Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs paraît sans équivoque. Voilà ce que stipule la constitution sénégalaise.
Pour la mouvance présidentielle, il paraît légitime que les ténors, pour des questions de positionnement, cherchent par tous les moyens à agiter cette question pour pousser leur roi à présenter son dauphin. Ce serait en ce sens un débat politique interne à la mouvance présidentielle car chacun voudrait savoir sur quel pied danser.
Quant à nous autres, totalement étrangers à cette mouvance, nos soucis doivent être ailleurs. Ils doivent être ailleurs si nous avons foi en notre constitution. Quand une prédisposition ou une loi est abrogée, cela veut dire que celle-ci est devenue caduque et appartient au passé. A quoi bon épiloguer sur une prédisposition aussi intelligible ? Accepter ce débat serait tout simplement permettre à un pouvoir de penser qu’il y aurait quelque part une infime possibilité de faire machine arrière. Aujourd’hui, en cours d’assises, on ne pense plus à un verdict qui condamne à la peine capitale car elle appartient au passé. De la même façon, le débat du troisième mandat appartient au passé.
Pourquoi d’ailleurs, un journaliste sérieux pose t il ce débat vain et nul s’il est conscient de ce qu’est la constitution ? Un journaliste ne demandera jamais si le président va nommer par décret son successeur car ce n’est pas dans notre constitution. Un débat se tient dans un cadre précis pour éviter ces incongruités. Pourquoi permette à un homme de se prononcer sur ce que la constitution a déjà tranché ? Voilà pourquoi la plupart des débats sur nos médias ne sont que des somnifères. Des débats qui heurtent tout intellectuel tellement les niveaux sont bas.
Ce sont des journalistes en panne d’inspiration et adeptes des polémiques qui les posent. Ils ne pensent qu’à leurs Unes dépourvues de matières car ils seraient pour la plupart atteints d’aboulie. Ils s’agrippent sur ce débat puéril telle une meute de loups affamés sur une carcasse de porc épic. Question ne peut être plus idiote que celle là » est ce que le président fera un troisième mandat ? » Mais comment ? Car en la matière, ni le président, ni l’interpelé, ni l’opposition encore moins les activistes ne sont le référent.
Des opposants qui peinent à présenter un programme alternatif cohérent prennent le relais pour encore nous tympaniser.
Enfin, ce autour de pseudos activistes qui pour une place se présenteront comme protecteur de la constitution qui nous pomperont. Prenez le temps d’écouter ces hommes et vous vous rendrez compte combien les propos sont physiques et musclés. Que de la violence en l’air tels des gladiateurs qui se défient à la veille d’un combat à mort.
Telle la constitution a clos ce débat, nous sénégalais qui l’avons votée, devons clore le débat de façon définitive. Cette fermeté sur la question est de loin la meilleure mise en garde contre tout abus. Le sacré ne se profane pas sans conséquences et la constitution l’est.
Du sacré le yoyo n’a pas de place. C’est décidé, on n’y revient plus.
Ousmane Sy
L’article Politiques, journalistes et activistes, avez-vous lu la Constitution ? (Ousmane Sy) .
