La privatisation du littoral et son accaparement par des hautes personnalités du pays, des religieux et des milliardaires n’est rien comparée à l’accaparement des milliers de mètres carré de terres des paysans à l’intérieur du pays. Ainsi, des industriels, des hommes d’affaires, des hauts fonctionnaires, des députés, des politiques et des religieux sont octroyés des baux emphytéotique ou ordinaires ou même des titres fonciers dans des communes où des populations n’ont que la terre pour vivre. Le litige foncier qui oppose Babacar Ngom aux villageois de Ndingler en est une parfaite illustration. L’aménagement du territoire est une action concertée d’organisation du territoire pour un développement durable en offrant un cadre de vie et d’activités propres à l’épanouissement des êtres dudit territoire. C’est aussi l’art de disposer avec ordres selon une démarche prospective les hommes, les habitations, les activités et les équipements en prenant en compte des contraintes économiques, sociales et environnementales. En effet, les terres du domaine nationale appartiennent à l’Etat et à la population. Les principes et les fondamentaux de l’aménagement du territoire et de la gestion urbaine sont foulés au pieds par nos gouvernants. L’Etat détient les terres du domaine national en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelle conformément au plan directeur d’urbanisme (PDU) et au plan d’aménagement. Mais elles sont gérées par les collectivités locales. Pour autant, des sénégalais sont expropriés de leur parcelle à usage d’habitation sous le silence coupable de la presse et des organismes de défense des intérêts de la population.
A Diamniadio, le mal est beaucoup plus profond, l’incompétence d’une administration locale arriviste avec un édile qui pense que les terres lui appartiennent et n’appartiennent pas à la commune, ni aux agents municipaux, ni au conseil municipal. Depuis plus de 5 ans des lotissements irréguliers attribués à des populations peinent à être régularisés et sont réclamés par des tiers. Le Sud de la commune a été immatriculé (8460/R) par l’état du Sénégal et cédé à des privées tels que Diop Sy, la SOCOCIM, Les HLM, Les héritiers Amadou Lamine Fall 12 ha, Afrique Métal 3 ha, la coopérative des artisans, échange Mandiaye et fils 5 ha, sinistrés Dalifort 7 ha, complément échange C.Kane 3 ha, Pape Niang et partisans 3 ha, GIE Diapoo 2 ha, GIE Miname Family 5 ha, Coopérative MEF 1 ha 30, échange GIE Baobab 9 ha , Substitution DGID MUH 4 ha, Echange Mamadou T Diop 2 ha, la liste est loin d’être exhaustive.
Le tong tong de la honte s’est fait et continue de se faire sur le dos des populations en désarroi qui tirent le diable par la queue et qui manquent de tout. Les uns ont acheté leur parcelle à la sueur de leur front et les autres ont été attribués par le maire. Ce chevauchement des baux avec des lotissements irréguliers fait par une administration locale incompétente est la plus grande problématique de la commune. L’explosion de la bombe foncière risque de faire encore plus mal au Nord de la commune sur le TF 8457/R au quartier irrégulier communément appelé Nguinth où 7 ha cédés au milliardaire Cheikh Amar qui semblerait l’hypothéqueé à l’Ecobank risque de troubler l’ordre publique car plus de 200 maisons y sont construites et habités par des populations. Alors que Diamniadio a un seul cimetière pour les musulmans qui est pratiquement plein. Il n’a pas de cimetière pour la communauté chrétienne. Il n’y a pas d’aménagement paysagers ni des espaces verts et des équipements sont vendus.
Eu égard à cela, le pôle urbain de Diamniadio a pris des hectares de terres à Déni Malick Gueye où les populations s’adonnaient à l’agriculture. De même l’espace réservé à l’extension du village cédé à des privés tels que Baye Ciss. Les quartiers de Ndoukhoura Peulh 2 et de Poutou sont réclamés par la commune de Yenne; Dougar Yam, une partie de Sebi-Ponty et de Ndoyenne est réclamé par la commune de Sebikotane. Ce qui est plus offusquant est que la municipalité est toujours abonnée absente. Elle a démissionné et ne va jamais au front quand la population a besoin d’elle.
Diamniadio est aujourd’hui la commune la plus célèbre du pays car abritant la plus grande partie du pôle urbain et ses infrastructures. Dans cette commune se trouve le ministère de l’urbanisme du logement et de l’hygiène publique alors que la commune peine à régulariser des lotissements irréguliers. Dans cette commune plus de 100 ha sont immatriculés par l’état du Sénégal pour le projet des 100.000 logements initié par l’Etat alors que nos fils peine à avoir une parcelle à usage d’habitation. Les lois du domaine nationale ne sont jamais appliquées dans la commune:
Les terres du domaine nationale appartiennent à l’Etat et à la population. L’Etat détient les terres du domaine national en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelle conformément au plan directeur d’urbanisme (PDU) et au plan d’aménagement. Mais elles sont gérées par les collectivités locales.
Les industriels, les hauts fonctionnaires, les politiques, les députés, les coopératives …etc. Ces vampires nationaux sont t’ils beaucoup plus méritants que les populations qui sont nées, qui ont grandit et exploité ces terres du domaine national.
Le plus grand besoin de la population de Diamniadio, la jeunesse en particulier reste :
⁃ La régularisation des lotissements irréguliers;
⁃ La construction d’un cimetière pour les musulmans et d’un cimetière pour les chrétiens;
⁃ Les récupérations des espaces verts, des équipements dans les différents lotissements;
⁃ La construction d’un stade multifonctionel à Diamniadio centre;
⁃ L’extension des quartiers et l’attribution des parcelles à usage d’habitation par une Commission de Contrôle des opérations Domaniales(CCOD) aux jeunes de la commune;
⁃ L’assainissement;
⁃ La délocalisation des entreprises polluantes qui tuent la population à petit feu
⁃ …etc.
Aux gens épris de justice et à toutes les forces vives de la commune de Diamniadio notre principal objectif doit être de combattre cette injustice qui est causée par l’Etat du Sénégal et des promoteurs véreux d’une part mais aussi par une administration locale incompétente avec un service technique qui agonise et qui a fini par montrer ses limites. Souvenons nous des paroles du Président Jomo Kenyatta: « Nos enfants peuvent découvrir les héros du passé. Notre tâche c’est de devenir les architectes de l’avenir .»
Restons debout et combattons cette injustice pour les générations futures.
Alhousseynou Sow, Étudiant en géographie UCAD