Aujourd’hui encore plus que jamais la solidarité doit être un mot d’ordre généralisé, voici que l’humanité toute entière fait face à la pire des guerres, un ennemi invisible qui rode partout et à tout instant, personne n’est épargnée. Cet ennemi ne fait aucune distinction entre petits et grands, riches et pauvres, responsbles politiques ou citoyens ordinaires. La santé est malade, l’économie a fini par céder. En effet, toute la production est presque à l’arrêt. Après la chute des prix du pétrole, il y a eu l’effondrement du marché boursier et la mise à terre du tourisme. Dans les pays industrialisés, beaucoup de travailleurs ont déjà perdu leur emploi. Aux États-Unis, le taux de chômage qui avait atteint son niveau le plus bas en 50 ans, en février 2020, avec 3% signe d’une économie en pleine compétitivité, aujourd’hui ce taux de chômage est de l’ordre de 11%, signe d’une détresse en evolution. L’économie capitaliste serait-elle menacée par une particule microscopique? Néanmoins, dans beaucoup de ces pays développés, les salaires seront maintenus à plusieurs employés selon le système de prévision budgétaire propre à chaque État.
Cependant, dans les pays moins avancés, le système politico-économique n’est pas assez performant pour prévoir ce genre de situation. Bientôt le secteur privé ne pourra plus payer les salaires et à long terme, l’administration publique pourrait se trouver en grande difficulté. Au Sénégal, un fond de solidarité a été initié par le governement pour faire face aux effets désastreux de la pandémie. Le fond a pu mobiliser la somme de 299 milliards de franc CFA à peu près, dont près de 30 milliards sont constitués de dons des particuliers Sénégalais, des organisations et des entreprises locales.
Dans le communiqué de la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), il est stipulé que l’objectif était de « mobiliser des ressources nécessaires au financement d’action d’endiguement de la pandémie et de soutien aux entreprises et des ménages dans le besoin ». L’idée initiale de ce plan noble aux résultats prometteurs avait fini par séduire l’ensemble de la population intriguée par la peur d’un avenir incertain. Mais hélas, comme à l’accoutumée dans nos pays, la polémique va s’installer dans la gestion des fonds, des organes de presse font état d’irrégularités dans l’attribution de ce marché juteux en ces temps de disette. Les réseaux sociaux en rajoute une couche, citant de grandes personnalités, hommes d’affaires et célébrités. On assiste encore à un risque de politisation de la distribution de l’aide alimentaire. Une fois de plus, le malheur des uns fait le bonheur des autres, mais cette fois-ci, le malheur frappe à la porte de tout individu. Beaucoup d’opérateurs économiques profitent de cette situation de crise pour s’enrichir, espérant vivre plus longtemps que les autres. Dans les marchés les prix des denrées ont rapidement grimpés, le transport a suivi…
On se précipite à importer des produits de l’extérieur alors que le riz et le sucre local restent invendus. Dans plusieurs pays, des mouvements de citoyenneté et de patriotisme ont vu le jour, ces mouvements qui incitent les populations à acheter les produits locaux pour soutenir l’économie nationale, Il serait aussi temps pour le Sénégal de changer même ses habitudes alimentaires car pourquoi se regrouper en masse à la porte de la boulangerie, risquant des contaminations communautaires, si on peut facilement remplacer le pain ou même le préparer nous-mêmes.
Au total dans ce contexte, où le Sénégal est désormais classé parmi les 10 pays où la contamination est la plus rapide, il est temps de bannir les intérêts capitalistes au détriment de la cause nationale, de réorienter les priorités qui sont d’ordre sanitaire et alimentaire afin d’assurer une sortie de crise, mais surtout et plus encore de prévoir enfin une réelle relance économique.