Les temps de crise sont révélateurs. Personne ne reprochera à monsieur de ne pas voter la loi d’habilitation. Il est dans son rôle : être jusqu’au comble dans le nihilisme et le scepticisme comme tous ses pairs populistes. Il pouvait donc s’épargner toute ces contorsions juridico-démagogiques où l’amalgame le dispute à la mauvaise foi.
Lorsque les populations sont en danger, il n’est point besoin des longs discours, opportunistes et finalement hors sujet. Une loi d’habilitation offre au président de la République la possibilité d’agir vite et dans l’intérêt des citoyens. Elle évite à la puissance publique les lenteurs bureaucratiques parce que justement nous sommes sous le régime de l’urgence.
Face à la grave situation que notre pays traverse à l’instar du monde entier, monsieur pense d’abord à la prochaine élection, obsédé par le pouvoir et incapable de se retenir. La passion aveugle ceux qui ne peuvent lui résister. Elle fait perdre lucidité et sens des réalités. Monsieur fonce dans cette névrose. Il verse ainsi sur des considérations pseudo-patriotiques alors qu’il s’agit d’un défi national, impliquant tous ceux qui vivent ici parce que ceux qui vivent ici sont d’ici. Il faut être dans la paranoïa pour croire que tout ce qui n’est pas « moi » représente le mal absolu. En effet, monsieur pense qu’en dehors de lui, le Sénégal tout entier est un vaste champ de gens véreux !