Enfin un train qui arrive à l’heure ! C’est celui qui a disposé dans ses wagons, l’initiative des « Plateformes d’Engagement Communautaire», pour lutter intelligemment contre l’explosion dans la capitale sénégalaise de la pandémie de la Covid-19. Par « Intelligemment », nous entendons qu’enfin, nous pensons « sénégalais » et non comme « labélisés processus français », ne tenant aucun compte de nos réalités socioculturelles dans nos prises de décisions, pourtant justifiées et responsables.
Dans quelques jours, la vie sociale et ses retombées économiques va être au cœur de la reprise des activités. Le Tourisme comme partout dans le monde vit une situation inédite et va devoir tant bien que mal, redéployer une stratégie commerciale qui limite ses pertes énormes, et la réquisition des Hôtels et lieux touristiques pour accueillir les nombreux cas contacts touchés par le Coronavirus, ne favorisait guère cette reprise d’activités souhaitée par tout un secteur. Ce constat est-il lié à cette prise de décision judicieuse de libérer les hôtels et de créer ces Plateformes d’engagement communautaire, chargées d’organiser les confinements des cas contact à domicile ? Cette réorientation stratégique exige l’implantation dans certains quartiers dakarois, épicentres de cette funeste épidémie, d’un système engageant de nombreuses responsabilités, portées par des acteurs historiques de la communication de masse et de base, comme les OCB et les badienou gokh, souvent actifs dans la gestion heureuse de problématiques de santé. Ce dispositif induit que les populations ont le devoir de faire front commun contre le Coronavirus qui se répand dans la capitale à la vitesse « V », comme « Virus » d’ailleurs, pour prouver que les armes ne sont pas uniquement thérapeutiques ou sanitaires, mais qu’elles demandent à être adjointes à une dimension sociale, pour ne pas être seulement l’affaire des autorités médicales ou administratives. Intelligemment, des Comités de Quartiers, avec des jeunes, mobilisés comme des Sentinelles de la Santé, exigeront des populations le respect des gestes barrière à l’entrée de ces quartiers, mais surtout, en accueillant les cas contact chez eux, vont lutter contre la stigmatisation des personnes contact ciblées, assurant ainsi le suivi à domicile, se battant contre l’idée que ce que le gens craignent le plus, n’est pas tant de mourir de la Covid19, mais le regard de la société sur leurs familles.
Il aura fallu constater que l’engorgement humain de Dakar, la promiscuité et le port aléatoire et fantaisiste des masques, rendait la situation explosive et désespérante. Il faudra beaucoup de talent pour éviter le comble qui consiste sous nos latitudes à fuir les hôpitaux quand on est atteint du Coronavirus, plutôt que de s’y précipiter.
Ce schéma est d’une grande cohérence. Il devra s’imposer aux populations dakaroises, qui vont bientôt appendre que nul n’est à l’abri de cette saloperie, qui est en train de toucher des personnes publiques qui auront au gré d’un bon rétablissement que nous leur souhaitons, le devoir de travailler à une plus grande prise de conscience des sénégalais de la réalité de cette épidémie.
C’est le prix d’un audacieux pari, pris sur la responsabilité de nos citoyens à prendre cette bagarre contre la Covid-19 en charge.
Même s’il reste encore quelques trains à bien aiguiller pour qu’ils arrivent à l’heure.