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« Coronavirus-covid-19 Entre Confinement Et Entraide : Penser Le Social » (par Dr Nancy Ndour)

Depuis quelques jours, on nous parle de confinement et d’une  probable  situation de pénurie au Sénégal. Certes, il est vrai qu’avec une telle situation de crise qui risque d’affecter tous les secteurs, force est de reconnaître que le confinement serait une meilleure solution. Vu les privations que cela entraîne, il est préférable que le confinement se fasse de manière volontaire. Cela doit être une initiative prise individuellement, d’où le terme d’auto confinement.
 
En citoyens responsables et modèles, nous ne devons pas attendre de la part de l’Etat une telle décision. Sinon disons que si la situation s’empire, chose que nous ne souhaitons pas, c’est l’Etat qui détient le monopole de la légitimité légale rationnelle pour parler comme Max Weber. Et, dans ce cas précis, c’est lui qui prendra la décision. En tant que des acteurs passifs :
 
• Gardons nos enfants,
• Restons chez nous,
• Profitons de la vie en famille, chose qui disparaît de plus en plus, de nos jours, surtout avec la prolifération des TIC-Réseaux sociaux qui nous rapprochent, tout en nous éloignant les uns des autres
• Rappelons aux enfants la gravité de l’épidémie et la vitesse de sa propagation tout en leur évitant toute sorte de panique,
• Évitons les rassemblements, en toute circonstance, peu importe leurs motivations.
 
Cependant, vu la situation actuelle et les nombres de cas (importés, cas dits de contacts, de  transmissions communautaires) qui ne cessent d’augmenter de jour en jour, et un problème de distanciation sociale qui se pose, un confinement total ou partiel pourrait régler le problème. Si tel était le cas, les populations devraient se préparer dans les jours à venir à sombrer dans une situation de pénurie. Mais, soyons réalistes, car une situation de pénurie ne nous est pas favorable. La plupart des personnes au Sénégal sont issues de familles démunies. Si une telle situation nous arrivait, qu’en serait-il ?
 
Des familles des classes riches et moyennes s’approvisionnent de manière irrationnelle et commencent à vider les grandes surfaces, les supermarchés, les marchés traditionnels sans se soucier de la classe défavorisée. Une sorte d’égoïsme qui ne dit pas son nom. Dans toutes choses, il y a le juste milieu. Pensons à nos proches voisins et parents qui ne disposent pas de moyens pour s’approvisionner. Nous nous sommes rendu compte qu’il y a une interdépendance entre les individus, mais nous notons cependant, compte tenu de cette interdépendance, qu’il y a un manque de solidarité notoire entre les personnes. En effet. Edgar Morin explique que « cette crise nous montre que la mondialisation est une interdépendance sans solidarité. »
 
• Entraidons-nous,
• Partageons nos provisions,
• Pratiquons cette solidarité mécanique ou cette solidarité, par similitude dont Emile Durkheim faisait allusion. C’est le retour de la société traditionnelle.
• Aimons-nous les uns, les autres
•  Partageons les mêmes sentiments,
• Obéissons aux mêmes valeurs,
• Mettons-nous à la place de l’autre,
• Laissons de côté nos différences,
• Soyons semblables,
• Oublions les stigmatisations et discriminations pour une meilleure vie en société.
Si tous ces aspects sont respectés, Edgar Morin aurait raison de dire que « le confinement peut nous aider à commencer une détoxification de notre mode de vie. »
Enfin, en tant qu’acteurs actifs, engageons-nous dans nos localités comme des acteurs sociaux, des acteurs communautaires. Allons au niveau des districts sanitaires, au niveau des mairies, des mosquées, des églises, etc. pour apporter notre pierre à l’édifice.
N.B. : Respectons les mesures d’hygiène
Puisse Le Tout-Puissant nous venir en aide.
 
Dr. Nancy NDOUR
Sociologue


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