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8 Mars ! Quelle Femme à Célébrer ? (ibrahima Sene)

Si le 08 mars est toujours attendu pour célébrer notre chère et douce  moitié, la question est de savoir laquelle vraiment à fêter et à  magnifier car effectivement  la femme arbore plusieurs atours et nous renvoie plusieurs images pas toujours logées à la même enseigne. En relation avec l’esprit et l’histoire du 8 mars, c’est du bien qui mérite une célébration à l’onusienne avec tout le faste qui s’impose. Oui, un 8 mars comme tribune pour attirer toutes les attentions du monde sur les dures conditions inhumaines de nos moitiés à travers toute la planète est à louer et à louanger. Déjà… ou… en 2020 et que persistent sur cette bleue des situations de femmes en quasi esclavage, travaillant presque avec chaînes au mollet et au collet ,à la recherche d’un pain quotidien pour des bouches de plus en plus  nombreuses et abandonnées doit susciter réflexion et surtout indignation. Bouche bée quand des femmes sont réduites à objet, simple objet de plaisir, à jeter comme kleenex après usage en ce 21 ème siècle n’est pas politiquement, humainement  tout court correct et acceptable. Quand elles sont niées  dans la jouissance de leurs droits les plus élémentaires pour une préservation de leur vie ,de la vie, il y a matière à leur accorder une journée entière pour statuer : Combien meurent-elles dans l’anonymat en donnant de la vie ? Perdre la vie en donnant de la vie sans aucun calembour et dans des conditions atroces de solitude et d’indigence où un seul « parcétamol » n’est pris comme « prénatale »? Emprunter à l’aube et aux 1ers chants du coq les travers, dédales et autres ruelles sombres et dangereuses des gros faubourgs pour une corvée très  souvent  très faiblement payée, il faut oser le faire pour le mil ou 1000 à gagner et  à diriger vers la stabilisation de la famille. Oui cette femme –là est à chanter et mérite ce 08 mars pour toujours. Sa sœur des campagnes n’est pas mieux lotie ? Bravant les intempéries de tous ordres, leur quotidien se résume à la recherche de la pitance très frugale, ascétisées qu’elles sont par ce quotidien qui dure et qui a fini de s’installer comme une sanction à la perpet. Il faut les voir le long des RN, BB sur le dos, se faufilant entre arbustes et brindilles , frôlant les reptiles et titillant les abeilles et les yeux rivés sur des fruits sauvages, le menu du jour attendant et très tributaire de la moisson matinale. Au moment où l’eau est gaspillée dans les grands centres, ce liquide précieux se fait rare dans les villages et hameaux  accentuant la précarité et cette cohabitation avec les maladies et autres infections et limitant cette espérance de vie, les femmes toujours en 1ère ligne. Cette image dans nos campagnes n’est pas loin de disparaître et dans l’intimité des foyers et des nuits…, cette féodalité bat son plein : des femmes sont torturées, violentées et violées n’osant pas lever la plus petite voix pour des raisons diverses dont la plus émergée est la précarité financière, synonyme d’addiction et de manque d’autonomie. Oui Maman ONU, ces femmes sont à célébrer de façon continuelle et le 08 mars ne doit être qu’un prétexte pour  jeter les rampes d’une plateforme pour l’essor et l’envol de nos  chères moitiés ! Cette année, point de récupération  politicienne et de bombance gargantuesque circonstancielle…CORONA/COVID 19 est passé par là !

                                                        IBOU SENE KAOLACK

 

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