Actuellement, l’enseignement à distance est devenu incontournable. Il constitue un maillon indispensable dans le système éducatif dans beaucoup de pays surtout au niveau universitaire. Avec le développement technologique et les progrès dans le domaine de l’internet, il est imprudent de ne pas l’intégrer dans les stratégies d’enseignement, au risque d’exposer les apprenants à un retard pédagogique. Les futurs enseignants, gestionnaires, médecins, ingénieurs, juristes seront nécessairement en contact avec le monde de l’enseignement à distance à travers des séminaires de capacitation et de renforcement. Et, s’ils ne se familiarisent pas très tôt avec cette forme de pédagogie, ils auront des difficultés pour s’adapter dans ce monde en pleine mutation.
Dans les pays sous développés comme le Sénégal, le télé-enseignement a fait des avancées, mais il fait face à un certain nombre de contraintes. Nous en expliquons quelques unes.
– Un accès très limité à l’internet. En Afrique, particulièrement au Sénégal, les populations ont de plus en plus accès à l’internet à travers les téléphones portables. Cependant, avec le coût élevé de la connexion par le réseau GSM, les apprenants rencontrent beaucoup de difficultés pour télécharger des ressources numériques comme les vidéos.
Il est aussi difficile de suivre des cours synchroniques, car cela demande une bonne connexion internet. Peu de personnes ont des abonnements mensuels illimités, sous forme de wifi.
Donc, dans ces conditions, il est illusoire de penser à une réussite des enseignements synchroniques au niveau primaire, moyen et secondaire.
– Un faible niveau d’équipement en appareils informatique et numérique. Peu de foyers disposent d’outils informatiques comme des ordinateurs ou des tablettes qui sont indispensables pour suivre des enseignements à distance. Dans certaines maisons, il n’existe qu’un seul ordinateur pour plusieurs écoliers. Alors, il est très difficile de planifier l’utilisation de l’appareil en fonction des programmations pédagogiques des établissements.
Et, le téléphone mobile peut difficilement servir à suivre des cours en ligne surtout si la séance dure longtemps.
– Absence d’accompagnement du personnel enseignant par rapport à cette nouvelle forme de transfert de connaissances. Il y a une différence entre dispenser des cours classiques et des cours en ligne. Un renforcement des capacités est indispensable pour le développement de l’enseignement à distance. Par exemple, avec les cours en ligne, il faut être capable de détecter très tôt les apprenants qui ne suivent pas régulièrement les cours ou qui décrochent complètement en laissant souvent actifs leurs comptes pour tromper la vigilance des enseignants.
Il faut aussi repenser le modèle de contrôle des connaissances de la formation en distance en réorientant les évaluations, les corrections et la remédiation.
On peut aussi penser au système de partage des ressources, car il ne s’agit nullement de balancer tous les cours en même temps. Le timing de distribution des leçons et autres ressources doit être bien calibré et ordonné.
La prise en charge à l’élémentaire est plus difficile qu’au secondaire, parce que les enfants ont moins d’autonomie dans l’utilisation des appareils et des ressources, d’où la nécessité d’impliquer les parents dans les stratégies d’enseignement, d’évaluation et de remédiation. Tout ceci justifie la nécessité de former les enseignants dans l’enseignement en ligne.
Pour le moment, il peut être envisagé dans certaines situations de déployer une formation hybride en alliant la formation en présentiel et une formation en ligne, et surtout il faut appliquer les changements avec douceur et souplesse.