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Macky, Le Cœur Est-il Toujours à L’ouvrage ? (4/5)

Macky, Le Cœur Est-il Toujours à L’ouvrage ? (4/5)

L’adage dit que c’est au pied du mur que l’on reconnaît le maître-maçon. Dans la même temporalité, c’est par et dans la gestion de crise(s) de magnitude ‘’secousse du régime’’ sur l’échelle d’une Nation-État, que l’on apprécie les choix, les décisions et le leadership d’un chef d’Etat dans sa fonction de président de la République. Le Think Tank Africa WorldWide Group vous propose une toute nouvelle série du Feuilleton managérial : Président et Gestion de crise, ‘’quand l’heure est grave !’’, de cinq (5) épisodes, entièrement et exclusivement consacré au président Macky Sall. Pour cette quatrième épisode de  »Président et Gestion de crise ‘’quand l’heure est grave’’, Style et Méthode de gestion de crise du président Macky Sall,  »Le coeur est-il toujours à l’ouvrage’’ ?

Entre Macky et une franche des Sénégalais qui grossit de plus en plus, c’est comme qui dirait, la grande incompréhension de part et d’autre. Entre un sentiment de dépit qu’on pourrait dire, traverser le président de la République et une sorte de désamour grandissant de bon nombre de sénégalais envers leur président. Au point qu’à travers un certain mutisme, une prise de parole de moins en moins ferme et une gestion du temps qui prend tout son temps, se pose une question : le cœur de Macky Sall, serait-il toujours à l’ouvrage, comme au premier jour de Mars 2012 ? Est-il permis de lire à travers son style de management de ces derniers mois et que la gestion du Covid-19 a eu à révéler en substance, un certain dépit (au sens de chagrin mêlé de colère, dû à une déception, à un froissement d’amour-propre) du président envers une bonne frange de ses propres partisans d’abord et des Sénégalais en général ? Au laboratoire de l’imaginaire, le symbole le plus fort et le plus illustratif de ce ‘’certain dépit’’ entre le chef de l’Etat et les siens, pourrait se lire à travers cette décision du président de la République lui-même, de quitter la résidence du palais présidentiel pour aller retourner habiter dans sa propre résidence, sa maison à Mermoz. Chez lui. De ne plus habiter au Palais. De ne plus habiter le Palais.

Avant même le Covid-19, l’adversité envers et contre le président était passée d’une adversité politique à une animosité politique, une adversité aux allures cryptos-personnelles. En effet, du président, un ‘’certain moule’’, a toujours estimé que la station qu’il occupe n’est pas ‘’taillé’’ pour lui et que Macky serait surgit de nulle part pour coiffer tout le monde au poteau. Si bien que ce ‘’certain moule’’ se demande toujours, diantre, par où est-il passé pour coiffer tout le monde au poteau ? Quand une personne est dans cette posture et est perçue comme un intrus dans un écosystème, comme un cheveu dans la soupe, rien ne lui sera pardonné et tout sera retenu contre lui. 

Macky, un ‘’anti-moule’’

De l’amitié et du rapprochement entre le président Abdou Diouf et le président Macky Sall et dont le président Ablaye Wade ne peut pas se l’expliquer, pourrait être analysé sous le prisme de la tragédie grecque, une sorte de convergence de destins des deux hommes, ‘’Macky ak Abdou’’.

Si Abdou Diouf était certes un pur produit de ce ‘’certain moule’’, l’on lui a toujours opposé son parachutage forcé et son manque de légitimité politique, au point que devant l’adversité et les crocs-en jambe, le président s’était finalement résigné et a fini par tomber dans le renoncement. 

Pour Macky Sall, il n’est pas un pur produit d’un ‘’certain moule’’ mais il s’est forgé et a acquis une légitimité politique de par sa trajectoire. Mais voilà, parce que férocement combattu et regarder d’en haut, une sorte de dépit, commencerait-elle à gagner petit à petit Macky Sall ? A l’un (Abdou Diouf), on lui avait opposé son manque de légitimité politique quoique faisant partie d’un ‘‘certain moule’’. A l’autre (Macky Sall), on lui oppose sa non-appartenance à ce ‘’moule’’ bien qu’ayant une légitimité politique. Pour ce ‘’moule’”, il faut remplir ces deux conditions et de façon constitutive : être issue du ‘’moule’’ et acquérir une légitimité politique pour présider les plus hautes fonctions de la République. Comme un certain Léopold Senghor ou un certain Ablaye Wade, tous deux étant de purs produits du ‘’moule’’ et ayant acquis une légitimité politique sur le terrain.

Devant les difficultés de toutes sortes, entre dépit et désamour, le président Macky fera-t-il comme le président Abdou Diouf ? Macky Sall va-t-il se résigner et se laisser vaincre par l’adversité et ainsi opérer dans le renoncement de soi, ou bien, va-t-il se rebiffer, rester, continuer et demeurer ce qu’il n’a jamais cessé d’être – un combattant et un persévérant – ? Dieu seul sait.

Le président Macky Sall, de par sa trajectoire et son histoire, est une certaine idée du Sénégal, en rupture de ban avec un ‘’certain système’’…. En est-il conscient lui-même ? Seul lui le sait ! 

Think Tank Africa WorldWide Group







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