Le virus à covid 19 a fini de s’imposer comme l’ennemi commun de tout un peuple. Si bien que toutes les franges de la population du pays se sont accordées sur le même discours: celui qui, efficacement mis en application, permettrait de se débarrasser de cet adversaire spécieux et sournois. A tous les niveaux de prise de décision, la préoccupation est la même; à toutes les étapes de la chaîne d’application, la compréhension semble unique.
Si, à travers l’Histoire de l’Humanité, les Nations qui se sont bâties et ont bâti leur développement l’ont fait suite à des chocs indéniables, notre pays à nous n’a pu, hélas, être puissant ni après des siècles d’esclavage, ni à la suite de décades successives de colonisation, encore moins être choqué d’un choc productif par le naufrage du bâteau le Joola.
Le Japon a appuyé sur l’accélérateur du développement durable après Hiroshima et Nagazaki; les peuples qui ont acquis leur indépendance au prix de la vie des leurs ont eu une meilleure confrontation avec leur existence; le génocide a mis le Rwanda sur la sellette; la chute des tours jumelles, un 11 septembre, a secoué toute l’Amérique dans le bon sens et raffermi les liens de ses citoyens et, j’en passe. Et même le Liban est en passe de s’envoler, l’odeur du nitrate d’ammonium, apparemment venu balayer leur marasme économique, au nez.
Et nous, qu’espèrons-nous pouvoir nous réveiller après notre bouillonnante histoire durant laquelle nous n’avons fait que subir?
On souhaiterait que ce fût le trépidant virus qui a pris possession, au-delà de nos territoires, de nos narines et de nos poumons pour nous empêcher de respirer; de nos gorges pour nous étouffer. Et l’on se rend compte, avec effarement, que ce virus nous parle en parabole! Parce que, en fin de compte, c’est notre Economie qui va étouffer faute d’activités, faute de bras valides… du fait de la covid 19.
Malgré tout, il s’en trouve qui, sur et dans la tête, portent leur subjectivité et leurs velléités sectaires, espérant passer le gué et la ligne de vérité en toute tranquillité. S’il arrivait, par miracle, à en être ainsi, ces illuminés incorrigibles transformeraient les uns, leurs rêves en réalités, leurs visions en dogmes religieux et, les autres, verraient leur conviction de l’heure transmuée en vérité scientifique.
Que l’on ne s’y trompe pas: ces égarés d’un autre monde comptent sur une erreur de l’Histoire, par le truchement d’événements bien profilés pour, demain, nous rire au nez et, sur un ton ferme et menaçant nous rappeler que la terre, tout l’univers et nous-mêmes leur appartenons à partir de maintenant et jusqu’à la fin de l’Humanité.
Dieu reconnaîtra les siens! C’est là une prière.
Dès lors, que faut-il faire pour que, au lendemain de cette pandémie, nous soyons un et indivisibles dans le même pays, dans une même Nation avec les mêmes ambitions, les mêmes croyances?
Communiquer, encore communiquer, toujours communiquer. Appliquer nos mesures. Soit dit en passant, ce matin, les jeunes ont joué au football dans mon quartier pendant que, en ville, les hommes de tenue pourchassaient les gens sans masque.
Quand l’impuissance naît de la puissance, il y a forcément dérobade ou substitution. Voilà les faiblesses de l’heure à combattre pour nous mettre en mesure de bâtir notre Nation d’après covid.
Dr. Moussa Mamadel Diallo.