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Le Virus De L’incompétence (1/2)

Le Virus De L’incompétence (1/2)

La guerre sanitaire à coronavirus qui sévit dans notre pays depuis le 2 mars dernier représente un sérieux test pour nos gouvernants. Mais de ce que l’on a vu jusqu’à présent, le Général Sall et ses lieutenants-ministres ont échoué lamentablement dans la gestion de cette guerre. La sérénité et la cohérence dans les discours et actes ont cédé le pas à la cacophonie et la discordance. Si le coronavirus affecte certains de nos compatriotes, celui de l’incompétence virale est en train de faire des ravages dans le cercle gouvernemental. Au milieu d’un brouillard « covidé » généralisé et d’une cacophonie tintinnabulante, le besoin irrépressible de s’épancher stérilement s’est déchaîné chez certains de nos ministres au point que leurs logorrhées incohérentes font florès. Chacun essaie de parler à travers les médias pour ne rien dire mais seulement pour exister. On est en pleine crise dans la gestion de cette pandémie.

Au tout début, le Général autoproclamé qui n’a pas élaboré et implémenté une stratégie a déclaré la guerre à l’ennemi invisible. Avec son bataillon de ministres impliqués au premier chef dans cette guerre, le Général est à bout de souffle au bout de trois mois de combat. Au moment où Sars Cov-2 a fait des dizaines de morts et envoyé plus de 3 000 Sénégalais dans nos hôpitaux, le Général fait machine arrière, assouplit les mesures restrictives et privatives contenues dans son plan d’urgence sanitaire. Aujourd’hui, toute la tactique tâtonnante mise en place pour venir à bout de Sars Cov-2 est revisitée pour ne pas dire remise en cause parce qu’elle s’avère perdante au bout du compte. Mais il faut se dire que ce sont les populations civiles pour lesquelles la guerre a été déclarée aux fins de les protéger qui ont été les premières à se lasser de cette stratégie de combat qui ne laisse entrevoir aucun espoir de victoire. La lutte contre la pandémie « coronavirale » a fini par céder à cette révolte latente de la population menacée par la pandémie de la faim. C’est le chemin de Damas du Général et ses lieutenants. Finalement, ses admonestations itératives et ses bravades combatives du début de la crise ont fondu comme beurre au soleil. Et c’est ce qui explique ces mesures d’assouplissement qui masquent mal ses reculades systématiques. Pourtant, ce n’est ni la fin de la guerre, ni l’armistice ni même un cessez-le-feu dans le combat, parce que Sars Cov-2 continue de tuer et de blesser certains de nos compatriotes.

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Il faut souligner que dans cette guerre, le Général et ses troupes ont manqué de stratégie opératoire puisque pendant deux mois (entre l’apparition du coronavirus en Chine et son entrée dans notre pays), ils n’ont pas mis en place un plan contre-offensif au cas où Sars Cov-2 passerait par les frontières pour venir s’installer chez nous. Ce n’est pas au moment où le virus déferle que l’on bâtit des digues pour freiner l’avancée de la maladie parce qu’elles seront vite submergées. Ce n’est pas au moment où la pandémie arrive que l’on se procure des masques, des EPI, des gels hydro-alcooliques ou d’autres produits afférents. Si le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS) a été mis en place lors de la maladie à virus Ebola dans la sous-région en 2014, c’était pour face à temps à toute infection d’origine virale. Or, il a été constaté que c’est avec le reste des équipements achetés lors de la crise Ebola qu’on a entamé la lutte contre le Sars Cov-2.

Même si, avant l’installation de la pandémie dans notre pays, les agents du ministre Abdoulaye Diouf Sarr squattaient les médias pour communiquer sur la disponibilité de la logistique de guerre, il faut avouer que rien n’avait été mis en place au plan budgétaire. Le Général a attendu que le virus attaquât un étranger qui vit chez nous pour déclencher ses 2 R (l’opération Riposte et le plan de Résilience) en mettant sur la table un maigre budget de guerre. Et lorsque Sars Cov-2 a commencé à prendre des proportions alarmantes, le Général a pris des mesures drastiques qui laissaient penser à une stratégie de confinement. En période de pandémie, c’est une option pour venir à bout de l’ennemi comme le dépistage massif sans confinement ou l’immunité grégaire. Mais jamais ce confinement n’a été effectif parce que la liberté de circulation diurne et de déplacement clandestin interrégional des Sénégalais a été un moyen de propagation exponentielle du virus.

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La distribution des vivres aux nécessiteux dans le cadre de la solidarité nationale laissait croire à une compensation du déficit vivrier en cas de confinement pendant quelques semaines. Mais l’on s’est rendu compte que cette distribution de colis alimentaires dirigée par le beauf Mansour n’est qu’une manœuvre politicienne pour adouber un potentiel dauphin qui, in fine, s’est révélé incompétent de conduire une telle opération. Depuis le simulacre d’appel d’offre pour l’achat et le transport jusqu’à la distribution nébuleuse des denrées alimentaires, Mansour Faye, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale aura brillé par son manque de transparence et par son incompétence notoire. Jamais, il n’a éclairci les conditions d’attribution du marché du riz au Libanais Rayan Hachem et de son transport à la société Urbaine d’entreprise (UDE) de Demba Diop Sy qui n’existe plus juridiquement. A ce manque de transparence s’ajoute un autre lié aux personnes bénéficiaires de kits alimentaires. Dans l’agenda de répartition, Mansour Faye a prévu de distribuer gracieusement des colis alimentaires à 40 749 ménages appelés nébuleusement groupes spécifiques ne figurant ni parmi les 588.045 ménages contenus dans la base de données du RNU (Registre national unique), ni parmi les groupes vulnérables retenus par les Comités communaux de ciblage.

Il faut souligner au passage que cette société illégale du député en question a aussi bénéficié d’un marché illégal du ministère d’Abdou Karim Fofana. Le 19 avril 2019, le juge du tribunal de commerce hors-classe de Dakar a ordonné la liquidation des biens de la société UDE. 15 jours après le jugement du tribunal ordonnant la liquidation de la Société de Demba Diop Sy, UDE a remporté, contre toute attente, le 02 mai 2019, deux marchés publics dans le cadre d’un appel d’offre ouvert passé par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Le montant cumulé des deux marchés s’élève à 1 321 565 957 F CFA et se répartit comme suit :

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1. 02/05/2019- S0721/19-DK – Marché de nettoiement : balayage, collecte, transport et mise en décharge (lot 19) pour un montant de 636 971 257 F CFA TTC
2. 02/05/2019- S0719/19- DK – Marché de nettoiement : balayage, collecte, transport et mise en décharge (lot 19) pour un montant de 684 594 700 F CFA TTC.

Aucune entreprise en liquidation judiciaire ne peut soumissionner à un marché public a fortiori en être attributaire. L’article 43 du décret 2014-1212 du décret du 22 septembre 2014 portant code des marchés publics est clair, net et précis : « Ne peuvent pas prendre part, aux marchés quel que soit le mode de passation, les personnes physiques ou morales admises au régime de la liquidation des biens ».

Alors, pourquoi les ministres Mansour Faye et Abdou Karim Fofana ont attribué illégalement ces marchés à l’entreprise de Diop Sy en situation d’illégalité.

L’attribution illégale des deux marchés est intervenue alors que l’UDE est en cessation de paiement et que le tribunal de commerce a ordonné, le 19 avril 2019, sa liquidation et la publication de la décision au Registre du Commerce et du Crédit mobilier (RCCM). Laquelle structure centralise les informations sur les personnes physiques ou morales immatriculées ainsi que toutes les évolutions juridiques les affectant (les tiers peuvent connaitre en temps réel la situation de l’entreprise, notamment si elle est placée en liquidation judiciaire).

A suivre…

sgueye@seneplus.com







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