Dans son adresse à la Nation du 23 mars 2020, Macky Sall a déclaré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national à compter de lundi à minuit, assorti d’un couvre-feu de 20h00 à 6h00 du matin en vue de combattre l’épidémie du Coronavirus qui continue de se propager à une vitesse folle, dans le monde.
Tout le monde en convient : le coronavirus constitue une menace extrêmement grave pour tous les pays du monde. Il existe un consensus largement partagé sur le fait que la lutte contre la pandémie de COVID 19 nécessite des mesures drastiques et exceptionnelles pouvant allant jusqu’à la restriction des libertés publiques (pour une période temporaire motivée par des circonstances exceptionnelles).
Au Sénégal, un arrêté du Ministre de l’intérieur a été publié interdisant sur toute l’étendue du territoire, pour des raisons liées à la propagation de Covid-19, toutes les manifestations et tous les rassemblements de personnes, dans des lieux ouverts ou clos, du 14 mars au 14 avril 2020 (un arrêté, violé par l’ex premier ministre Boun Abdoullah Dione qui a fait preuve d’une immaturité et d’une irresponsabilité innommable). Avec la multiplication des cas de COVID-19, de nombreux experts et professionnels de santé ont réclamé des mesures plus fortes, axées sur le confinement de la population pour contenir la propagation de la pandémie.
Disons-le sans détour : Macky Sall n’a pas été à la hauteur, avec un discours à côté de la plaque. Avant de déclarer l’état d’urgence : il y a un préalable, c’est le confinement. Or, ce terme est totalement absent du discours de Macky Sall. Normalement, le couvre-feu devrait accompagner les mesures de confinement (sachant qu’avant de confiner une population, il faut pouvoir la nourrir).
En réalité, l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin, sans confinement se révèle inutile et totalement inefficace pour enrayer la propagation de la pandémie de Covid-19.
Seybani SOUGOU