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Quand Le “Ñoo Lank” Des Citoyens Se Heurte à La Perte De Souveraineté Du Sénégal Sous Macky Sall

Quand Le “Ñoo Lank” Des Citoyens Se Heurte à La Perte De Souveraineté Du Sénégal Sous Macky Sall

La situation économique et sociale de notre pays est catastrophique. Mais pis encore, la politique d’ajustement budgétaire dans laquelle Macky Sall a engagé le Sénégal et des indicateurs socio-économiques clés annoncent des lendemains encore plus difficiles pour notre pays. Dans ce contexte, la protestation et la lutte populaire sont essentielles pour exprimer l’opposition citoyenne à des mesures gouvernementales injustes qui font payer aux plus démunis et vulnérables le prix de l’inefficacité, de la corruption et du surendettement sans fruit sur le développement du pays. La mobilisation citoyenne de plus en plus forte autour de plateforme comme «ñoo lank » et d’autres, atteste d’une convergence des luttes et d’une adhésion populaire croissante. Cependant pour atteindre leur but, ces luttes citoyennes doivent reconnaitre le fond de la problématique qui est la perte de souveraineté politique et économique de notre pays sous le régime de Macky Sall.  Nous établissons dans des faits documentés qui montrent que Macky Sall a abandonné une grande partie de la souveraineté économique et politique de notre nation. Ces faits montrent une démission totale de Macky Sall face a ses responsabilités.

En effet, nos enquêtes et notre travail de veille économique nous ont permis d’établir, que l’augmentation des prix de l’électricité décrétée par le gouvernement le 1er décembre 2019 a été exigée par la Banque mondiale en contrepartie d’un prêt de 180 millions de Dollars US.

Dans un document publié mi-décembre 2019 intitulé « Troisième Prêt de Politique Publique Multisectorielle » (TP3M), l’institution annonce que le gouvernement « a augmenté les prix de l’électricité de 10% pour la basse tension, et de 6% pour la moyenne et haute tension » (page 26 du TP3M) afin de remplir une des conditions d’accès a ce prêt. Nul besoin de rappeler à nos concitoyens qui en conservent une mémoire collective bien forte et désagréable que l’augmentation des prix des services publics est un classique des politiques d’ajustement structurel.

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Pour justifier que ces augmentations sont portées au plus haut niveau de l’Etat, le document de la Banque mondiale fait référence à une lettre signée par le Ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo qui s’engage au nom du gouvernement, et donc avec l’aval du Président Macky Sall, à garantir « la viabilité financière du secteur à court terme ». Au même moment, les experts de la Banque mondiale concèdent que « les prix de l’électricité (au Sénégal) sont déjà élevés par rapport aux normes internationales » et renchérissent que « les augmentations de prix de l’électricité, bien que possible, ne sont pas la solution à long-terme. » (page 107 du TP3M). Puisque le régime de Macky Sall est incapable de gérer efficacement le secteur et que la corruption empêche toute solution plus rationnelle, ajuster les prix est la solution indésirable à court terme, inopérante à long terme mais nécessaire… semble donc être le raisonnement de la Banque mondiale. Pour Macky Sall, tant pis pour la compétitivité de notre économie, les PMEs sénégalaises, l’emploi et la lutte contre la pauvreté.

Ainsi en s’engageant auprès de la Banque mondiale, Macky Sall a abandonné une partie essentielle de notre souveraineté économique, la politique des prix des services publics notamment celui de l’électricité, et ceci sans consultation ni débat public préalable alors que notre Constitution établit dans son préambule que « la souveraineté nationale s’exprime à travers des procédures et consultations transparentes et démocratiques ».

Pourtant, Macky Sall n’en est pas à ses coups d’essai sur l’abandon de la souveraineté, des intérêts et du tissu économique national au profit d’intérêts étrangers et personnels. Alors que le peuple sénégalais a été bercé au rythme du « Ñani bañ na », le président a lui valsé au rythme du « Macky nangu na ». Tel a été le cas avec l’attribution des licences pétrolières et gazières à Timis et Total, l’autoroute à péage Rufisque-Diamniadio sans appel d’offres, la construction du centre de conférence Abdou Diouf et des sphères ministériels à Diamniadio, la concession de l’aéroport de Diass, l’attribution de terres agricoles et de terrains dans des zones historiques de la ville de Dakar etc. Les entreprises sénégalaises qui ont survécu à cette hécatombe croulent sous le poids des retards de paiement et des créances de l’Etat, d’une pression fiscale forte et grandissante sous l’ajustement structurel dans une corruption généralisée. En effet, la dernière enquête sur l’environnement des affaires montre que dans le secteur des BTP, plus de 80% des entreprises sont confrontées à des entraves importantes à leur activité liées au recouvrement de créances, et plus de 50% souffrent de l’accès difficile au foncier et de la fiscalité.

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Dans cette situation économique et sociale difficile, Macky Sall n’a plus les arguments et les solutions pour s’adresser aux sénégalais et plus particulièrement aux jeunes. Face à la mal gouvernance, la corruption et l’insécurité, il propose de balayer les rues, un «cleaning day » pour faire bien comme l’autre président plus charismatique. Devant l’urgence d’évacuer des enfants du Sénégal face à une pandémie en terres étrangères, il décrète l’incapacité logistique et la démission de l’Etat. Quand les instituteurs sont en grève, que les étudiants partagent avec qui veut entendre les heures passées dans la file d’attente au restaurant universitaire, les amphithéâtres et les chambres trop bondées, que l’école est en faillite, il fait la sourde oreille. Sans réponse Macky Sall a opté pour la stratégie de la démission, une année seulement après l’élection présidentielle. Oui, le sunugaal fonce tout droit dans le mur et si capitaine à bord il y a toujours, il a abandonné le gouvernail. A nous citoyens de nous engager pour préparer le changement de cap.

Cellule des Cadres de

La République des Valeurs

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