Sur un sujet aussi neuf que la Covid-19, difficile de s’insinuer entre l’arbre des faits et l’écorce de la propagande. Les statistiques elles-mêmes, forcément incomplètes mais formelles, n’échappent pas au trompe-l’œil. Faut-il se réjouir que, ce 28 juillet, le continent atteignait le seuil des 500 000 patients guéris ou s’inquiéter que cette même Afrique, vingt jours auparavant, dépassait la barre des 500 000 infections officielles ?
Les données continentales ayant de moins en moins de sens – l’accélération du rythme de propagation du virus n’étant pas également réparti sur le plan géographique –, il convient de scruter certains pays symptomatiques de tel ou tel aspect de l’événement sanitaire.
Artemisia
C’est de l’optimisme tradipraticien que le cas malgache est le nom, depuis que le président Andry Rajoelina a porté le Covid-Organics sur les fonts baptismaux. Lancée tout autant comme un produit marketé que comme l’expression volontariste de la fierté africaine, la décoction à base d’artemisia était censée guérir le Covid-19.
Mais quatre mois après l’apparition du premier cas de coronavirus à Madagascar, c’est une forte augmentation du nombre d’infections que connaît Antananarivo. L’île a dépassé, cette semaine, la barre symbolique des 10 000 cas, dont 93 morts. Alors que le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes s’était stabilisé à une centaine, il se situe désormais entre 300 et 400.
L’heure est clairement au branle-bas de combat sanitaire, au doute populaire et aux dissensions politiques…