Depuis son apparition, la Covid-19 est devenu le quotidien de la planète, toutes les supputations font bon train, théories conspirationnistes, nouvel ordre mondial… Tout se mêle et se démêle. A notre avis il y a une volonté de la part de la communauté internationale d’apporter une solution par rapport à la crise. Même si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a un peu failli par rapport à la gestion de la crise, on note un bras de fer entre la Chine et les États Unis dont elle semble l’épicentre. Les États Unis accusent la Chine de dissimuler la vérité sur l’origine de la pandémie, et la Chine réplique en soutenant avoir fourni toutes les informations nécessaires.
Mais ce bras de fer vient s’ajouter à un rapport de force déjà existant, une guerre commerciale entre les deux puissances, le géant Huawei étant mis à l‘indexe. Cette situation a corsé davantage la méfiance entre ces deux géants de l’économie mondiale. La Chine, pour laver son honneur et prouver son implication dans la lutte contre la pandémie, assure mettre la main à la poche dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, et promet que le vaccin qu’elle trouvera sera un bien public mondial. A rebours, les Etats-Unis cherchent un monopole du vaccin qu’ils attendent est espèrent pour bientôt, comme le Président Donald Trump l’a plusieurs fois annoncé.
On peut dire alors que les deux rivaux sont en train d’exercer une pression d’une manière concomitante l’un vis à vis de l’autre (géopolitique, géostratégie, rapport de force, marketing international, etc.). La Chine, toujours dans son offensive diplomatique, compte venir en aide aux pays du Sud en leur fournissant des moyens financiers et logistiques dans le court et le long terme, mais surtout en les aidant par rapport à la question de la dette. Elle compte faire prévaloir les intérêts des pays du sud dans le cadre du G20. Sur ce, le Président Xi jinping a annoncé les cinq mesures chinoises par rapport à la situation et éventuellement pour le futur :
** Deux milliards de dollars d’aide internationale seront fournis sur deux ans.
** En coopération avec les nations unies, mettre en place en Chine un entrepôt et une plaque tournante pour les secours humanitaires, assurer la chaîne d’approvisionnement des matériels anti-épidémiques et créer des couloirs verts pour le transport et le dédouanement.
** Établir un mécanisme de coopération entre 30 hôpitaux chinois et africains et accélérer la construction du siège du centre africain pour le contrôle des maladies.
** Le développement et la mise en service du nouveau vaccin contre le coronavirus serviront de bien public mondial et contribueront à rendre le vaccin accessible et abordable dans les pays en développement.
** Mettre en œuvre, avec les membres du G20, l’initiative de moratoire sur le remboursement de la dette des pays les plus pauvres. Coup médiatique, séduction, conquête ?
Les États Unis et leurs alliées de l’Union européenne (UE) comptent, pour leur part, réaliser le maximum de résultats car leurs économies en pâtissent, mais surtout veulent connaître l’origine vraie du virus. Et s’il avère que ce dernier a échappé aux Chinois qui auraient donc menti, des sanctions risqueraient de tomber sur la tête de Pékin.
Cette situation actuelle de pandémie va redistribuer les cartes de la géopolitique mondiale, une reconfiguration de la scène internationale aura lieu. Les pays africains peuvent en sortir gagnants s’ils mettent en amont leurs intérêts c’est-à-dire parvenir à faire annuler leur dette et mieux se repositionner sur l’échiquier.
Abdou Mbar Faye.
Diplomé de l’UCAD de sce-po et de R.I á Liaoning University, China. mbarfaye1929@hotmail.fr