L’homme politique et censeur romain Caton l’Ancien, qui vécut vers 1 siècle avant Jésus, avait une obsession : la destruction de la cité rivale de Carthage, située dans l’actuelle Tunisie. Il ponctuait chacun de ses discours, notamment devant le Sénat, par cette phrase : « Carthago délenda est » (Carthage doit être détruite !).
Cette destruction, c’était une obsession pour lui. Eh bien, que l’on me permette moi aussi d’avoir une obsession : la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu instaurés par le président de la République pour combattre le coronavirus dans notre pays. Qu’on me permette, en ces temps de si émouvantes effusions avec l’opposition, de jouer les rabat-joie au risque d’être traité de traitre à la patrie !
La semaine dernière déjà, j’écrivais qu’il fallait certes être vigilant mais qu’il n’y avait surtout pas matière à paniquer s’agissant d’une maladie qui pourrait potentiellement tuer moins que le paludisme en une année dans notre pays. Une maladie, surtout, ressemblant comme deux gouttes d’eau à notre bon vieux palu auquel non seulement nos organismes sont habitués mais encore que nos médecins, en tout cas nos spécialistes, peuvent soigner les doigts dans le nez et les yeux fermés. Une maladie, le Covid-19, qui fait certes des ravages dans le monde, en particulier en Chine, en Italie, en Espagne et en France, pays où elle a déjà tué, c’est vrai, quelque 17.000 personnes mais bien moins qu’en a emportés, par exemple, la canicule de 2003 en Europe qui avait fait environ 70.000 morts en quelques semaines. On en est très loin…
Aujourd’hui, à la lumière des déclarations du Pr Didier Raoult, éminent spécialiste marseillais (né à Dakar !) des maladies infectieuses, mais aussi du Pr Moussa Seydi du CHU de Fann, lui aussi une autorité en matière de maladies infectieuses et tropicales, sans compter le virologue israélien Pr Jihad Bishara, directeur de l’unité des maladies infectieuses à l’hôpital Beilinson de Petah Tikva, on se rend compte que ce coronavirus avec lequel on veut faire paniquer le monde entier est sans doute redoutable mais enfin parfaitement guérissable avec la Chloroquine. Seule ou associée à un ou deux autres médicaments.
A preuve, d’ailleurs, aucun des plus de 100 cas qui se sont déclarés dans notre pays n’a encore tué quelqu’un. Autrement dit, le taux de mortalité du coronavirus au Sénégal, jusqu’à ce jour et touchons du bois, est de 0 % ! Pourvu qu’il en soit toujours ainsi…
En revanche, s’il fait tant de ravages ailleurs dans le monde, ce n’est certainement pas parce que les professeurs et les médecins qui y exercent sont des nullards ou ne disposent pas d’équipements appropriés. C’est tout simplement parce que, nous semble-t-il, certaines populations sont particulièrement vulnérables aux maladies tropicales. Auxquelles, nous, nous sommes habitués.
Les populations face à un billard russe : Choisir entre la mort « sanitaire » et la mort économique et sociale !
Pour une pandémie à priori moins redoutable qu’Ebola et le paludisme, on ne comprend pas que nos autorités aient pris des mesures à ce point draconiennes – je n’ose pas dire ubuesques ! – qu’elles risquent de casser la machine économique déjà hoquetante de notre pays. Et, surtout, de briser le lien social si solide qui cimente ses différentes communautés.
La décision de pratiquement confiner les populations chez elles, de réduire les horaires de travail des fonctionnaires (qui n’étaient déjà pas des stakhanovistes !), de fermer certains marchés, les lieux de culte, les hôtels, les restaurants, d’interdire la vente du pain dans les boutiques (plus de 20 ans après, on vient seulement de se rendre compte que les baguettes y étaient manipulées dans des conditions manquant absolument d’hygiène !) au profit des boulangeries du coup prises d’assaut et donc favorisant les rassemblements que l’on prétend empêcher…
Toutes ces mesures, sans compter l’instauration de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, auront des conséquences économiques désastreuses — que l’on commence déjà à percevoir — sur une population de crève-la-faim qui vivaient, ou plutôt survivaient, au jour le jour grâce à la débrouille quotidienne. Quant aux milliers de TPE (très petites entreprises) et de PME, qui étaient déjà à l’article de la mort du fait en grande partie des créances de l’Etat, ces mesures vont tout simplement les achever. Je ne m’étendrai pas outre mesure sur les conséquences catastrophiques de ces mesures censées lutter contre le Covid-19 et qui, si elles permettent peut-être d’éviter des morts « sanitaires » et encore, vont à coup sûr provoquer d’innombrable morts économiques et sociales !
On nous parle de 1000 milliards de francs pour soutenir l’activité économique ainsi que de 69 autres milliards de francs en vivres à distribuer, encore faudrait-il que l’Etat, qui a déjà recouru au marché financier régional à trois reprises depuis le début de l’année pour trouver une somme misérable de 135 milliards de francs afin de boucler ses fins du mois, puisse disposer de cet argent ! Et s’il commençait par solder son abyssale dette intérieure vis-à-vis du secteur privé national, ç’aurait encore été mieux que de donner des cadeaux financiers qu’il n’a pas !
Dans tous les cas, 1000 milliards ou pas, 69 milliards ou pas, les dégâts causés par l’Etat avec ces désastreuses mesures censées éviter la propagation du coronavirus, coûteront beaucoup plus cher que le traitement placebo que le président de la République prétend appliquer à notre tissu économique. Il est seulement dommage que l’opposition ait cru devoir donner un blanc-seing au président dans cette lutte au lieu de le mettre en garde contre ses énormes dommages collatéraux.
Pour terminer, qu’on me permette de citer une fois de plus en exemple le président américain Donald Trump pour qui j’ai décidément beaucoup d’admiration ! Le président de la seule superpuissance mondiale a en effet refusé de mettre en place le confinement pour les États-Unis, arguant qu’une telle mesure pourrait “détruire” le pays économiquement et provoquer une “grave récession”. Laquelle pourrait faire plus de victimes que le coronavirus. Autrement dit, le remède ferait plus de dégâts que le mal lui-même. Apparemment, le président Macky Sall pense exactement le contraire hélas !