À l’heure du premier bilan de la crise du Covid-19 au Sénégal, la vérité est simple et visible, la pandémie est restée sous contrôle.
Même si chaque nouveau mort nous endeuille, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir su éviter les ravages du coronavirus malgré les prévisions alarmistes de l’OMS et nul n’aurait parié que nous en sortirions de cette belle manière, à commencer par les fonctionnaires du ministère Français des Affaires Etrangères à en croire leur document nommé « l’effet Pangolin ».
Signe encourageant s’il en est, la situation de l’évolution de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal a révélé ces derniers jours un nombre record de patients guéris qui s’élève à plus de 500 entre vendredi dernier et ce lundi 8 juin 2020. Pour la première fois, 537 sorties d’hôpital ont été recensées en quatre jours, d’où un rebond du nombre de personnes ayant surmonté la maladie. Le Sénégal compte aujourd’hui 2 699 cas de rémission annoncés sur les 4 427 cas avérés d’infection au nouveau coronavirus, depuis l’apparition de l’épidémie dans notre pays (source dakaractu). Ce qui place notre pays premier en Afrique de l’Ouest en terme de rémissions, selon les statistiques régulièrement mises à jour.
Ne crions pas victoire trop vite cependant, ce n’est qu’un stade intermédiaire, mais le continent africain semble encore préservé de ce fléau dévastateur. Est-ce en raison du climat comme on l’a dit, de la jeunesse de la population, de l’exposition à toutes sortes de virus depuis notre naissance, de la consommation de tonnes de chloroquine jusque là ingurgitées…?
Non, pour le Sénégal en tout cas, il me semble que c’est grâce à une stratégie préventive, via des mesures plus ou moins restrictives pour freiner la propagation du virus et une prise en charge rapide des malades, que le nombre de décès liés au Covid-19 reste peu élevé, même si 51 victimes à ce jour, restent un triste bilan pour le pays et pour les familles.
Dieu merci, nous n’avons connu ici, ni la détresse des soignants, ni la pénurie de masques, pourtant cette situation de crise était unique et personne n’a été formé à ce genre d’exercice pour l’anticiper. Mais nous avons appris très vite des autres pays et des moyens qu’ils ont déployés dans la précipitation pour sauver des vies. La télévision et les médias ont joué un rôle majeur dans la sauvegarde de vies humaines en Afrique. Bien évidemment, lorsque l’on vous annonce qu’un ouragan arrive dans quelques jours, vous tentez de barricader portes et fenêtres pour vous protéger. Ce que les pays africains ont fait et le Sénégal en premier.
Pour notre avenir et notre santé, notre président Macky Sall a choisi très tôt la prudence et la détermination, notamment en fermant les écoles pour protéger enfants et enseignants. Ces jours-ci, j’ai entendu quelques hurluberlus demander une année blanche au Sénégal. On serait bien le seul pays au monde à décréter une année blanche à cause du Covid-19. Tous les pays aménagent et inventent un moyen fast-track de mettre les jeunes à niveau. Hélas chez nous, tout est politique, même lorsqu’à l’évidence il est facilement rattrapable ce temps perdu, il faut que certains viennent polémiquer, la bouche pleine de mots, décider du sort de nos jeunes.
Laissons seulement les gens dont c’est le métier décider de la bonne date pour la reprise, en prenant le temps de mettre en place les protocoles sanitaires appropriés. Année blanche c’est démodé dans ce monde digital, mais bon faudrait un plomb pour leur expliquer à ceux-là ! Le Sénégal ne reviendra pas en arrière, notre pays émerge !
Nous avons été au front contre le coronavirus. L’État a accompagné de manière déterminée les plus démunis, notamment par l’aide alimentaire. Le président Macky Sall a mis en place un plan global dénommé fonds Force Covid-19, qui est doté d’une enveloppe de 1 000 milliards de francs CFA. Les ressources permettent de soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora.
Aujourd’hui, pour relancer le tourisme et la vie économique du pays, le gouvernement sénégalais a annoncé un allègement du couvre-feu nocturne et une reprise des transports entre les villes. L’heure est donc bien à la reprise économique au Sénégal. Il le faut.
Bien sur, chacun voudrait aller plus vite et voir bouger les choses, c’est humain. Mais que voulez-vous, on pourra bien prononcer la levée des restrictions de transports sur l’étendue du territoire national, permettre les réunions dans les endroits publics ou privés, ouvrir les frontières, les restaurants, les salles de sport, les casinos… Comme dirait l’autre, celui qui n’est jamais content ne se contentera jamais. Pourtant, nous autres Sénégalais, pouvons être fiers au-delà de nos divergences. Fiers de nous et fiers de notre Etat. Car croyez moi ou pas, mais pour la plupart d’entre nous, Sénégalais de la diaspora, nous avons vu et vécu l’horreur.
Oumou Wane est présidente d’Africa7