Le monde prend peur et nous avec et ce n’est peut-être pas si mal que ça, en ces temps, où l’on ose tout. Dit et montre tout, sans barrières, convaincu de notre droit du tout-savoir, du-tout dire que nous confère faussement l’ère digitale et sa révolution.
La maison de verre, nous y sommes enfin ! Les érudits avaient prévenu ! Mais, nous n’avons rien voulu entendre. C’est tellement plus simple.
Voilà que l’économie mondiale se crispe, après avoir été dopée par la vraie-fausse mondialisation, puis essoufflée par les frasques et rafales des replis identitaires et communautarismes délirants.
Le coronavirus est passé par-là. Dynamitant certitudes, garanties et autres spéculations de spécialistes de monnaie, bourses et marchés.
Ce n’est pas encore la panique, mais la peur de voir les cours s’effondrer est réelle. Le sauve qui peut n’est certes pas encore décrété, mais il se prépare. Le pire est en ligne de mire.
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.
Inféodée à l’inorganisation selon les études les plus poussées des réflexions hellénistes les plus brillantes, l’Afrique prend la mesure du covid-19.
Mais bon, elle a vu pire. Sauf que ce coup-ci, le virus coronaire fait son entrée sur ses terres, dans la peau de ses visiteurs étrangers. Pour une fois, Afriquia ne transmet pas le virus. Au contraire, elle le réceptionne. Mais faut-il s’en étonner.
Le futur du monde qu’elle représente est désormais couru par ce même monde. La crue mondiale y débordera. Alors préparons-nous à vivre, ou plutôt, revivre des arrivées massives, d’investisseurs, de travailleurs et chômeurs et les ménages d’ailleurs, qui ne verraient leur salut social, voire humanitaire, qu’en Kam. N’est-ce pas Wakam.
Le meilleur du coronavirus est justement cette réflexion à laquelle nous invite mon ami et frère Aly Ba : « Puisse chacun d’entre nous combattre le spontanéisme et le «grawoul» pour s’imposer une rigueur, un respect sacré des règles et normes qui doivent régir toute vie collective surtout dans les grandes agglomérations urbaines».
Transposés dans le monde politique, celui des affaires sociales et économiques, ces valeurs auront forcément pignon sur rue, dans la bonne et sobre gouvernance, dans la transparence et le respect des rendez-vous électoraux, dans la démocratie et la liberté d’expression.
Au regard des interdits du Macky, de priver de conseil des ministres les pigeons voyageurs revenus des salons parisiens, ou encore du confinement de tout le gouvernement jusqu’à nouvel ordre, l’on pourrait jubiler et louer l’émergence d’une résilience nouvelle.
D’autant que la remise à l’endroit de notre ADN normée à l’indiscipline notoire est devenue une nécessité dit le Macky.
Reste quand même à dire au même Macky que la reconversion devrait être conjuguée d’abord par lui-même, ensuite par nous et pour nous tous ! Pour notre plus grand bien.
Les Sénégalais n’attendent pas de voir les théoriciens de son 3e mandat exclus du conseil des ministres. C’est le cadet de leur souci et je prie le Macky de me croire. Certes, ils exigent de lui des réponses à leur préoccupation sociale, économique, sanitaire etc., mais aussi de la grandeur ! Et ça, ça ne se négocie pas ! Ouattara l’aura lui-même compris.
Quant au Coronavirus, pas besoin d’un dessein ! You are not welcome !