Ne l’ayant jamais vécu ou en gardant de vagues souvenirs, les sénégalais se cherchent et se posent la question du comment ce 1er jour de l’état d’urgence assorti du couvre-feu. Et même les autorités au-delà des textes peinent à habiller les arrêtés ou si c’est fait …il n’est pas exclu des « revus et corrigés » pour adoucir l’impact d’une telle situation. Des « radio-trottoir » organisés renseignent sur le niveau d’ignorance de ces événements exceptionnels et il a fallu tant de pédagogie pour une lueur de compréhension chez le citoyen lambda. Vous y ajoutez le caractère quoiqu’on dise un peu brusque de l’application de la mesure, certains ont été pris de court de bonne et /ou de mauvaise foi. Certains …oui du fait de la distance et des bouchons ont tardé à rallier, d’autres comme toujours rechignent et bravent toujours l’autorité et sont abonnés au « je m’en foutisme ». Et c’est pourquoi sûrement des réajustements sont à l’étude après le retour du terrain. Aujourd’hui sont présents dans l’administration territoriale des képis et sous képis nés dans les années 80, le denier état d’urgence remonte à 1988 et la même chose pour la plupart des galonnés bleus ou kakis ou treillis et que les chapitres à l’école ne suffisent pas pour un bon coaching de ces situations d’exception. Autre fait nouveau …l’émergence de la force citoyenne, observatrice de la scène nationale avec un regard froid et très critique, ne pardonnant rien et en relation avec les conventions internationales pour des recadrages à chaque bavure ou déviance. Voilà ce contexte de déclenchement de l’état d’urgence et du couvre-feu et comme craint le relaté de la 1ère nuit a charrié son lot de réprimandes et de récriminations suite au partage de vidéos dignes d’une fiction-polar. Loin de légitimer ces récalcitrants de naissance voulant toujours jouer au Zorro, une évaluation (pas prématurée !) est notée en ce mercredi Jour 2 du règne des gouverneurs et autres préfets. Pratiquement tous les gouverneurs ont fait un point suivi par leurs commissaires police /CB gendarmerie et visiblement des choses sont à revoir pour une meilleure gestion de ce nouvel ordre public. Et d’ici 15 à 21 jours au (plus tôt),la bonne ligne sera peut-être trouvée sans faiblesse mais aussi sans excès ou zèle. Pour nombre de sénégalais ,c’est le monde qui s’effondre avec cette cascade de fatwas et d’édits et sous le choc , un temps de ressuscitation s’impose pour les pieds sur les bons rails. D’interdits à interdits et très souvent sans aucune alternative, le réveil fut brutal et d’ailleurs la plupart sous gueule de bois, ne se rendant pas encore compte de ce basculement. Ils se rangeront car le pays est en guerre et aucune désertion ne sera acceptée, tout le monde sous les drapeaux pour vaincre ce maudit soldat, ce COVID 19 invisible et sournois et au coup fatal. C’est le lieu de questionner l’ingéniosité des gouverneurs (qui doivent disparaître dans cet acte 3 de la décentralisation !) et à eux de jouer leur va-tout pour une sortie par la grande porte. Cette rétrocession de cette mission très régalienne aux képis …c’est la recherche d’une meilleure adaptabilité pour moins d’effusion de sang et de sueur car le badolo(toujours lui !) a assez trinqué et …même le diable ne sait plus par où le tirer, squelettique qu’il est devenu depuis !
IBOU SENE KAOLACK