Alors que l’apparition de dizaines de cas sur notre continent signe la fin de l’exception africaine, la crise du coronavirus nous rattrape désormais mais ne semble pas faire paniquer l’Afrique.
Vu d’ailleurs pourtant, les systèmes de santé africains apparaissent vulnérables et si le continent minimise le fléau c’est qu’il entretient des relations économiques étroites avec la Chine, épicentre de l’épidémie qui inquiète tant la planète.
Ici même, au Sénégal, qui n’a pas pensé que Macky Sall était soucieux de ménager la Chine en ne rapatriant pas nos étudiants de Wuhan, alors même qu’il prenait une décision stratégique, voire historique.
Bien sûr, il est tôt pour affirmer que la lutte est bien menée par le gouvernement et que le système est capable de faire face, mais la progression du coronavirus représente une menace majeure qui exige du gouvernement de la rigueur et beaucoup de transparence.
Il y a désormais quatre cas confirmés de coronavirus au Sénégal et il ne fait aucun doute que ce chiffre va grimper, car partout ailleurs dans le monde, le Covid-19 accélère sa propagation et le plus dangereux avec ce virus est la partie immergée de l’iceberg, ce qu’on ne voit pas est le plus important.
Notre chance cependant, est que cette épidémie se propage peu parmi les plus jeunes et que l’Afrique est un continent à majorité de jeunes. Néanmoins, le pire serait une propagation rapide du virus dans les grandes villes africaines dépourvues d’installations sanitaires de haut niveau pour contenir l’épidémie et traiter les patients.
Cependant, s’il existe un climat d’incertitude et une psychose autour du coronavirus, les doutes émis de-ci de-là, quant à la capacité du Sénégal à faire face, ne sont pas fondés et nous devons croire que nos gouvernants sauront faire front à ce nouveau virus et préserver la population jusque-là épargnée !
Car si le nombre de cas africains sur les 100 000 détectés dans le monde est peu élevé, tout semble indiquer que la maladie s’ancre dans la durée.
C’est pourquoi, l’heure doit être à la mobilisation générale et nous devons modifier nos comportements sans pour autant s’empêcher de vivre. Souvenons-nous d’Ebola et de son lourd bilan pour l’Afrique : plus de 11.000 morts en moins de deux ans.
Nous devons savoir que ce virus se transmet par une personne infectée, suite à un contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou d’une discussion en l’absence de mesures de protection. Certaines précautions sont à prendre afin d’éviter la propagation du virus comme se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon. Éviter les contacts rapprochés en période d’épidémie (éviter de se serrer la main, de s’embrasser…).
Arrêtons de croire que grâce à nos prières et parce que nous sommes croyants nous pouvons demander au bon Dieu de nous préserver. « Dieu est Grand », mais notre profond ancrage religieux avec ses rites et ses lieux de rencontres pourrait constituer un facteur de risque de propagation du coronavirus et de pandémie.
Dès lors, nous devons nous préparer à la suspension de certains rassemblements dans notre pays, et ce jusqu’à nouvel ordre.
Prenez le cas de l’Italie, ce merveilleux pays où j’ai la chance et le bonheur de partager mon temps, nous sommes ici entrés en phase de pandémie. Les rassemblements sont interdits, des villes et villages entiers sont confinés, les écoles et universités fermées, c’est une crise sans précédent qui sévit ici depuis la peste ou le choléra et qui ferme même des cathédrales. Je veux rendre un hommage à ce pays dont le cœur est meurtri et pourtant où je vis les plus belles années de ma vie, à parler la plus belle langue du monde et déguster la meilleure pizza qui soit.
Je veux dire aux Italiens, courage et comme il se dit ici, « Mange, prie, aime » car le plus beau de l’Italie, ce n’est pas que la langue, c’est les italiens !
Pourtant mon seul et unique pays, c’est le Sénégal. Le pays ne peut pas se mettre sur pause et il ne faudrait pas que l’une des principales victimes du coronavirus soit l’économie et les efforts déployés par nos dirigeants pour le faire émerger.
C’est pourquoi, je veux faire confiance à notre président, sur son plan et sa méthode pour nous préparer à gérer le choc. S’il ne fait aucun doute que le quotidien des Sénégalais subira l’impact sanitaire et économique du coronavirus, le rôle du président est d’en ralentir l’expansion et de tenter de l’enrayer, tout en s’assurant que le pays continue de fonctionner.