Le monde entier est en guerre contre la pandémie du coronavirus. Le Sénégal en est partie prenante. Le Hadj, l’un des cinq piliers de l’Islam est annulé, malgré le caractère inédit de la décision pour la communauté musulmane et en dépit de la manne financière que cela représente pour l’Arabie Saoudite. Chaque pays se bat individuellement contre l’ennemi commun.
Le chef de l’État sénégalais a proposé de mettre en place un fonds « Force COVID-19 » estimé à 1 000 milliards CFA pour barrer la route à la pandémie. Il a aussi entrepris des consultations avec les forces politiques du pays et de la société civile dans la définition du plan de mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la pandémie.
Après un exercice de simulation minimaliste des allocations de fonds qui devraient être mobilisées pour répondre à la batterie de mesures proposées par le chef de l’Etat, le montant annoncé parait insuffisant pour faire face. Les mesures suivantes permettraient d’alimenter et de gérer convenablement le fonds anti COVID-19 :
– Suppression des fonds spéciaux et politiques de toutes natures à l’exception des fonds relevant de la sécurité nationale ;
– Suppression des institutions et programmes non essentiels et budgétivores ;
– Faire valoir les droits du Sénégal auprès de la BCEAO et du gouvernement français pour récupérer les réserves financières déposées au trésor public français dans le cadre des accords sur le Franc CFA, réserves qui lui reviennent de plein droit en une période exceptionnelle comme celle que fait subir aux États du monde entier la pandémie du coronavirus ;
– Suspension du paiement du service de la dette, tel que proposé par la rencontre des ministres des Finances des pays africains qui s’est tenue le 24 mars en Afrique du Sud ;
– Mise sur pied immédiate d’un conseil indépendant de gestion des fonds « Force COVID 19 » pour s’assurer que les fonds alloues iraient vers les populations les plus vulnérables et des personnes atteintes ou impactées par la pandémie. Un système d’évaluation de la gestion des fonds devrait être formulé à partir d’indicateurs de performance simples et compréhensibles par tous, ce qui encouragerait davantage de donateurs à participer à l’élan solidaire des Sénégalais.es.