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Le Pilote Et L’avion…

Le Pilote Et L’avion…

«Le choix des hommes est donc, sans aucun doute l’exercice le plus complexe et le plus difficile pour un dirigeant, car il suppose non seulement une bonne maîtrise de son projet à court et long terme, mais aussi un leadership»

Le Sénégal semble planer comme un avion sans ailes, au-dessus du monde, empêtré dans une crise sanitaire inédite, et qui porte en elle, d’indispensables changements de paradigmes qui vont bouleverser l’Univers. Jamais chez nous, même aux plus chaudes heures du combat anticolonial, un chef d’état n’avait été confronté à une telle responsabilité historique face au devenir de son Peuple.

 L’avion que le président Macky Sall pilote en ces moments cruciaux, a besoin pour arriver à bon aéroport, de s’appuyer sur un équipage responsable, des stewards aguerris aux vols délicats, et de passagers qui n’ignorent rien du périlleux trajet, et qui en connaissent le cap. Ce vol vers notre futur nous engage chacun à notre niveau de responsabilité. Or, nous ne donnons pas pour l’heure des signes rassurants qui montrent une Nation aux préoccupations et objectifs communs.

A peine le défilé des hommes politiques venus au Palais pour donner devant les caméras un blanc-seing au chef de l’Etat, que ce consensus de carton-pâte vole en éclats à l’Assemblée Nationale, où en toute inconséquence, les mêmes viennent s’opposer à la volonté du Président de la République de se donner les moyens de l’état d’urgence qu’il a décrété. L’idée d’adopter, ce mercredi, une loi portant habilitation du chef de l’Etat pour lutter contre le coronavirus, aboutit sur l’impasse de donner pleins pouvoirs au président Macky Sall pour gérer les 1 000 milliards Fcfa sans contrôle.

Pour certains d’entre eux, il craignent que sans Premier ministre, sans gouvernement, avec des ministres et un président de la République irresponsables devant l’Assemblée nationale, si les 1 000 milliards sont volés, dilapidés, mal gérés pendant les trois prochains mois, nous n’y pourrons rien, et n’aurions que nos yeux pour pleurer.

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Donner 1 000 milliards au président de la République, sans contrôle, dans un Sénégal marqué par un système ultra-partisan, ultra-politicien, marqué par le détournement régulier des aides, des semences destinées aux populations, des deniers publics serait une grave erreur politique, économique, sociale, sanitaire, pour certains opposants. L’argument est recevable, d’autant que cette guerre contre le Covid 19 requiert un sens aiguisé de la vision et du leadership. Ce plan de guerre doit être lisible, visible et compris dans ses lourds enjeux par une population à laquelle on n’a pas véritablement expliqué ce qui était en train de se jouer. Or, nous aurons besoin de ces aides et soutiens de toute la communauté Internationale et de ses bras financiers, lesquels ne sauraient comprendre qu’à un tel moment, Historique, nous en soyons encore à nous amuser de nos récurrents problèmes de corruption et d’enrichissements sans causes, enrobés dans notre folklore traditionnel et verbeux. Cette affaire du « Docteur Samba » fait désordre et entraîne notre avion dans de dangereux loopings, où la moindre erreur de pilotage peut nous mener au crash. Le pouvoir doit agir et vite. Pointer les irresponsabilités qui ont conduit à ce que d’aucuns traitent comme un simple fait divers mais qui est en réalité un Crime. Et ce crime a été commis avec des complicités qui ne sont pas seulement des carences, et les sénégalais ont le droit de savoir qui est responsable.

Si avoir des boubous marrons et cotiser chez les cadres de l’APR, vaut que « diplômes déclarés soient reconnus» de ce seul fait, alors il y a forfaiture de la part d’un ministre suffisamment outillé intellectuellement pour ne pas se laisser bluffer par un tel connard. D’autant qu’en 2016 à la suite d’une plainte d’un chef de service de l’hôpital Le Dantec, il avait été cueilli par les policiers du Poste de police de Grand Dakar où officiait à l’époque un certain Capitaine Sankaré devenu plus tard Commissaire de police et chef de la Sûreté Urbaine.

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Mais, complicités et soutiens au plus haut niveau ont sauvé Amadou Samba et lui ont ouvert une trajectoire bordée de protection et de ristournes, et ces 5 jours de garde à vue ne présagent rien de bon quant à une issue identique. Selon plusieurs recoupements, des demandes d’agrément pour ouverture d’un cabinet de santé privé introduites par Amadou Samba ont été rejetées par l’ancienne ministre Awa Marie Coll Seck. Abdoulaye Diouf Sarr a ignoré cela, et c’est sous son magistère que les affaires du «Docteur» se développeront. Et au cœur de cette crise sanitaire du Covid 19, cet hurluberlu continue d’avoir des marchés de tests à effectuer dans la plupart des Sociétés et Agences nationales. Et des interrogations nous envahissent. Pourquoi, à peine le président avait annoncé l’enveloppe de 1,4 milliards pour faire face au Coronavirus, que madame Mintou Sidibé inspectrice aux affaires administratives et financières a été relevé de ses fonctions, alors que sa compétence, basée justement sur sa thèse faite sur la problématique de la corruption dans notre système de santé, faisait d’elle, la personne idoine pour gérer cette partie de la problématique Covidb 19. Elle était un élément important du dispositif contrôle des structures du temps d’Eva Marie Colle Seck, et elle a été remplacée à un moment où son expérience allait être décisive dans la gestion du COVID19, pour en valider les habilitations.

Le premier des intérêts nationaux est de mettre les bonnes compétences à la bonne place, car de cela dépend l’efficacité de l’action publique. Un dirigeant désigné de manière transparente est légitime, d’une part il jouit de toute l’autorité nécessaire pour mener à bien les objectifs qui lui sont assignés, et d’autre part instaure une distance optimale nécessaire par rapport à la tutelle ministérielle. Alors qu’un dirigeant nommé est redevable, il est fragile et sa posture préférée est la courbette, car celui qui nomme, dégomme.

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A ce titre le ministre de la Santé est responsable et doit en tirer les conséquences. Nous assistons aussi à cette «foire aux dons », qui ressemble à ces Khawarés où des « distributeurs de billets » montent sur la scène pour jeter des liasses de billets, qui en fait appartiennent à l’artiste qui se fait rembourser à l’entracte. Ils étaient où quand il fallait aider des malades qui étaient en urgence sanitaire et qui pouvaient voir leur vie sauvée pour parfois moins de 50 mille francs CFa et qu’ils envoyaient balader dès qu’ils les sollicitaient. Heureusement, c’est par le sens de la vie, qu’un homme est venu donner sa mort en exemple.

Pape Diouf s’en est allé. Discrètement. Il a fait des centaines et des centaines de dons à des nécessiteux, sans aucune caméra pour le divulguer et rendre son geste vulgaire. Il nous donne la leçon de vie, qu’un tel homme est parti sans une personne devant sa tombe, alors qu’il aurait en temps de paix mérité des obsèques nationales au Sénégal et les plus grands honneurs dans sa France adoptive.

Revenons donc à l’essentiel et à l’humilité, celle qui fonde l’empathie et la responsabilité, ressorts absolus des grands Hommes d’Etat. C’est à notre pilote national de privilégier les vertus qui nous permettront de déposer « l’Avion Sénégal », sur la piste d’envol de ce siècle tellement crucial. L’équipage est à revoir et les passagers à reformater. Un gouvernail se tient fermement.







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