La science, celle des humains, n’a pas pour vocation d’être absolue. Ceux qui affirme : « c’est une vérité scientifique, c’est indéniable », n’ont rien compris. La science ne se caractérise pas par la certitude. La science se distingue par sa démarche, sa méthode. La science se nourrit forcément d’erreurs. Ce qui fait sa force, c’est sa faiblesse. Elle progresse par erreurs et rectifications. Elle a horreur des a priori, des préjugés. L’objectivité reste sa loi. Elle n’est pas blanche, ni jaune, ni noire.
Bref ! La guerre paradigmatique s’est installée. Le contexte imposé par le nouveau coronavirus a fini par remettre en question le discours et le système idéologique dominant mis en place. Ce système défaillant aujourd’hui, a véhiculé une représentation unique et partisane du monde qui a pour effet de motiver une catégorie et de légitimer certaines pratiques. C’est l’idéologie dominante de pays dits développés qui écrasent et exploitent les pays dits pauvres. C’est le combat de « Big Pharma » contre la Chloroquine, contre l’Artémisia ou contre toute autre initiative non parrainée par les maîtres de la haute finance. Où est le CDC (centre de contrôle et de prévention des maladies) de l’Union Africaine ? Les gouvernements africains ont l’obligation de soutenir toute initiative scientifique venant de tout bord, notamment celles des chercheurs africains. Les hésitations et les tergiversations doivent arrêter concernant cette question.
Quant à la communauté scientifique mondiale, son devoir est d’œuvrer pour un consensus scientifique digne de confiance. De leur part, les africains doivent déconstruire cette idée d’une science métropolitaine et jacobine. Il est temps. L’heure appartient aux intellectuels du continent, aux universitaires et aux chercheurs qui doivent porter ce combat historique en prenant leur responsabilité. C’est là, toute la portée de la boutade du Professeur Cheikh Anta Diop quand il affirmait : « le colonisé ressemble un peu … à cet esclave du XIXème siècle qui libéré, va jusqu’au pas de la porte et puis revient à la maison, parce qu’il ne sait plus où aller… »
Amadou Koné