Quelle profonde douleur m’a saisi, terrifié et réduit depuis hier dans un silence toujours encore étonné face à la disparition de Babacar Toure, une immense plume à qui me liait une solide amitié de trente ans.
L’homme à la plume alerte et toujours avisée aura dédié toute sa vie si riche à la lutte pour le triomphe du panafricanisme et celui des droits de l’homme. C’est dans ce combat que j’ai connu intimement et profondément Babacar, un citoyen de l’Afrique pour laquelle il nourrissait le rêve de retrouver toutes ses splendeurs qui ont contribué à bâtir le monde depuis l’Égypte antique. Je n’ai jamais connu une plume si sublime, si dense qui exaltait la démocratie et exhalait les senteurs d’une espérance d’une Afrique plurielle épanouie à travers les voies multiples pour un seul amour de la mère-patrie.
Babacar était un démocrate achevé et son immense culture fut dédiée à cet idéal pour lequel il s’investissait sans relâche et avec un courage fascinant. Je puis témoigner que chacune de nos nombreuses rencontres et de nos échanges studieux s’est cristallisée comme une obsession sur son amour presque tyrannique sur la construction d’un destin radieux pour le Sénégal dans des États unis d’Afrique comme horizon du combat panafricaniste et la réalisation de relations Sud-Sud pour un monde plus équitable et plus solidaire. En cela, le combat de Babacar Toure a enjambé le Sénégal et l’Afrique pour porter, par la plume, l’universalité fraternelle. Je voudrais donc m’incliner pieusement devant cette icône de la presse privée et indépendante, ce fendeur de l’Aube des médias africains qui apportent aujourd’hui un supplément d’âme aux démocraties africaines en gestation. Il reposera sans doute en paix pour avoir réussi de très belle manière sa part dans le jardin de la démocratie et des libertés au Sénégal en Afrique et dans le monde.
Repose en paix géant d’une plume dans les combats utiles!
Par Me Sidiki Kaba Ministre des Forces armées