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Côte D’ivoire: Cumulonimbus ! (par Adama Gaye)

Le syndrome d’une nouvelle guerre civile, sur fond de combat à tonalité éthnique, pointe encore son ombre sur un pays qui s’est longtemps vanté d’être la terre de la paix en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire est sur un volcan…

La mort brutale il ya 4 jours de Amadou Gon Coulibaly, premier ministre, candidat du RDHP, le parti présidentiel à moins de 4 mois d’une tendue élection présidentielle, n’est pas le seul facteur annonciateur de la destabilisation qui plane sur ce pays naguère conçu comme le havre de paix en Afrique de l’Ouest. C’est toute cette région que les secousses qui y pointent menacent.

La confirmation de la démission du Vice Président, Daniel Kablan Duncan, longtemps considéré comme un autre bras droit du président Alassane Ouattara, sans doute déçu de n’avoir pas été choisi comme porte flambeau du parti au pouvoir pour le scrutin présidentiel, est venue ajouter aux incertitudes qui couvaient depuis longtemps. Qui n’est pas surpris, étranglé, par le fait que cette démission était sur la table du président depuis le mois de février? C’est la preuve qu’un climat délétère traversait le pouvoir ivoirien et le décès du premier ministre en expose l’étendue.

Le climat est d’autant plus inflammable que, poussé par des faucons, dont des membres de sa communauté ethniques, les dioulas, Ouattara, dont les raisins de passer le témoin à une jeune génération demeurent plus justes que jamais, pourrait être tenté de revenir sur son engagement.

Tout porte à croire qu’il va se représenter pour un mandat -celui de trop !

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En face, réunis dans une alliance des ethnies autochtones, des bétés aux baoules et les agnis, les adversaires du camp présidentiel affûtent leurs armes. Bedié, Gbagbo, Soro, et, qui sait, Duncan, vont lui opposer une sainte alliance destinée à remettre le pays entre les mains des ivoiriens de souche.

Le ciel est sombre. Jamais la Côte d’Ivoire ne s’est retrouvée placée comme maintenant sous la menace d’un réveil des démons bellicistes qu’elle pensait avoir enterrés.

Felix Houphouet-Boigny, père de la nation ivoirienne, dont il fut longtemps le premier chef de l’état, était certes un apôtre de la paix.

De sa tombe, il doit voir venir, les larmes aux yeux, se lever le tourbillon d’un nouveau conflit lourd de conséquences destructrices pour cette terre désormais labourée par les querelles de pouvoir entre ses prétendants déterminés à en découdre.

Quel ce soir clair: l’Afrique de l’Ouest n’en échappera pas.

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