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Air A Fric… !

Air A Fric… !

Qui l’eût cru ? Ainsi il est possible qu’un chef d’Etat africain reste quatre bons mois sans sortir de son pays ? Sans utiliser ce moyen onéreux, pompeusement appelé sous nos tropiques en mal d’autorité légitime, «avion de commandement», là où ses concepteurs et usagers se limitent à parler d’avion présidentiel. Même la notable exception que constitue l’avion du président des États-Unis d’Amérique a une explication plutôt terre à terre.

Air force One est juste un indicatif d’appel de tout aéronef de l’armée de l’Air dans lequel se trouve le président américain, qui devient «Marine One» quand il est à bord d’un appareil de la Marine. Certains pays, dont la Mauritanie voisine, ont opté pour l’utilisation d’un appareil réaménagé de la flotte de leur compagnie nationale qui est remis dans le circuit commercial dès la fin du voyage présidentiel.

Tout le contraire des pratiques de sous puissances locales qui, entre deux virées intersidérales, n’hésitent pas à dépanner des collègues moins bien lotis, ou à faire la navette entre les capitales africaines pour prendre en stop, des premières dames et des sportifs en quête de visibilité et de succès. Quand ce ne sont pas les courses à Paris, Dubai, Makkah, qui mobilisent l’avion de «commandement.»

Evidemment , il n’y a pas de voyage officiel sans délégation toute aussi officielle, même si on y dénombre quelques accointances du «commandement» préposées à des missions et à des tâches non renseignées .Tout ce beau monde logé, nourri et «perdiemisé» coûte énormément au contribuable, véritable «underdog», plèbe, ou badolos, bons pour entretenir les maîtres d’hier comme d’aujourd’hui, véritables oligarques, ploutocrates, flanqués de technocrates et d’experts en tous genres, et à usages multiples. Ceux et celles qui n’ont pas pu voyager à bord du saint des saints dans le sanctuaire du «commandement» en compagnie du Commandant en chef suprême, le feront par vol commercial. Ils se hâteront cependant de rejoindre la délégation où ils bénéficieront du même traitement que les veinards ayant fait le déplacement avec le «Boss».

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Les frais de mission seront facturés doublement, à la signature du patron et à leur service sur la base d’un ordre de mission dûment concocté et soumis à leur signature. Si des contrats sont signés, les retombées ne tomberont pas à côté…pour ce genre de mission bien remplie ! Combien de milliards ont été «épargnés» en cette période de fermeture des frontières et d’immobilisation de la flotte des chefs d’Etat africains?

A considérer une quarantaine d’avions destinés aux déplacements des Présidents africains et de leurs camarillas, il y a de quoi doter et faire fonctionner une compagnie aérienne panafricaine, avec des échanges et des économies d’échelle inestimables, véritables accélérateurs d’intégration continentale.

Sans compter que les frais de stationnement dans des aéroports hors de prix, les révisions périodiques, renchérissent les coûts occasionnés par nos demandeurs d’aide. Les chefs d’Etat africains gagnent plus que leurs donateurs et mènent un train de vie impensable pour ceux-ci, assujettis qu’ils sont à une exigence légale et morale de redevabilité jusqu’à la limitation de l’origine et de la nature des cadeaux qu’ils sont autorisés à recevoir.

Le virus a administré la preuve que ces interminables et coûteux déplacements ne sont ni utiles ni nécessaires, sauf dans des cas spécifiques bien sûr, pour se réunir ou emprunter de l’argent ou passer des marchés. Ces « activités » n’ont du reste jamais cessé pendant ces quatre mois de confinement. On a emprunté, négocié la dette, organisé des élections, prodigué, (surtout reçu) des aides, organisé des évacuations et des rapatriements, refoulé ou recueilli des immigrants, assassiné des individus et des populations, manifesté et contre manifesté, réprimé et emprisonné à tout va…

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Ce « connard » de virus a fait plus et mieux que toutes les préconisations et imprécations des «partenaires au développement». Il a triomphé là où les revendications et dénonciations politiques, syndicales ou citoyennes se sont heurtées à l’arrogance et au mépris des régents.

Désormais, les institutions de Bretton Woods, Organisation des Nations unies et ses agences, la communauté des « bailleurs » de fonds n’auront plus d’excuses pour cautionner les dérives fastueuses des dirigeants africains dont ils ont jusqu’ici encouragé le train de vie dispendieux et les frasques, étant entendu que leurs pays récupèrent doublement la mise, sous formes d’intérêts, de marchés captifs, et de destination d’investissements et de shopping des addictions de ceux qui consomment à outrance, sans se soucier de produire. Et si l’après covid commençait par là ?

 

 







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