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Obligation D’équité Publique Et D’égalité Nationale En République

En clair, afin qu’elle serve utilement et profite essentiellement à l’ensemble des populations sénégalaises sans aucune forme possible de marginalisation, l’inclusion nécessite forcément au Sénégal une pertinente stratégie adaptée et une adéquate méthodologie appropriée, car elle n’est encore ni au service de l’équité publique ni au profit de l’égalité nationale.

En fait, la pleine participation de tous sans exception au service de la performance et du développement au profit de tout un chacun sans distinction, le plein exercice des droits personnels et des libertés individuelles au service de la justice socioprofessionnelle et du vivre ensemble, le réel accès équitable de tous à tous les bien publics et services fondamentaux, le réel accomplissement possible des devoirs personnels au service de l’intérêt général et de l’utilité publique sont universellement les quatre principaux objectifs généraux clés de l’inclusion que l’Etat et la République du Sénégal ne se sont toujours pas donné la volonté suffisante de bien vouloir atteindre.

En effet, déjà au Sénégal, le fait que l’Etat et la République ne font pas preuve de s’intéresser prioritairement à la valorisation du handicap en service public, surtout à celle du handicap visuel au ministère, ne fait que détruire entièrement les trois modes qui déterminent le niveau de performance ou de contre-performance de chacun des trois différents stades d’inclusion du handicap et de la vulnérabilité. Encore au Sénégal, le fait que les Organisations non gouvernementales ainsi que les partenaires techniques et financiers n’utilisent pas les Agents handicapés qui sont dans les ministères de la République ne fait qu’anéantir complètement les trois formules qui régissent les douze conditions existentielles de l’inclusion du handicap et de la vulnérabilité. Et toujours au Sénégal, le fait que les organisations des personnes en situation de handicap ne s’appuient sur ni la science ni l’ingéniosité pour se préoccuper quotidiennement de la problématique du handicap à tout les niveaux de l’Etat et dans tous les secteurs de la Répu­blique ne fait que démolir totalement les quatre styles qui constituent les éléments qui composent un stade d’inclusion du handicap et de la vulnérabilité.

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En conséquence, le fait que l’inclusion demeure encore trop loin d’être réelle et devient de plus en plus très insignifiante pour pouvoir prendre en concrète considération le handicap est historiquement une pleine et entière responsabilité qui incombe primordialement à l’Etat et à la République du Sénégal, mais qui est également quelque part partagée aussi bien par les organisations sénégalaises des personnes en situation de handicap que par les partenaires techniques et financiers du gouvernement sénégalais.

En tout cas, la formule proactive (anticipation, prévention, prévoyance) est souvent le domaine des leaders modèles des organisations civiles à utilité publique. Puis la formule réactive (accompagnement, intervention, riposte) demeure fréquemment l’affaire des partenaires techniques et financiers du gouvernement. Et la formule opérative (études, stratégie, méthodologie, action) reste généralement le rôle obligatoire de l’Admi­nistration publique et des Insti­tutions politiques.

En ce sens, le mode leader (impulsion, veille, innovation) accroît perpétuellement l’inclusion. Puis le mode suiveur (animation, harmonisation, régulation, évaluation) entretient l’inclusion en amélioration et en croissance. Et le mode survivant (supervision, audition, documentation, capitalisation, modélisation, vulgarisation) maintient l’inclusion en bonne croissance et en nette amélioration.

En définitive, l’expérientielle expertise pluridisciplinaire et technico-scientifique reste la seule unique clef d’activation de l’inclusion. Sur ce, le style décisif qui relève des compétences des pouvoirs publics est le style «délégatif» qui relève du pouvoir des organisations des personnes en situation de handicap, le style participatif qui relève de la puissance des réseaux de bonnes pratiques et le style persuasif qui relève du niveau de compréhension ou d’acceptation des populations sont les toutes seules formes managériales qui mènent à bien voire au mieux l’inclusion.

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En somme, par rapport au réel constat des étonnants faits concrets, visibles ou discrets sur tous les plans et à tous les niveaux, l’inclusion au Sénégal, qui paradoxalement laisse en rade les agents handicapés visuels, se voit presque comme une mangeoire de ressources qui ne profite qu’aux uns et un abreuvoir de privilèges qui ne profite qu’aux autres, alors qu’elle doit sérieusement être comprise comme un véritable devoir d’honnêteté et de bon sens qui a surtout besoin tout d’abord d’une sérieuse prise de conscience, d’une réelle volonté sincère, de plein de moyens suffisants, tout en associant systématiquement en amont et en aval tous les agents publics handicapés experts et/ou spécialistes. C’est-à-dire l’existence de la rigoureuse prise en compte stratégique de toutes les différences personnelles et de la sérieuse prise en charge, opération de toutes les déficiences individuelles, qui est à la façon et indicateur de l’inclusion, ne peut réellement être signifiante au Sénégal qu’à partir d’une urgente mise en œuvre systématique des formules, des modes et des styles relatifs à l’inclusion du handicap et de la vulnérabilité.

En un mot, ce qu’il faut surtout très bien retenir : d’une part l’ignorance, la jalousie et le complexe du handicap sont les seuls obstacles très fatals à l’inclusion. Puis d’autre part l’autonomisation, la socialisation, le partenariat, le plaidoyer, l’institutionnalisation et la pérennisation sont les seuls membres moteurs de l’inclusion. Et les gens qui cultivent d’une manière ou d’une autre les obstacles à l’inclusion doivent être obligatoirement éloignés de toutes positions d’influence, car ils savent bloquer intelligemment tout processus et toute procédure d’inclusion sans être jamais inquiétés.

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Enfin, c’est uniquement l’inclusion seulement qui peut bâtir l’équité publique et l’égalité nationale au Sénégal. L’équité publi­que et le plein épanouissement concret assurément garantis à tout Sénégalais, en prenant en compte et en charge le principe de compensation individualisée de déficience. L’égalité nationale est l’égalité de tous les Sénégalais en termes de dignité, de considération et de droit, en prenant en compte et en charge le principe de discrimination positive.

Madiagne FALL 

Handicapé Visuel 

Expert en administration spécialiste en inclusion 

Agent au Ministère de l’Education nationale 

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