Je viens de prendre connaissance des informations. Babacar Touré était un homme bien. Nous avions des relations et des affinités intellectuelles très poussées même à distance. Les esprits n’ont pas besoin de se voir pour se féconder.
Je me définissais comme un « Sudiste » depuis l’inauguration de Sud FM et cela lui plaisait bien. Il avait un sens élevé de l’humour, un esprit fécond, un sens des relations humaines qui lui aura permis de tisser un réseau dense dont il savait user pour servir son pays. Aider à dénouer des crises. Agir comme facilitateur, sans forcément apparaître au-devant de la scène. Une qualité rare au pays des « m’as-tu vu ? »
Avec la mise sur pied du Groupe Sud Communication, il aura révolutionné le paysage médiatique sénégalais et ouvert la brèche qui a fini par la libéralisation quasi intégrale des médias. Le fait le plus notable est que le Groupe Sud s’est construit avec des hommes et des femmes solides. Chaque journaliste fondateur de Sud a l’étoffe d’un leader. Le mérite était déjà immense de fédérer tant de fortes personnalités autour d’un projet éditorial puissant. Car Sud, c’est d’abord une vision, une ambition pour l’Afrique… Et plus généralement un idéal pour tous les pays du Sud confinés dans des rapports inégaux.
Est-ce pour cela que la dorsale humaine du Groupe Sud est restée quasiment la même depuis le début ? Cette stabilité est, en tous cas, un indicateur à évaluer et à partager dans la quête d’une remise en ordre de notre paysage médiatique.
Tout cela porte l’empreinte de Babacar Touré et de son groupe d’amis, forgés à la grande école du quotidien national le Soleil sous la houlette de Bara Diouf, qui a initié les plumes les plus alertes de la presse nationale sénégalaise.
Nous prions Allah le Tout-Puissant afin qu’il ouvre, grandement, les portes de sa miséricorde infinie à notre frère Babacar Touré.
Que la terre de Touba lui soit légère !