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Sénégal : La Presse Libre En Danger, Victime De La Folie Du Régime (par Seybani Sougou)

Sénégal : La Presse Libre En Danger, Victime De La Folie Du Régime (par Seybani Sougou)

CONTRIBUTION

«Avec le régime de Macky Sall, le pire est toujours possible»

On aura tout vu sous le magistère de Macky Sall. L’irruption spectaculaire et totalement ridicule du Préfet de département de Dakar, Alioune Badara Samb dans les locaux de WalFadjri, le 26 avril 2020, pour imposer le port de masque, traduit la décrépitude d’un régime qui sombre dans la folie.

Les agissements loufoques d’un Préfet zélé, aux ordres, et de quelques policiers dont la conscience républicaine est limitée constituent une atteinte extrêmement grave à la liberté d’informer, et sont inacceptables, insoutenables et injustifiables. Aucun Préfet ne peut débarquer dans un groupe de presse et ordonner (sur simple parole) l’arrêt d’une émission ou la diffusion d’un programme, sans être muni d’un document écrit, formalisant une telle décision administrative, d’une extrême gravité. Au demeurant, la démarche du Préfet est illégale parce que l’article 2 de l’arrêté n°009137 du 07 avril 2020 précise que le non-respect port du masque obligatoire sera puni par les peines prévues par les lois et règlements en vigueur. A aucun moment, la loi n°65-557 du 21 juillet 1965 portant Code des contraventions (annexe 2 code des contraventions) ne prévoit l’arrêt d’une émission de télé pour non-respect du port de masque obligatoire.

Article 3 : Les amendes pour contravention pourront être prononcées depuis 200 francs jusqu’à 20 000 francs inclusivement.

Article 4 : La contrainte par corps a lieu pour le paiement de l’amende.

Le non-respect de l’arrêté du port de masque obligatoire expose, en dernier ressort, le contrevenant à un emprisonnement pour contravention de police qui ne pourra être moindre d’un jour, ni excéder un mois, aux termes de l’article 2 de la loi de 1965. La disposition qui prévoit l’arrêt d’une émission pour non port de masque n’existe pas. Aucun motif fallacieux, y compris la lutte contre la pandémie de Covid-19 ne justifie de telles pratiques ignobles du Préfet du Département de Dakar, Alioune Badara Samb ; de telles dérives sont illégales et intolérables. Cette situation ubuesque dans les locaux du groupe de presse WalfFadjri traduit un basculement et un affaissement sans précédent de la démocratie sénégalaise dont les fondements ont été ébranlés par un régime moribond et déviant. Dans les pires régimes totalitaires du monde, personne n’a encore vu des policiers débarquer dans un organe de presse pour imposer le port du masque. C’est arrivé en 2020, au Sénégal, sous le magistère de Macky Sall.

Il y a quelques jours, le délinquant Mansour Faye, un piètre ministre empêtré dans l’énorme scandale d’attribution de marchés publics de vivres et de transport menaçait ouvertement le journaliste Babacar Fall de la Rfm qui a osé poser une question élémentaire à un membre Faye-Sall. Devant des millions de téléspectateurs médusés, le beau-frère du Président, qui jouit d’une impunité totale, a menacé de saisir la justice. Le monde à l’envers ! (Nous vivons une période extraordinaire au Sénégal où les pilleurs de deniers publics osent désormais ester en justice).

Interrogé récemment par France 24 et RFI sur les soupçons de favoritisme dans la distribution d’aide alimentaire concernant Mansour Faye, son beau-frère, Macky Sall (qui a l’habitude de menacer les Sénégalais) n’a pas osé une seule seconde s’en prendre aux journalistes français.

Une attitude parfaitement compréhensible pour celui qui consacre son temps et son énergie à «quémander» sous tous les cieux l’annulation de la dette, après avoir endetté lourdement et de manière totalement irresponsable le Sénégal, et enrichi ses proches (alors que les hôpitaux sénégalais en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 ne disposent même pas de scanners et de matériels adéquats !).

Le scandale d’un Préfet débarquant dans un groupe de presse (WalFadjri), sans aucune base légale, prouve que le régime de Macky Sall constitue une menace réelle pour l’exercice des libertés individuelles et collectives, et au-delà un risque majeur pour la stabilité politique et sociale du Sénégal.

Dans le discours sur la servitude volontaire, Etienne de la Boétie souligne que la domination absolue du tyran ne s’exerce qu’au prix d’un renoncement volontaire du peuple.

A ce rythme, demain, le Préfet du Département de Dakar pourra débarquer chez n’importe quel Sénégalais pour lui imposer de regarder la Tfm. Pour mémoire, le 31 décembre 2019, pour la première fois, depuis l’avènement des médias libres au Sénégal, les services de communication de la Présidence ont quasiment contraint les Sénégalais à regarder le discours de Macky Sall et empêché la tenue de débats contradictoires au niveau des différentes chaines de télévisions et de radios.

Parce qu’avec ce régime moribond, le pire est toujours possible, Combattre Macky Sall dont la gouvernance médiocre est synonyme de scandales permanents est un impératif démocratique.

Soutien total à WalFadjiri victime du pouvoir arbitraire d’un régime fou.

Seybani SOUGOU

E-mail : sougouparis@yahoo.fr

 

Sénégal : la presse libre en danger, victime de la folie du régime (Par Seybani SOUGOU) – L'info continue en temps réel.

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