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Ce N’est Pas Sorcier !

Ce N’est Pas Sorcier !

Avec le coronavirus, c’est la ruée vers la plante vedette à partir de laquelle on espère venir à bout de ce virus qu’aucun laboratoire pour l’instant ne semble être en mesure d’éradiquer par l’administration d’un vaccin. Mais, ce n’est plus qu’une question de temps. Le virus sera vaincu. Entre temps, on aura perdu beaucoup de temps et d’êtres humains. L’Afrique – Dieu merci – s’en sort pour l’instant plutôt bien. Pourvu que ça dure.  Pour une fois, nous ne battons pas les tristes records dans la tragédie. Ce qui ne nous rend pas insensible et profondément triste devant les centaines de milliers de morts dans le monde. Le temps de l’analyse rationnelle ou mystique de cette « exception africaine » viendra une fois la crise surmontée.

En attendant, s’il y a une leçon provisoire à tirer de tout ce remue-ménage sanitaire c’est que l’Afrique doit apprendre à ne pas toujours attendre, les bras croisés que les gestes barrières comme les remèdes miracles viennent d’ailleurs. Demain d’autres virus viendront malmener nos existences fragiles et nos vulnérabilités solides. Il nous revient, si nous ne voulons pas éternellement dépendre de la pitié et de la charité humanitaire du monde, d’être en mesure de rivaliser d’ingéniosité pour moderniser et rendre accessible nos produits médicinaux et thérapies que nous avons le devoir impérieux et salvateur de trouver. Ce qui nous permettra demain de ne plus faire partie des problèmes. Nous pouvons être une part de la solution pour le monde comme nous le sommes dans bien des domaines déjà où nous sommes malheureusement de simples fournisseurs. Hier comme aujourd’hui. Autrement, nous serons condamnés à l’assistance et à l’exploitation à perpétuité.

Nous le savons parfaitement et nous devons en tenir compte dans nos priorités de politiques publiques. La maladie fait partie inéluctablement de notre destin. Elle se présente comme une fatalité, c’est-à-dire ce qui ne peut pas manquer d’advenir quoi qu’on fasse. Avec une régularité constante, les maladies surviennent comme une loi de la nature. Chasser les virus ils reviennent au galop sous une autre forme toujours plus virulente. Chaque virus combattu et abattu annonce l’arrivée d’un virus pire que celui qui l’a précédé. Face à cette loi de la nature, quelle riposte et quels réflexes de survie envisager en amont ?

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Depuis des lustres, l’humanité a trouvé dans les écorces, racines, feuilles et graines des solutions et décoctions pour guérir les maux et maladies. Nos ancêtres se sont parfaitement bien débrouillés avec la quinine, l’artemisia, le cola, le bissap, le moringa, le citron, le bouye, le gingembre, le corossol, la goyave, etc. qui ont depuis longtemps étalé leurs mille et une vertus médicinales. Le remède viendra certainement d’une de ces plantes dont les chercheurs, instituts et laboratoires scrutent et extraient les particules les plus précieuses et essentielles pour produire le « miracle » qui se trouve forcément dans les quelques 350 000 espèces végétales recensées dans la végétation.

Il n’est pas nécessaire de se perdre dans les limbes de la pensée magique, de la mythographie, de la mythomanie ou sur les pistes de la sorcellerie pour trouver des solutions thérapeutiques dans la botanique médicale. Ce n’est pas sorcier. Même si dans la maladie, symptômes physiques et symptômes psychiques sont étroitement corrélés, ouvrant ainsi la voie au charlatanisme médicinal.

Scientifiquement toutes sortes de spécialisations, de domaines de recherche et de savoirs académiques et pratiques, de thérapies médicinales et protocoles d’utilisation montrent que les chercheurs africains comme les tradipraticiens confirmés ne sont pas coupés du monde sensible et des réalités sociétales. Ils excellent, en dépit des maigres moyens qui leur sont alloués, dans la botanique, la cryptogamie, la pharmacognosie, l’anatomie, la morphologie, la biologie végétale, la physiologie végétale, les sciences pharmaceutiques, la mycologie générale, la phytopharmacie.

Tout un travail de recherche scientifique nous donne la possibilité de puiser dans la botanique médicale des moyens de terrasser tout virus. Nombre de travaux scientifiques et expériences réalisées dorment sous la poussière des laboratoires, sans que les pouvoirs publics ne daignent s’intéresser véritablement au travail de codification et d’exploitation.

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Les chercheurs africains, faute de moyens, se retrouvent ainsi, sinon engloutis du moins récupérés par des multinationales obsédées davantage par le profit que par la santé des populations. Les solutions et remèdes à tous nos maux existent déjà, mais bizarrement nous attendons toujours les solutions chimiques et vaccins venant d’ailleurs, là où une simple tisane ferait l’affaire. Il aura fallu un soutien hors du continent puis malgache, pour que l’on daigne enfin s’intéresser aux travaux du Docteur Munyangi, à l’origine de ce projet d’utilisation du covid-organics. Aujourd’hui, tous les honneurs sont adressés au président malgache et l’on semble avoir oublié le rôle joué par ce jeune chercheur congolais dont les recommandations ont été déconseillées à l’origine par l’Académie française de Médecine. Quelle injustice à l’égard de ce dernier ! Ni son pays ni le continent africain ne lui manifesté une quelconque considération. Il aura été même, au début, gardé à vue dans son propre pays le Congo.

Depuis des siècles, tout nouveau contexte épidémiologique permet de découvrir :

  • L’existence de botanistes professionnels, d’explorateurs naturalistes qui contribuent à hisser la botanique au rang de science autonome.
  • La découverte des progrès de la systématique végétale
  • La redécouverte de l’existence d’espèces comestibles ou ayant des propriétés thérapeutiques.

Il convient de ne pas penser la botanique et la médecine séparément. De même qu’il ne faut pas séparer totalement médecine moderne et médecine traditionnelle. Des laboratoires universitaires s’y emploient déjà et sont logées dans le même département à l’université. Une sincère collaboration entre médecins et pharmaciens, botanistes et tradipraticiens devraient nous permettre de trouver une multitude de remèdes efficaces contre tous les maux qui nous guettent, à moindre frais et avec des possibilités de conquête d’un marché international pour les commercialiser. Ce qui requiert le respect de certains protocoles scientifiques, techniques, réglementaires, éthiques avant toute utilisation.

Plusieurs groupes de recherche liés ou non à des entreprises pharmaceutiques privées, misent sur la découverte de nouveaux principes actifs contre le cancer, le diabète ou toute autre maladie, à partir des données ethnobotaniques. Des procédés de dosage ingénieux pourraient permettre d’extraire de ces plantes des particules, huiles et thérapies essentielles.

La nature regorge de vertus esthétiques et thérapeutiques. Chaque fois que nous sommes confrontés à de tels problèmes de santé, nous retournons vers la nature pour y puiser les trésors nutritifs et de nombreuses vertus médicinales. Le temps est donc venu de nous réconcilier avec la nature pour réaliser l’indispensable alchimie entre l’homme et le végétal. Nous disposons de tout ce dont nous avons besoin pour vivre bien et en parfaite harmonie avec la nature qui constitue un incommensurable réservoir de phénomènes biologiques et un immense stock de matériel génétique qui peuvent nous permettre d’avoir une nourriture saine et une médication obtenue à partir des produits récoltés dans la végétation qui nous entoure, sur nos terres qu’il faut préserver des pesticides, des colorants et autres produits chimiques dont la nocivité est scientifiquement constatée.

Il nous faut déconstruire les imaginaires de la modernité et donc revaloriser nos traditions culinaires et alimentaires. Ne pas tomber dans la facilité de la consommation de produits finis importés. Ce n’est pas sorcier !

Il nous faut résorber le problème de la disparition des espèces végétales menacées par la protection des milieux naturels, la fin de la déforestation, le frein à l’urbanisation et le reboisement. Ce n’est pas sorcier !

Il nous faut des politiques très volontaristes de sauvegarde de la biodiversité et de restauration des habitats dégradés. Ce n’est pas sorcier !

Il nous faut reconnaître et soutenir le rôle déterminant des jardins botaniques pour la recherche et la conservation des espèces végétales. Ce n’est pas sorcier !

Il nous faut une véritable politique d’éducation à l’environnement, Une approche didactique forte au développement durable, aux pratiques culturales et aux plantes médicinales. Ce n’est pas sorcier !

Tout ce que nous devons faire et qui est à notre portée n’est pas sorcier. Il suffit que la magie de la volonté opère pour transformer nos vulnérabilités en de solides opportunités sécuritaires.







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