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OpacitÉ GÉnÉrale

OpacitÉ GÉnÉrale

 

 

Quatre longues années pour faire quelques petits pas dans son antichambre ! Une prouesse digne du livre Guiness des records. Le chef de l’Etat l’a rappelé, avec force et emphase, l’Inspection générale d’Etat (IGE), corps de contrôle d’élite, lui est directement et exclusivement rattachée. Comme pour dire, c’est son affaire, à lui tout seul. Zeus tonnant d’en connaître et d’en découdre, quand bon lui semble. A part alimenter des palabres à longueur d’ondes, de colonnes, dans les réseaux, quel est l’intérêt et l’efficacité de ce «batré» de rapports, dont la publication, le même jour, à la même heure, au cours de la même cérémonie ? On ne saurait mieux faire dans le saupoudrage, la poudre aux yeux, la diversion….

L’IGE travaille pratiquement à feu continu, à l’instar de toutes les administrations et services de l’Etat. Ses missions englobent toutes les sphères des institutions, des structures et des ressources publiques et à participation publique. Dans ses modalités d’intervention, l’Inspection générale d’Etat agit sur décision du président de la République qui délivre en même temps les ordres de mission aux inspecteurs désignés, sur proposition du Vérificateur général. Ce dernier dispose également du pouvoir d’autosaisine. Le site de l’Inspection générale d’Etat renseigne de manière exhaustive sur les différents types de rapports produits par l’institution :

– des rapports d’inspection désignés sous le vocable de vérification administrative et financière (VAF) ;

– des rapports de vérification intégrée, en particulier la vérification de l’optimisation des ressources (VOR);

– des rapports d’audit internes supérieurs (AIS);

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– un rapport annuel sur l’Etat de la gouvernance et de la reddition des comptes ;

– des rapports d’études, d’enquête et d’investigation, etc.

 

Les rapports sont destinés au président de la République qui seul, peut, selon le cas et son bon vouloir, décider de leur déclassification, ou de leur diffusion. De toutes ces modalités de promotion de la bonne gouvernance et de reddition des comptes, une seule a été retenue pour faire l’objet d’une publicité…somme toute restreinte et restrictive.

Le rapport est en définitive une compilation de «faits saillants», extirpés du document originel. Il donne cependant du grain à moudre à tous ceux qui sont friands de proies faciles, désignées très souvent de manière hâtive et unilatérale. Un exemple, Jacques Habib Sy, épinglé pour avoir, dit-on passé un marché de gré à gré avec des entreprises turques. Quelle histoire !

 

Il est de notoriété publique que c’est le président de la République lui-même, par ailleurs patron de l’IGE qui est l’ami de notre ami Erdogan à qui il ne peut rien refuser, y compris le sabordage d’une partie de notre système éducatif, la main mise sur nos installations aéroportuaires et même la fourniture d’électricité ! Quel fonctionnaire, commis ou responsable coopté par le chef de l’Etat peut disposer d’une signature sur un projet présidentiel, imaginé et exécuté selon les volontés du prince ?

A l’extrême limite ce qui pourrait être reproché à Jacques Habib Sy, c’est de s’être laissé faire, en tant que membre d’une société civile, avocate de la transparence et de la redevabilité.

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Encore qu’en acceptant d’être nommé à certaines fonctions, on est loin de s’imaginer les pièges multiples qui se referment sur le «promu. Des bonnes volontés qui auront fortement recommandé la nomination de «la personne qu’il faut à la place qu’il faut», ceux et celles qui lui souhaitent du bien tout comme les contempteurs, rivaliseront de pressions pour venir à bout des velléités de rendre le tablier. Des arguments du genre, « vous avez l’occasion de contribuer aux efforts de votre pays auquel vous devez faire profiter de votre expertise et de vos relations » vous sont servis à foison.

 

D’autres , sont partisans de designer un bouc émissaire qui va porter le chapeau en cas de besoin .On en arrive à réagir à la sénégalaise, avec le recours au «Masla», et pour ne pas passer pour un nihiliste. Mais ça c’est plutôt l’exception ! Le marigot est infesté d’authentiques prédateurs sous licence et de chasseurs de primes commissionnés. L’inspection générale d’Etat regorge de professionnels intègres, dévoués et patriotes, dont l’action est souvent contrariée par la nature du système qui l’a produit.

Des réformes sur ce genre d’institutions qui les mettraient hors de portée des caprices du chef, en s’appliquant à elle-même ce qu’elle préconise pour les autres, sont à l’ordre du jour et devraient être intégrées dans le débat démocratique.

 

Dans le même temps, des noms sont omis en face de faits graves révélés dans les «faits saillants». On jette en pâture des responsables en disgrâce ou étant retournés à l’opposition, là où un voile pudique est déployé sur les noms d’auteurs de détournement et de prévarication. Le comble de ces institutions de contrôle, c’est qu’elles sont elles-mêmes victimes de leur propre mode de fonctionnement et de la confidentialité qui en est le sceau. C’est surtout des fonctionnaires dont la promotion dépend du président qui peut les nommer au gouvernement ou ailleurs, en violation flagrante du principe d’immunité devant les mettre à l’abri de la tentation et de l’arbitraire.

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Ces dernières années, l’IGE est devenue une planque pour certains fonctionnaires qui n’hésitent pas à démarcher autour du président de la République pour se faire caser. Elle est également utilisée dans certains cas à justifier le maintien en poste de personnes atteintes par la limite d’âge, bonnes pour la retraite. Comme dans l’armée, on y accepte les règles sans récriminations ni murmures.

Décidément, la transparence n’est pas sénégalais, Tant s’en faut !







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