Dans un contexte mondial marqué par la pandémie du coronavirus, tous les pays, même ceux qui ne sont pas encore touchés, sont préoccupés à lutter pour contre la maladie. Cette situation est imposée par la gravité et la rapidité de la propagation du virus covid19 qui, en l’espace de seulement quatre mois — il est apparu en décembre en Chine — a fait des milliers de morts à travers la planète.
Dans ces circonstances (malheureuses), il devient urgent et opportun de réfléchir tous ensemble sur les leçons que l’Afrique doit tirer de cette crise sanitaire mondiale. Depuis trois décennies nous vivons dans une mondialisation induite par l’essor fulgurante de la technologie et la forte mobilité des hommes, des capitaux et des biens. Une globalisation conquérante qui semble tourner au ralenti ces temps-ci. Les frontières sont verrouillées, les aéroports fermés, les avions cloués au sol et les activités de production, sinon arrêtées du moins réduites à leur plus simple expression. Aujourd’hui chaque pays est préoccupé à trouver des solutions pour faire face à cette catastrophe.
La coopération entre Etats a cessé. L’aide que les grandes puissances accordaient aux pays en développement n’était motivée que par des intérêts. Que ça soit aux Etats-Unis d’Amérique ou en Europe, parties du monde les plus touchées par cette pandémie après la Chine, on semble dépassé par la tournure des évènements Pourtant ce n’est pas faute de disposer de plateaux sanitaires performants ou encore de personnel hautement qualifié en nombre suffisant. Que vaut aujourd’hui la puissance économique, militaire, technologique ou nucléaire de ces pays face à cet ennemi invisible mais combien puissant et jusque-là imbattable qu’est le coronavirus ?
La vérité est que le monde appartient à un omnipotent Maître du Ciel et de la Terre. Celui qui détient tout entre Ses mains et qui en fait ce qu’il veut. Après avoir exploité des siècles durant les peuples les plus faibles, l’Afrique en particulier, les pays du Nord ont pillé une partie de leurs biens et pris ce qu’ils avaient de plus précieux pour s’enrichir avec. Aujourd’hui, le Chef Suprême de l’Univers semble donner à toutes ces puissances européennes et américaines une leçon selon laquelle rien n’est éternel et qu’Il est le seul à détenir la force. Simple coïncidence ou message divin ?
Dans tous les cas, l’Afrique, continent le plus pauvre mais le moins impacté (touchons du bois) par cette pandémie a une occasion de prendre son destin en mains et faire une introspection pour en tirer une leçon. Après avoir été victime des pires injustices de l’histoire de l’humanité que sont l’esclavage et la colonisation sur fond de balkanisation, l’heure du réveil a sonné pour l’Afrique. Il s’agit pour ses fils, ses dirigeants en tête, de s’orienter vers de nouvelles politiques de développement dictées par le seul souci de prendre leur envol économique. L’heure n’est plus aux coups d’Etat, aux guerres ethniques, à la dictature ou au pillage des ressources par les puissances européennes ou américaines voire asiatiques. Ce dont notre continent a besoin, c’est une véritable révolution des consciences consistant à unir nos forces afin d’exploiter nos ressources humaines et naturelles pour enfin voir le bout du tunnel.
Les secteurs clés comme l’éducation, la santé, l’agriculture, l’industrie etc. doivent être au coeur des préoccupations des peuples et des dirigeants. Sans pour autant nous refermer sur nous-mêmes, nous ne devons plus continuer à dépendre de ceux qui se sont développés à partir de nos ressources ou qui, il y a moins de cinquante ans, étaient moins avancés que nous. Et à qui, aujourd’hui, nous tendons la main ! Les atouts dont nous disposons et que les autres nous envient sont réels et touchent tous les domaines. Il suffit de croire en nous-mêmes et de dire que « rien ne sera plus comme avant » pour voler par nos propres ailes. Si nous parvenons à ne plus importer ce que nous mangeons, et à créer une monnaie commune ce ce serait déjà un pas important dans le sens de notre souveraineté économique.
Dans d’autres domaines, il est impératif de rompre avec des dépenses de prestige dont la pertinence ne se justifie guère, de mettre un terme à l’injustice sous toutes ses formes et de lutter contre l’impunité. Il faut également que nos dirigeants cessent de vouloir se maintenir au pouvoir contre la volonté de leurs peuples et parfois avec la complicité des puissances extracontinentales. Déjà une nouvelle race de jeunes Africains avant-gardistes commence à émerger petit à petit pour dire « non à l’exploitation de nos ressources par les grandes puissances ».
Cette nouvelle façon de voir les choses doit être perçue par nos dirigeants comme une invite à plus de patriotisme et non le contraire. Souhaitons que d’ici peu les Africains de la Diaspora éprouvent, pour la plupart d’entre eux du moins, le besoin de rentrer dans leurs pays respectifs pour y travailleur et mieux contribuer à leur développement. En plus d’y gagner leur vie, bin sûr. Mais pour cela, il nous faut tirer les leçons de cette pandémie et nous projeter dans une nouvelle trajectoire différente de celle que nous suivons depuis 60 ans, qui nous retarde et nous confine dans la dépendance et la misère. Vivement la fin de ce fléau du coronavirus, pour une prise de conscience des peuples africains. Pour un nouvel ordre mondial…
Youssouph BA