Site icon Senexalaat

Les Langues Nationales, Un Outil Indispensable Dans La Communication Communautaire

Les Langues Nationales, Un Outil Indispensable Dans La Communication Communautaire

La lutte commune contre la pandémie COVID-19, devrait grandement reposer sur la sensibilisation avant le dépistage, que celui-ci soit massif ou ponctuel voire échantillonné. 

Et pour sensibiliser massivement, il n’y pas meilleur support que les communautés. C’est connu qu’en Afrique notamment, l’individu a tendance à s’effacer pour la Communauté. C’est dans ce milieu qu’il se sent en sécurité, prend ses repères et recherche reconnaissance. C’est dans la Communauté qu’il tire ses meilleurs soutiens, mais aussi les contempteurs qu’il redoute le plus. S’il compte pour les siens, il est supposé compter aux yeux d’autres hors communauté.

La Communauté repose sur un partage d’espace de vie, de langue et de mémoire. A partir de telles considérations, il est possible d’obtenir des adhésions, de mobiliser la personne, en la mettant chaque fois devant ses responsabilités, devant et pour la Communauté. Face à une pandémie comme la COVID-19, le message est plus audible, venant du voisin, du coreligionnaire et surtout de celui qui partage les codes linguistiques de la cible. Sans être exclusiviste, le message gagne à être élaboré dans un support décodable. Par les mots, les symboles, les porteurs du message et le langage, il est plus facile d’atteindre la sensibilité des personnes.

 Ainsi, la démarche communautaire peut occuper une place importante et sa parfaite maitrise devenir un formidable moyen de limiter la propagation du CORONAVIRUS. La COVID-19 se déplace plus vite que l’on ne l’avait envisagée.

Avec le développement croissant des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), la Communication communautaire s’est aussi adaptée et n’utilise pas que les canaux traditionnels de l’information, en l’occurrence, la télé, la radio, les journaux, l’affichage, le théâtre etc.

Mais la réussite d’une bonne campagne de communication communautaire suppose une parfaite connaissance de sa cible. Le concepteur du Plan de Communication doit connaitre la communauté vers laquelle il souhaite porter la bonne information. Dans notre cas précis, il s’agit de faire observer les gestes barrières et intérioriser les comportements qu’il faut pour endiguer la pandémie. Dans sa rapide propagation, le coronavirus ne discrimine personne, ni aucun groupe.

Communiquer avec la société (un pays par exemple) suppose d’abord et avant tout comprendre, qu’à l’intérieur de celle-ci, il y a des sous-groupes pas forcément aussi sensibles les uns que les autres, aux discours adressés à l’ensemble. Beaucoup sont davantage sensibles à ce qui leur parle en particulier, qu’à ce qui est adressé au groupe. A l’échelle plus large, comme au niveau pays, les rapports au message restent quasi inchangés.

Celui qui me parle me connait, me respecte, m’estime. Ainsi réagit la cible. D’où l’importance de la segmenter.

Si parler la même langue que la communauté est indispensable pour faire passer le message, parler le même langage est aussi d’une importance capitale pour éviter que les consignes ne soient mal comprises ou prises à la légère. Pour ce faire, il est important de considérer le rôle et le choix des leaders d’opinion confirmés.

Pour réussir la Communication communautaire il faut, en plus de la maîtrise de nos langues, une démarche inclusive et une équipe pluridisciplinaire. Celle-ci s’appuiera sur une parfaite connaissance de la communauté, de son passé, de sa sociologie et des règles qui la régissent. Sans quoi, le message qui lui est destiné pourrait malheureusement passer à côté et cela donne une campagne perdue.

Abda Wone

Spécialiste en communication







Quitter la version mobile