de la profession vient de ceux qui, légitimement ne peuvent pas prétendre à disposer de la nouvelle carte de la presse.

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Il faut plus avoir peur des vrais professionnels au sens de ceux qui ont la formation requise et/ou peuvent justifier de la validation des acquis par l’expérience et qui décident de transgresser. Ce sont les plus dangereux pour la profession. Une profession souvent liée aussi, il faut l’avouer, par un corporatisme qui empêche de se regarder les yeux dans les yeux pour pointer le mal.

Il est à fonder espoir sur le nouveau code de la presse et rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé sans relâche à son élaboration . . .

Plus d’une décennie de touches et retouches.

Et l’élément fondateur de doter le journaliste d’une identité est une avancée.

Pas sûr cependant que la succession des articles 22 à 39 du code de la presse et régissant la carte de presse suffisent à ne pas produire des faux amis, des clones, des JGM (Journalistes génétiquement modifiés) tant on ne les reconnait plus ceux-là, des mutants, des zombies.

Ils sont à plaindre, les Mine, Domingo, l’oncle Thierno, SG Bamba Kassé, Makhaaly et consorts mais ils ont le mérite de s’y coller.

Les petits pas d’aujourd’hui feront les longueurs de demain. Mais assurément le code n’est ni le Coran, ni la bible ni la Thora pour convertir tout le monde à une religion mono-éthique. 







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