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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Plaidoyer Pour Le Respect De La Loi Et Non à Une Promotion De Sa Banalisation.

Plaidoyer Pour Le Respect De La Loi Et Non à Une Promotion De Sa Banalisation.

La sortie scandaleuse voire les inepties du ministre Mansour Faye visant à fragiliser voire à jeter le discrédit sur l’OFNAC en vue d’escamoter sa responsabilité  sur la gestion des fonds de riposte contre la Covid 19, nous interpelle et pose encore une fois la pertinence même de nos organes de contrôle et ce dans un état de non droit où tout est permis au pouvoir exécutif ou facilité aux hommes du pouvoir pour bafouer et / ou piétiner les lois et règlements du pays en toute impunité.
 
L’attitude de défiance du ministre Mansour Faye est la suite logique des dérives du clan Faye – Sall. Ces gens pensent que ce pays est leur patrimoine et que personne ou mieux aucune autorité ne peut rien contre eux. Une arrogance soudaine que rien ne saurait justifier, leur voile l’esprit et in fine donne des ailes à cette fratrie dans leur tentative vaine de faire des citoyens sénégalais leurs sujets.
 
Pourtant, au vu et au su de tout le monde, l’audace du ministre Mansour Faye voire son refus catégorique de répondre à l’OFNAC, ne doit surprendre personne dans ce pays. Il n’est pas le premier à le faire ni ne sera le dernier tant que le chef de clan Macky Sall sera au pouvoir. L’actuel ministre Cheikh Oumar Hann avait ouvert le bal dans le dossier du COUD en refusant de réserver un traitement adéquat aux questions des enquêteurs de l’OFNAC. Dans leur rapport, ils avaient recommandé  à ce qu’il soit empêché d’exercer toute activité de gestion au niveau d’une administration publique en raison même de sa gestion scandaleuse du COUD.
 
Personne n’a oublié la position partisane et indigne du chef de clan Macky Sall, qui s’est permis d’outrepasser ses prérogatives en défendant une autorité publique, épinglée de surcroît par l’OFNAC pour mauvaise gestion et détournement de deniers publics mieux que ses propres avocats. Mais non, j’allais oublier, c’est plutôt lui, Macky Sall qui couvre de son aile protectrice les pilleurs chevronnés de nos derniers publics. Contre toutes attentes et ce malgré les griefs voire les fautes de gestion retenus à son encontre par l’OFNAC, le chef de clan Macky Sall a outrepassé ses prérogatives constitutionnelles en le nommant ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Un véritable coup de Jarnac contre la transparence et la gestion efficiente du bien public.
 
Plus récemment; dans le scandale Petro Tim – Frank Timis, le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, le frère du chef de  clan Macky  Sall s’en sort plutôt bien pour le moment par la volonté du procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, le bras armé de la mouvance présidentielle pour un enterrement du dossier sans  aucune forme de procès sur le scandale du siècle qui prive aux citoyens sénégalais  6000 milliards de francs CFA.
 
En raison de toutes ces considérations sur la gouvernance mafieuse de nos ressources, le silence de Macky Sall peut être considéré  à juste titre comme le signe patent de sa faiblesse devant les malfrats de notre république bananière. Mais, le pire dans ces situations rocambolesques réside dans le fait même que les fonctionnaires véreux ou autres autorités publiques cupides savent pertinemment qu’ils ou qu’elles ne risquent rien en procédant à des actes délictueux ou criminels. En vérité, l’autorité du chef de clan Macky Sall ne s’applique ni ne s’impose aux membres de son clan. Toutes leurs turpitudes s’expliquent voire se justifient par cette absence d’autorité.
 
Que faire maintenant à partir du moment où l’absence d’autorité du chef de clan Macky Sall sur ses ouailles n’est plus à démontrer ? Suffit-il de rester aujourd’hui seulement dans le registre des lamentations ou autres indignations pour espérer secouer le cocotier ? Non, je ne le pense pas même si ces indignations, ou les autres actes de dénonciation des scandales qui jalonnent la gouvernance nauséabonde du chef de clan Macky Sall sont importants pour sensibiliser davantage nos compatriotes à s’engager activement pour la défense du bien public et pour le respect des lois et règlements du pays.
 
C’est pour cela, aujourd’hui, pour lutter efficacement contre la corruption de nos élites, la concussion, le pillage de nos deniers publics, il nous faut impérativement l’appui des magistrats et de toutes les forces vives de la nation pour dire Non à l’injustice, Non à l’arbitraire. Sans le concours responsable et citoyen de la magistrature, rien ne changera dans ce pays parce qu’en réalité depuis l’indépendance, la classe politique ne veut pas la transparence dans la gestion de nos deniers publics. Nos politiciens professionnels comptent sur la docilité de certains membres de la magistrature pour procéder à un pillage systématique du bien public.
 
Pourtant, la justice doit être notre dernier rempart pour combattre l’injustice et les abus de pouvoir de nos autorités publiques. Pour cela, les magistrats doivent remplir scrupuleusement leurs missions et doivent refuser toutes les injonctions du pouvoir visant à  protéger un fonctionnaire véreux  ou à encourager voire à favoriser une impunité de fait aux voleurs de nos maigres ressources publiques. Mieux, ils doivent être les véritables  défenseurs de l’État et de ses lois et règlements, mais également les garants de nos droits et libertés.
 
Aujourd’hui, personne ne comprend le silence des membres de l’OFNAC sur le refus narquois du ministre Mansour Faye de répondre. L’OFNAC, dans le cadre de l’enquête préliminaire, doit user de toutes ses prérogatives et ce sans aucune faiblesse coupable en vue de le  contraindre à déférer à la convocation, ce fameux ministre, qui n’est pas à sa place et ne doit sa position actuelle dans nos institutions parce qu’il est simplement le beau-frère du chef de clan Macky Sall. Pourtant, il nous avait vendu son slogan accrocheur la patrie avant le parti ou mieux la gestion sobre et vertueuse. A ce jour, ces slogans creux ne charment plus personne. Des mensonges indignes d’un homme de parole.
 
Le ministre Mansour Faye ne peut être au dessus de la loi. Elle doit être respectée par tous les citoyens sénégalais et ce sans exception. Aucune dérogation pour l’impunité ou pour le non respect des institutions voire des lois et règlements n’est envisageable ni aujourd’hui ni demain. Même si, ces gens du clan Faye – Sall bafouent les lois du pays, il est du devoir de chaque acteur politique de dénoncer ces agissements qui ternissent l’image de la magistrature. Toutefois, on doit se garder de verser dans une surenchère politicienne ou dans une sorte de populisme réactionnaire pour flatter les bas instincts du peuple. 
 
C’est pour cette raison que la sortie médiatique du leader de Pastef –  Les Patriotes, monsieur Ousmane  Sonko  :  » Tout sénégalais, qui sera dorénavant convoqué par l’Ofnac, devra refuser. Parce que tout simplement Mansour Faye a refusé d’y aller. Et c’est Macky  Sall qui le protège « , est regrettable  et ne contribue aucunement au renforcement du respect de la loi, qui au demeurant, doit s’imposer à tous. Personne ne dénie au leader de Pastef – Les Patriotes, monsieur Ousmane Sonko de condamner les propos scandaleux et irresponsables du ministre Mansour Faye. Il pouvait largement s’y arrêter et sa communication aurait atteint voire satisfait ses partisans et une injonction claire et nette ou une invitation sans équivoque aux membres du clan Faye – Sall au respect scrupuleux des lois et règlements de la République.
 
Mais là, monsieur Ousmane Sonko a trop parlé jusqu’à commettre une erreur de communication qu’il pouvait facilement éviter. Communiquer et occuper le terrain politique sont certes des stratégies efficaces pour faire passer son message voire son offre politique, mais le leader politique doit le faire avec tact et précision du fait même que nos compatriotes pour l’essentiel ont une perception minimaliste du discours de nos politiciens du genre  » t’as entendu les propos de Sonko, ou t’as suivi le discours de Macky ou de Idy. D’autant plus que nous sommes en politique, de surcroît au Sénégal, un pays où tout est possible même les actes les plus infâmes. Mais également, nous avons affaire à des gens qui sont très souvent animés d’une mauvaise foi inimaginable, de vrais pourfendeurs de la vertu, en somme des ennemis redoutables du bien public, et qui peuvent sur le tard lui retourner ses propos en le faisant passer pour un homme dangereux, qui appelle nos compatriotes à la violation de la loi.
 
De plus, on ne peut pas vouloir une chose (la fin de la corruption et de la concussion, la fin de la promotion des médiocres et des prédateurs économiques,  la fin de l’impunité au Sénégal) et son contraire (une incitation au non respect de la loi, qui peut toujours encourager les pilleurs de nos deniers publics à défier la puissance publique).
 
Personne, dans ce pays, n’a le droit d’inciter les citoyens au non respect des institutions au motif fallacieux qu’un ministre ou une autre autorité publique s’adonne volontiers à fouler au pied allègrement les lois et règlements du pays. Surtout lui, monsieur Ousmane Sonko qui veut changer le pays et qui incite nos compatriotes au don de soi, à l’amour de la patrie, à un certain dévouement pour la cause du peuple, à l’abnégation, au culte du travail, au désintéressement et à la pratique de l’éthique dans notre conduite quotidienne.  Cet amour ou ces exigences citoyennes ne sauraient tenir sans un respect des lois et règlements de la République, à notre volonté  de vivre en commun. Toute la chienlit qui prévaut aujourd’hui au Sénégal, est le résultat de la défiance de l’autorité sous toutes ses formes.
 
Lorsqu’une situation est injuste ou une loi est inique, il appartient à chaque citoyen de la dénoncer et d’user des voies et moyens que lui confèrent la charte fondamentale du pays pour que la loi prenne le dessus sur toutes autres considérations.
 
Agissons ensemble pour le respect et la consolidation de l’État de droit et gardons nous du spectre du populisme  ou de la surenchère politicienne, qui tout compte fait, sapent les fondements de l’État de droit et accentuent  une certaine défiance de l’autorité publique ou des institutions. Nous devons tous cultiver le culte de l’humilité et savoir raison garder quelles que soient nos positions dans la République et/ou nos prétentions actuelles ou futures de dirigeants de dimension nationale de grande envergure.
 

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