C’est le capital naturel le plus sensible dans notre pays et en Afrique. Le Président Macky Sall a mis en place deux commissions dirigées par d’éminents juristes, le Professeur Sourang et Maître Doudou Ndoye, sans suite. Dès lors, la loi sur le domaine national du Président Senghor est toujours là, plus des dispositions législatives introduites ces dernières années qui visent à favoriser la privatisation du foncier accaparé par les dignitaires des régimes. Une bourgeoisie foncière s’installe tranquillement à la faveur des délibérations de la Commission domaniale. L’affaire des 94 milliards et la Commission d’enquête parlementaire comique de BBY ont mis en lumière le rôle crucial de la Commission domaniale dont la puissance dans l’accaparement du foncier est illimitée ouvrant la voie à des conflits avec les communautés qui revendiquent la propriété historique de la terre. L’économiste Piketty a bien montré que le premier capital est l’immobilier.
L’idée des baux emphytéotiques de 99 ans avait été soulevée dans les travaux de la Commission de Sourang. Elle risque d’être reprise par le régime FayeSall. Si l’on y prend garde, des baux seront accordés sur le patrimoine de l’Etat dans le plateau à Dakar pour recycler dans l’immobilier les capitaux de la corruption. Les communes, c’est le sens de l’acte III de la décentralisation, vont pouvoir donner des baux de 99 ans à des compagnies étrangères pour l’agrobusiness.
Le virus du foncier va accompagner le coronavirus pour recycler l’argent de la corruption à St Louis et certainement aussi dans les terres qui vont accueillir les stations services de Petrosen Aval, nouvelle trouvaille de la dynastie FayeSall et de Makhtar Cissé, ministre en charge du pétrole et du gaz, qui a trouvé la formule, le pétrole est dans le sang de Macky Sall, pour espérer se faire adouber
Mamadou Lamine Diallo