Sans doute, son dossier judiciaire hante le sommeil du maquisard en chef. Car, il s’impose inéluctablement la révision, oui, révision du procès Karim Wade qui va certainement défrayer la chronique au Sénégal. Depuis le début du feuilleton politico-judiciaire jusqu’au moment où on parle, l’état du Sénégal a eu du mal à convaincre l’opinion nationale et internationale. Macky avoue sa peur bleue à l’endroit de Karim Wade, son empêcheur de tourner en rond.
Pourquoi? De quoi Macky a-t-il peur?
Le procès de l’ancien ministre du pouvoir sortant de 2012, celui où le Pr Macky Sall nouvellement élu a créé une véritable cacophonie au plus haut sommet de l’état du Sénégal. Des organisations des droits de l’homme ont eu à dénoncer cette juridiction d’exception aux ordres exclusifs de Macky Sall, élu en mars 2012 : la Raddho, Amnesty Internationale, etc. ont toutes, unanimement, déploré la démarche de cette Cour, la Crei, remise sur pied par Macky Sall. Ce dernier, à peine élu, a mis en place un dispositif judiciaire et politique dit « traque des biens mal acquis » par le biais d’une Cour d’exception : la Cour de répression de l’enrichissement illicite, violant le droit et les Conventions internationales. Cette cour fut créée et dissoute par Abdou Diouf, en son temps.
Son successeur Wade ne l’a jamais utilisée donc. Macky l’a réactivée à la stupéfaction générale. Cette cour a reçu l’instruction d’engager des poursuites contre vingt-cinq (25) personnes dont les noms figuraient sur une liste officielle que le Procureur, d’alors, près de cette Cour, avait égratigné devant la presse nationale et internationale au cours d’une conférence de presse aux allures d’une grande messe ou kermesse en pleine rue.
Sur cette liste de 25 anciens dirigeants ou membres du gouvernement du pouvoir précédent, seules trois (3) personnes ont fait l’objet de poursuites judiciaires. Parmi ces derniers, seul Karim Wade a été arrêté. Karim Wade est le fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Et, pour cette raison, certains ont parlé de ‘’délit de fils de Président de la République
’’. En vérité, Karim a été victime de sa popularité qui en fait un challenger sérieux de Macky Sall aux prochaines échéances électorales. Pour cette raison, Macky Sall qui ne se souciait que de sa réélection en 2019, a donc décidé d’éliminer Karim de la course à tout prix, notamment en le faisant condamner par son tribunal politique à une peine privative des droits civiques.
Pourtant, Monsieur Karim Wade a fait l’objet de plusieurs enquêtes et vérifications par l’Inspection générale d’état (Ige) et de la Cour des Comptes qui sont les corps de contrôle assermentés et agissant sous l’autorité directe du Président de la République et aucun de leurs rapports ne remet en cause la gestion de Monsieur Karim Wade dans le cadre de ses fonctions ministérielles. Il a été blanchi de toute mal gouvernance par les rapports d’audits. Il est important de préciser l’objet des poursuites contre Karim Wade. Il ne s’agissait pas de détournement de deniers publics.
Le délit spécial qui est créé par le nouveau pouvoir au Sénégal est dit ‘’enrichissement illicite’’ est le fait de posséder, selon la Crei, un patrimoine jugé trop important par rapport aux revenues normales connues du citoyen. Ainsi, dans les faits, le Procureur spécial de la Crei peut déclarer n’importe qui ‘’soupçonné d’enrichissement illicite’’, lancer une enquête de gendarmerie, mettre la personne en état d’arrestation, la jeter en prison et la traduire devant la Cour pour le faire condamner sans appel. Le pire, c’est que cette cour d’exception accuse sans preuve et c’est à l’accusé de prouver son innocence.
Cette pratique du renversement de la charge de la preuve en matière pénale est prohibée dans toutes les démocraties et dénoncée dans tous les traités et conventions internationales sur les droits de l’homme dont l’Etat du Sénégal s’est engagé sans réserve. Ce système qui instaure une bataille à armes inégales entre l’accusation et la défense est un instrument redoutable pour écraser un opposant.
Le Procureur accusa Karim Wade sur la base de ses renseignements et de ses propres enquêtes et lui attribua un patrimoine colossal qui dépassait l’entendement et qui n’appartenait pas à l’ancien ministre mais bien à d’autres personnes, chose que Karim Wade prouva dans la réponse envoyée suite à la mise en demeure.
En effet, la Crei mis au nom de Karim Wade le patrimoine d’autres personnes telles Bibo Bourgi, gérant de la fortune richissime et célèbre famille libanaise établie au Sénégal, Pape Mamadou Pouye, Samba Diassé, hommes d’affaires détenant leurs propres sociétés. Karim Wade a donc été condamné, sans preuve aucune, sur la base de ces accusations ridiculement erronées.
Les accusations à son encontre ont été de près de 700 milliards F Cfa avant de retomber, six mois plus tard, à 117 milliards qui comprennent les 64 milliards du patrimoine de Bibo Bourgi et les 47 milliards d’un compte fantôme créé de toutes pièces, sans aucune trace d’existence, par l’accusation à Singapour !
La condamnation eut lieu sur ces bases mensongères
En fait, le patrimoine réel de Karim Wade est d’environ 2 398 502 198 Francs Cfa, soit 3 656 493,03 euros ainsi composé:
• Du solde créditeur à la banque Julius Baer de Monaco : 1.300.000.000 FCFA soit 1.981.837,22 euros (Président Wade).
• Du solde du compte créditeur à la Sgbs Madeleine : 48 169.323 FCFA soit 73.433,66 euros.
• Du contrat d’assurance Sogelife : 421.461.500 FCFA soit 642.513, 91 euros.
• De l’appartement sis à la Rue de la Faisanderie Paris : 245.871.375 FCFA soit 374.828, 49 euros
• De la maison Sicap Rue 10 : 120 millions FCFA soit 182.938,82 euros (domestiques à la retraite)
• Des véhicules : 263 millions F Cfa soit 400.940, 92 euros.
Ce patrimoine est largement justifié par ses revenus car Karim Wade a eu une carrière professionnelle intense bien avant l’arrivée de son père au pouvoir. Le Maquisard est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Mais le Pds est plus que jamais déterminé à aller jusqu’au bout contre son pouvoir abusif en exigeant une révision de ce procès injuste.
Oulimata Kane dite ‘’Lynx’’, l’Amazone de Karim Wade.
Pds/Ujtl