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Report De La Réouverture: Faillite D’un État Léthargique (alioune Badara Mboup)

La vérité est que l’Etat n’a jamais été prêt pour l’ouverture des classes .

Si on était dans un État sérieux , avant de convoyer les enseignants et élèves , il devrait faire des tests de dépistage massif  de ces enseignants et élèves  quittant les zones les plus touchées  et isoler les malades .

Cependant ,l’Etat Sénégalais ne pouvant  pas assurer le  protocole  édicté  par les autorités sanitaires pour la protection des enseignants et élèves avait un  dilemme cornélien  entre s’aligner à la position française et faire face  à une ouverture  hasardeuse des classes.

 Ainsi pour se dédouaner l’Etat du Sénégal pensait que  les enseignants n’allaient  jamais accepter d’être convoyés dans les conditions dignes des moutons de tabaski .

Si l’Etat voulait un bon convoyage des enseignants ,il pouvait confier cette mission aux sevices déconcentrés de l’Education (IEF et IA) et aux prefets et sous prefets qui ont l’habitude de deployer les enseignants partout au Sénégal pendant les examens et les élections .

Les enseignants, ayant montré leur patriotisme et leur devoir de servir en toutes  circonstances, ont accepté d’aller planter le drapeau du savoir  car partout au Sénégal , dans les milieux les plus reculés,  à l’absence des autres services de l’Etat , les enseignants  ont toujours répondu présent .

Dos au mur, le président Macky Sall et son gouvernement  étaient aussi confrontés après l’échec de cette stratégie à plusieurs  problèmes :

-L’indisponibilité des  classes physiques pouvant être  scindées  en  classes d’effectifs de 20 élèves .

-Le déficit du personnel enseignant . 

-Certaines écoles sont des abris provisoires et après cette longue trêve sont détruites par les animaux en divagation à la recherche de pâturage.

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-La  discrimination des classes intermédiaires aussi est  une épine du  pied . Ces potaches allaient refuser cette injustice et le risque de  perturbation  des cours par des grèves était réel .

-Mais surtout et au dessus de tout le  manque d’adhésion  des parents ,élèves et de la communauté  à cette reprise des classes .

L’argument que des enseignants sont testés positifs dans la région de Ziguinchor ne tient pas au moment où l’Etat savait bel et bien que des enseignants allaient choper le virus du fait de la mauvaise stratégie de   convoyage sans dépistage au départ.

Comment le gouvernement peut déclarer Dakar épicentre du virus et y déplacer des milliers d’enseignants ?

En imposant aux  enseignants qui ont déjà rejoint leurs lieux de travail de rester sur place , l’Etat est dans une logique de laisser écouler 14 jours la période d’incubation pour revenir à la charge.

Les Syndicats d’enseignants devraient exiger le retour des enseignants dans leurs familles pour éviter les stigmatisations.

 Là où  les Modou Modou sont stigmatisés chez eux , les enseignants ne pourront pas y échapper .

Nous comprenons très bien cette psychose des populations abandonnées  à vivre avec ce virus mortel  sans mesures d’accompagnement !

Les syndicats d’enseignants doivent exiger de l’Etat  du Sénégal avant une quelconque  ouverture des classes  de   : 

– procéder, par un dispositif adapté, à un test de dépistage massif des enseignants, de sorte que les défaillances constatées dans la circulation inquiétante du virus, susceptibles d’affecter la sécurité et la santé des enseignants et élèves , soient éliminées ;

– évaluer de manière régulière et contrôler le fonctionnement des dispositifs de tests existants dans les écoles .

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C’est pourquoi Nous proposons la dissolution du HCCT et du CESE et l’utilisation  des budgets de ces institutions inutiles  pour le depistage des enseignants et élèves , l’achat de masques de qualités , de gels hydro alcooliques et de  thermo flashes  en quantité suffisante pour une bonne reprise des activités d’enseignement/apprentissage

Si les conditions d’enseignement/apprentissage ne sont pas réunies pour garantir la  sécurité  des enseignants ,ils  ne devraient pas mettre leur vie en danger .

Ils ne devraient plus accepter de mêler  l’image de l’enseignant à ces attroupements dignes des foirails  pendant la  tabaski .

Si l’enseignant est dans les dispositions de respecter ses obligations , il doit également  préserver sa santé .

Le droit à la santé est un droit constitutionnellement garanti  !

Le droit à la vie est un droit constitutionnellement garanti !

Alioune Badara Mboup Enseignant Délégué Général Adjoint du FRAPP

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