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Macky Et Les Journalistes

Macky Et Les Journalistes

Si Macky n’était pas géologue, certainement, il serait devenu un journaliste. N’est-ce pas ? Macky et les journalistes, c’est une longue histoire. Tantôt à crédit. Tantôt au débit. Mais toujours en équilibre. Comme ‘’il est Midi’’, ce beau temps qu’il fait toujours, au beau milieu de la journée. Tout en équilibre entre le jour et la nuit. Une certaine opinion disait que le président Macky Sall s’est fait entourer tellement de journalistes et de communicants en ce qu’il y avait d’aussi brillant (Hamidou Kassé, Abou Abel Thiam, Racine Talla, Abdou Latif Coulibaly, Souleymane Jules Diop, Madiambal Diagne, Yakham Mbaye, Mamadou Thiam, etc.) que ses pourfendeurs les plus virulents ne pourraient pas venir de la presse et des médias. Que nenni. En période électorale, c’est Ousmane Sonko qui empêche le président Macky Sall et son régime, de dormir du sommeil du juste. Exit le temps électoral, arrivent le temps politique et le temps médiatique. Et si tant est qu’il n’en ait jamais eu, ce sont, hélas, des journalistes, tout aussi brillants que les journalistes partisans et militants au régime de Macky Sall, qui empêcheraient le calme et le répit dans le maquis. Ils ont pour noms, Adama Gaye, Pape Alé Niang et Pape Djibril Fall.

Pape Alé Niang, le Chroniqueur ‘’critiqueur’’

Pape Alé Niang, dans le registre de la contestation et des attaques, est à l’image du noble charbonnier, chiffonnier et démineur. C’est lui qui va au front, descend dans les entrailles de la terre, pour dénicher les sujets à polémique. Même s’il ne se déclare pas organiquement militant de Pastef, à son corps défendant et à travers les actes qu’il pose, on pourrait dire que politiquement, ‘’Sonko est le plus grand bénéficiaire du travail de Pape Alé’’. A défaut d’être militant organique de Pastef, Pape Alé semble nourrir une certaine sympathie pour Ousmane Sonko. Toutefois, Pape Alé Niang est aussi dans le fond, dans son corpus et dans son argumentaire de contestation et d’attaques tous azimuts. Pape Alé s’interroge et nous interroge. Avec un verbe piquant et incisif. Dans ce Sénégal où parfois, des personnes laissent sortir de confuses paroles et posent souvent des actes difficilement explicables. Pape Alé Niang fait de la contestation sur pièce et sur place. Dans ses attaques tous azimuts, Pape Alé est dans la communication (le lien) quand le gouvernement est dans l’information (le message). Et c’est en cela que Pape Alé fait mouche dans chacune de ses sorties. Et pour réduire le gap creusé par Pape Alé, le gouvernement gagnerait à élever ses mots mais pas sa voix (disait Jalal Ad-Din Rûmi) parce que ‘’c’est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre’’, enseignait Rûmi.

Pape Djibril Fall, le verbe en chantant

Pape Djibril Fall est la nouvelle coqueluche des téléspectateurs sénégalais et la nouvelle attraction à la télé au Sénégal. Dans l’espace audiovisuel, à chaque période, sa nouvelle figure et les Sénégalais aiment le nouveau, l’écarlate, le croustillant et l’étincelant, comme

l’est Pape Djibril Fall. Depuis un certain temps, le débat politique public s’est appauvrit. Il tourne autour d’un ordre du discours dénonciateur sans force de perspectives et d’espérances collectives (Opposition) et un ordre du discours de type message (information) sans croisement fertile, ni relations et ni mise en perspective pour nourrir et tisser le lien. Pape Djibril Fall fait du journalisme révolutionnaire : rebelle, originalité et imprévisibilité. Avec de (belles) idées devant la tête et un talent d’athlète du verbe…

Petit retour vers le futur. Au Sénégal, le journalisme (privé) est né et s’est nourri aux origines, dans une forme de conflictualité diffuse avec le pouvoir politique – quel que soit celui qui l’incarne -. Au point que dans l’imaginaire collectif, le ‘’bon journaliste’’ serait celui qui est dur et critique avec et envers le régime en place. N’importe lequel. En tout temps et en tout lieu. Le métier de journaliste et la profession de journalisme au Sénégal, sont fortement traversés et nourris par les idéaux de la Gauche, au point qu’en face du pouvoir, le journalisme doit choisir son camp qui ne saurait être que celui de la contestation et des attaques, celui de la sentinelle et de la vigie. Parce que le pouvoir et ceux qui l’incarnent, dans un imaginaire collectif et par un subconscient tenace, seraient par excellence, contre le peuple et seraient dans les combines et dans les calculs d’épiciers du dimanche, ne seraient pas de vrais patriotes, ont une courte vision des défis et ne seraient pas tout à fait au fait des véritables enjeux. Waw….! A l’époque, le journalisme était une stratégie de la Révolution qui elle-même reposait sur le triptyque : le Maquisard, le Guérillero et le Journaliste. Quand le Maquisard et le Guérillero traquent les corps ennemis par les armes, le Journaliste s’arme de sa plume et s’attaque aux esprits, en les travaillant corps à corps.

Et c’est sur cette vague que Pape Djibril Fall surfe et réussit si brillamment par son élégance dans sa posture, dans son éloquence dans le verbe et dans la suite dans ses idées. Depuis le repli stratégique d’un certain Abdou Latif Coulibaly et un abandon de combat d’un certain Souleymane Jules Diop, les consommateurs de produits, biens et services politiques, guettaient un nouveau messie. Car, la nature a horreur du vide. Et le vide fait le talent, dit-on. Et Pape Djibril Fall est parti pour être contre Macky Sall, ce que Latif Coulibaly et Souleymane Jules Diop fussent contre Me Wade. Pape Djibril est encore un verbe en chantant, un sophiste, et il a de la marge et le talent pour devenir philosophe. Le Sophiste convainc sans avoir raison et le philosophe cherche les chemins de la vérité. Parce que la critique est facile, mais l’art est difficile.

Siré Sy, Think Tank Africa WorldWide Group







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