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Corona… Quand Le Modou-modou Devient Un Paria ! (ibrahima Sene)

Corona… Quand Le Modou-modou Devient Un Paria ! (ibrahima Sene)

Décidément Corona n’a pas fini d’avec ses révélations du for intérieur qui dort et somnole in senegalensis. Longtemps adulé et même idôlatrisé jadis , le voilà le modu-modu indexé et désigné comme la source de tous les maux en cette période où règne en seigneur absolu le CORONA VIRUS. Pas longtemps et peut-être jusqu’à maintenant, le modu/fatu était perçu comme un indicateur d’un certain  niveau social dont on souhaitait la présence dans toutes les familles. Que d’efforts enfouis, exhumés et fournis pour se doter d’un modu dans le cercle familial ! Sont-ils combien à se serrer la main et se retrousser les manches pour envoyer à tout prix et coûte que coûte un rejeton vers Paris/Barça/Rome. Se démunir, se déshabiller et dévêtir, se déparer …s’endetter à vie, l’on ne compte pas et perd la raison, l’unique dessein/dessin…se rendre en Italie (exemple !). Que d’enfants engloutis dans les eaux profondes et gourmandes de la Méditerranée par le seul fait très souvent de mamans de familles avides et dévorées par le luxe d’à côté et résultat d’un modu. Se hisser à un autre niveau, dépasser un certain échelon social, verser dans une  autre catégorie et accéder à un statut enviable et très envié de classe moyenne habite la plupart des sénégalais et le seul moyen à portée du bas peuple, c’est héberger un modu/fatu. Et ils n’ont pas tort dans bien des familles, le basculement a été énorme de l’infra vers le supra. Des familles qui vivotaient/survivaient ont émergé accédant à un train de vie jamais imaginé : des vies entières sont métamorphosées et le luxe entre dans des maisons où les 3 marmites fumaient à peine si ce n’était le jeûne au quotidien. Voilà le modu /fatu tant désiré et tant chanté qui…subitement est stigmatisé comme étant la cause ,oui, la cause subite de l’implosion du Corona au pays de la Téranga (constamment revisitée). Il est chahuté avec photo-montage dans les réseaux sociaux qui frise l’humiliation et l’affront. Comme un  pestiféré, il est craint, rejeté, distancié plus que socialement (pensez aux mesures barrières !). Dans les quartiers et villages, les retours célébrés autrefois avec faste et tambours sont confinés, quasi in vitro et les grosses villas sont scrutées pour dépister les moindres mouvements de modu revenu en catimini, ni vu ni su. Une véritable chasse et ronde, gros chapitres dans les grandes écoles de flics sont organisées pour une dénonciation pas loin d’un lynchage…psychologique. Pire, les plus téméraires , qui osent défier le regard inquisiteur de la rue, sont hués publiquement et interpellés froidement s’ils ne sont pas agressés physiquement. Des familles qui se bombaient …gardent profil bas…CORONA démolisseur est passé, renversant la pyramide et le piédestal accentué par l’imprudence /ignorance du cas positif dit numéro 5 qui, par ses allumettes  et brindilles, répand le feu CORONA par contamination communautaire selon le jargon du COVID 19.Depuis, les concepts CORONIENS affluent (40aine, détection, test ,isolement, confinement…) et hantent les modu/fatu comme des pilules amères à faire avaler : avec ce CORONA-là ,la principale leçon déjà sue…demain ne sera plus comme hier, Cey Dunya !   

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                                                   IBOU SENE KAOLACK

                                                                                             

 

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