Le COVID-19 n’a pas de pied nous dit-on, mais il est presque partout aujourd’hui. D’où l’impérieuse nécessité de restreindre les mouvements des personnes. Dans ce contexte, on peut bien comprendre ceux qui demandent aux émigrés sénégalais de rester là où ils sont en attendant que les choses reviennent au normal.
Néanmoins vu la spécificité de ces derniers, le rapport particulier qu’ils entretiennent avec leur pays et contrées, on devrait pouvoir comprendre des aménagements par nécessité.
Il faut juste en de pareilles circonstances, pour une nation comme la notre, avec une bonne partie de sa population à l’étranger, de mettre en place rapidement des mécanismes publics, transparents, vulgarisés et connus de tous, pour encadrer et contrôler les mouvements de ceux qui viennent, partent ou se déplacent à l’intérieur du pays.
L’immigré est un sénégalais comme tous les autres. Avec un statut hybride certes, mais un sénégalais à part entière. Qui, de ce fait, peut avoir multiples raison de vouloir ou devoir séjourner au Sénégal.
Il ne devrait pas être mis de ce fait dans une position de s’expliquer, se justifier encore moins attendre une autorisation. C’est à l’autorité dans une situation pareille d’édicter les règles pratiques qui siéent, les vulgariser à temps et les faire respecter.
Comprenons-nous bien, nous ne disons nullement qu’il doit être donné à certains le droit, la latitude ou le loisir d’aller et de venir comme ils le veulent, ou de mettre en péril la vie d’autres.
Nous ne sommes pas non plus en train de demander des dérogations, ou des passe-droits pour un groupe de Sénégalais.
Nous disons seulement qu’il doit être possible de concilier les deux impératifs que sont d’une part, d’empêcher la propagation de la maladie tout en permettant à ceux qui en expriment le besoin légitime, de vaquer à leurs occupations urgentes de nécessité.
Les attaques et la stigmatisation généralisées ces temps derniers, à l’encontre de frères et sœurs, péjorativement dénommés à cœur joie sur les plateaux de télévisions modou modou , ne se justifient nullement.
Dans un groupe qui se compte par millions, il y aura à coup sur des déviations, mais nous savons tous que, personne ne voudrait être celui par qui, la maladie est venue dans sa contrée.
En arriver d’après ce qui se dit, à demander aux populations de dénoncer et de signaler aux forces de sécurité la présence de fils revenus, est excessif et pourrait être une porte ouverte à des dérives.
L’immigré Sénégalais est un sénégalais comme tous les autres, un patriote qui à le Sénégal à cœur.
Chers concitoyens, la condition d’émigré à elle seule, est déjà très restrictive, surtout en ces temps d’incertitude et de périls, y ajouter de devoir être mal vue dans sa patrie, serait très difficile à supporter.
Papa Ibrahima SOW