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Amalgames Dangereux

Amalgames Dangereux

Depuis le début de la pandémie au Sénégal, un malentendu s’est installé et s’inscrit dans la durée : il s’agit de la centralité de la question des lieux de culte dans un sujet qui relève exclusivement du domaine de la santé publique. A force, chaque groupe religieux ou confrérique se croit obligé de se prononcer sur des questions ne relevant pas de sa compétence. Soyons plus clair : la problématique de la lutte contre la pandémie du covid’19 repose sur la nécessité de circonscrire la propagation du virus afin de l’éradiquer. Pour ce faire, l’expérience éprouvée repose essentiellement sur le confinement. En conséquence, toutes sortes de lieux d’affluence et de promiscuité doivent être prohibés en attendant la disparition totale du virus. Les textes de loi n’avaient besoin de citer des lieux spécifiques. Il suffisait de viser l’affluence et la promiscuité quitte à préciser le nombre de personnes admissibles dans un lieu donné et à quelles conditions. Cela aurait évité les susceptibilités que l’on note çà et là.

 Le sujet n’est donc pas d’ordre religieux. Il est d’ordre public !

Dans ce contexte, il est pour le moins étrange que le débat au Sénégal se déporte au plan religieux ou confrérique. Le virus n’est pas programmé en fonction de la religion ou de la confrérie. Le risque de le rencontrer ne dépend pas du fait que l’on aille à l’église ou à la mosquée. Par contre, on peut l’attraper ailleurs et aller contaminer ceux qui étaient sagement en prières. C’est pour éviter toutes ces probabilités incontrôlables que chacun doit appliquer la maxime : « l’homme est le gardien de son frère ». Il est pourtant simple de faire entendre à tout le monde cette raison. La foi des gens n’est pas le sujet. Ni la pratique des uns et des autres. Il s’agit d’un risque sanitaire planétaire dont nous devons tous nous protéger. Laisser les surenchères religieuses ou confrériques s’installer dans le débat c’est le fausser. Il faut se ressaisir. En matière de santé tout court, chacun va consulter son médecin. Parce qu’il a été formé pour cela. On lui fait confiance. Pourquoi lorsqu’il s’agit de santé publique on ne s’en remet pas à ceux dont les savoirs sont avérés en la matière ?

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Pour dire qu’il faut rester lucides. Nous sommes tous stressés. C’est un fait. Mais il y a des moments où un surplus de lucidité est nécessaire. Surtout face à une situation inédite dont on ne sait pas encore l’issue.

Je suis de ceux qui ne partagent pas l’esprit des dernières mesures prises par le chef de l’Etat. Mais je prie pour que les résultats attendus aillent dans le sens de la préservation de plusieurs vies humaines. Sans être un spécialiste, mais en observateur attentif de tout ce qui se passe à travers le monde, j’avoue que je suis très préoccupé. Et pour cette raison, je pense qu’il faut assainir le débat public des amalgames dangereux qui pourraient servir de détonateur en cas de situation incontrôlable.

Donc et pour ma petite part, je respecte les gestes barrières. Je limite mes déplacements au strict minimum. Pour retourner à la mosquée, j’attendrai que les responsables de la Santé publique de mon pays  donnent le signal. Car c’est la responsabilité que Dieu a mis entre leurs mains. Ils en seront redevables. Qu’ils l’assument donc sans faiblesse.

En attendant, je prie le Seigneur Allah Tout-Puissant dont La Miséricorde s’étend sur tout, de nous délivrer tous de cette épreuve, peuple du Sénégal et hôtes étrangers qui vivent parmi nous, sans distinction religieuse, confrérique, raciale, sociale ou autre. Le virus ne connaît pas ça. C’est le lieu de se dire : nous sommes tous dans la même galère !







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