L’OMS a qualifié le coronavirus de « crise sanitaire mondiale majeure de notre époque » car le covid 19 a fini de gagner les 5 continents et concerne pour l’heure 120 pays. Ce qui en fait désormais une pandémie de 1er ordre. Mais, en s’y pencher de très près, tout corrobore une… 3e Guerre Mondiale ! Nostradamus le célèbre visionnaire avait annoncé 5 grands évènements pour 2020 parmi lesquels la 3e Guerre Mondiale. Faut-il porter crédit à cette prédiction ou non ? Si cette interrogation semble triviale, ce qui est remarquable, cependant, c’est que si 3e Grande Guerre il y aura, il ne sera pas question ici d’opposition d’Etats ou d’alliés, mais tout porte à croire que c’est bien l’humanité face à un virus, les peuples face à un mal. Et même s’il n’est du tout question de se fier – dans l’absolu – aux prédictions de Nostradamus, il n’en demeure pas moins qu’un cocktail explosif de faits et chiffres font penser à une catastrophe prochaine, et pour causes !
Selon le CSSE (Center for Systems Science and Engineering), on dénombre 185.067 cas confirmés pour 7330 décès de par le monde. L’ampleur de cette pandémie et surtout son rythme de progression en ont fait l’ennemi public n°1 de toutes les nations. Le discours de guerre prononcé çà et là témoigne d’une certaine logique de guerre.
UN LEXIQUE MARTIAL
Ce qui est remarquable depuis l’avènement du covid 19, c’est l’irruption dans le paysage politico-médiatique d’un certain lexique martial. On parle d’endiguement, d’approvisionnement, d’état d’urgence, de combat, de guerre…
Au Sénégal, le chef suprême des armées, Macky Sall qui a arboré le manteau de véritable chef de guerre, a bandé les muscles contre le Covid-19 au palais. Ses propos sont sans appel : «… les forces de défense et de sécurité ainsi que tous les services concernés par la lutte contre la pandémie COVID-19. »
Le président américain, Donald Trump, a lancé ex-cathedra : « Nous battrons le virus ». Et pour ce faire, il a « décrété l’Etat d’urgence » et « suspendu les vols avec l’Europe ».
C’est en Europe, justement, où le vocabulaire martial a été le plus usité. Elle a déclaré la guerre au covid 19. L’illustration la plus achevée, cependant, est à chercher en France. « Nous sommes en guerre ! » tel un leitmotiv, Macron l’a proféré 6 fois dans son adresse à la nation française. Le discours du président français a résonné à l’instar de l’appel du 16 juin de Gaulle à Londres, lors de la 2e Guerre Mondiale ! Le lexique guerrier a été également de mise chez Christophe Castaner, ministre de l’intérieur français : « nous menons un combat ».
A la suite des politiques français, la presse de l’Hexagone a aussi repris le même discours belliciste. Jugez-en. Laurent Joffrin juge dans ‘Libération’ que le discours de Macron a été « martial » ! Pascal Coquis parlera pour sa part d’« allocution au ton martial » ! Dans la ‘Charente libre’, Maurice Bontinck n’y va pas par 4 chemins et intitule, derechef, son édito par : « La drôle de guerre est déclarée… ». Quant à Sébastien Georges, dans ‘L’Est républicain’ il sortira de sa plume la formule de « guerre inattendue ».
Si, toutefois, le ton guerrier est clairement donné, le décor de guerre, pour sa part, n’est-il pas déjà planté ?
LE DECOR DE GUERRE
Dire, dès lors, que la déclaration de guerre est faite n’est, de ce point de vue que lapalissade ! Ce qui est plutôt dans les tiroirs de l’incertitude, c’est l’envergure de cette guerre qui épouse clairement les contours d’une conflagration de type mondial ! Et, il ya lieu de craindre le pire, sans hyperbole !
Trump a confirmé avoir donné des instructions au secrétaire à l’Energie « d’acheter [… de grandes quantités de pétrole brut pour le stockage aux Etats-Unis« . On sait que c’est dans l’amorce d’une guerre qu’on fait le trop plein de provisions. Car, remarque-t-on dans plusieurs pays de longues files d’attente devant les grandes surfaces.
L’état d’urgence a été décrété dans plusieurs pays. La France a mobilisé à ce jour 100.000 policiers et gendarmes imitant des pays comme la Chine et l’Iran où le corps des gardiens de la Révolution a été appelé en rescousse.
L’effort de guerre est aussi noté. L’Espagne va mobiliser 100 milliards d’Euros, la France 45 milliards d’Euros… Au Sénégal, c’est le khalife des mourides qui contribue à l’effort de guerre à hauteur de 200 millions de F. Cfa. S’en suivent Youssou Ndour 10 millions, Bougane Gueye 5, Kabirou Mbodji 10 et notre Sadio national 30.
Mais face à cette guerre non conventionnelle, il ne s’agit pas d’aller au front, mais de « rester chez soi » pour reprendre la formule de l’éditorialiste de ‘La Croix’, Guillaume Goubert. Si, toutefois, dans cette guerre toute particulière la consigne pour fuir les bombes est « Restez à la maison » comme l’indique le célèbre visuel de Mathieu Persan, une image frappe : le confinement s’apparente aux camps de concentration (Auschwitz ou Buchanan). Les attestations font penser aux laisser-passer en temps de guerre.
Si la 1ere Guerre Mondiale a causé 18 millions de morts, la 2nde 50 millions de victimes, le coronavirus qui n’a causé à ce jour que près de 200.000 morts est pourtant à craindre. Si dans ces guerres dites classiques l’ennemi a été clairement identifié, en ce qui concerne le coronavirus, l’ennemi est sournois, insidieux et surtout invisible. A ce rythme, si l’on y prend garde, c’est la vie humaine même qui est menacée, sans exagération aucune ! car nous acheminons vers l’extinction de la race humaine.
Une histoire médiévale qui ne laisse aucune place à l’oubli du fait que plus du tiers de la population européenne avait péri entre 1347 et 1351 du fait que la peste a causé un réel trauma et fait penser au scénario catastrophe. Sans jouer à l’oiseau de mauvais aloi, préparons-nous aux épreuves de nerfs et autres hypothèses les plus pessimistes si les Etats faiblissent et n’engagent pas la bataille à la hauteur de l’ennemi et que les peuples ne suivent pas les consignes idoines.
Car, si ce n’est pas une guerre classique avec des belligérants identifiés et localisés – donc une guerre non conventionnelle alors ! – c’est tout de même une guerre et la pire de formes. N’est-ce pas Macron qui résume à merveille cette forme de conflagration mondiale inédite à travers cette remarquable formule : « Nous sommes en guerre sanitaire » ?
Ibrahima Diakhaté Makama