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Le MÉrite S’Étouffe

Le MÉrite S’Étouffe

Premier livre du Journaliste et Formateur, Mohamed Gassama, ancien envoyé spécial de la «RTS» au Palais de la République et ancien Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Paris. La sortie est prévue, le 27 octobre 2020, date anniversaire du rappel à Dieu de sa mère, sur les plateformes: AMAZON, FNAC, PUBLISHROOM en version papier et en version électronique, sur PRIMENTO «ebook»

Prologue

Il n’y a pas lieu d’une pandémie de suspicion. Nous ne trempons pas notre plume dans du vitriol pour nuire. Que l’on nous comprenne bien ! Nous rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. En revanche, nous ne nous déroberons pas à l’urgence de remettre l’Église au milieu du village. Les problématiques sont nombreuses mais limitons-nous à trois questions essentielles. Pourquoi impose-t-on une vision politique aux agents du Service public? En quoi, un militant de la Mouvance présidentielle est il au-dessus des autres sénégalais ou de son homologue de l’Opposition ? Ne sommes-nous pas dans un monde de liberté d’opinion et d’expression? Nous n’aurions jamais exposé de telles interrogations si, par la pédagogie par l’exemple, les mandataires avaient rassuré les mandants. Le temps n’est ni à l’affabulation ni au dévoilement. Rien de ce que les bonnes mœurs interdisent ne contaminera notre attitude. Notre éducation et notre honneur nous en empêchent. Cependant, il sied de réciter l’histoire pour les générations présentes et futures. Il était une fois un « chef de la Diplomatie sénégalaise » qui n’arrivait pas à quitter des yeux Paris. Il y avait séjourné brièvement, mais, ardemment. Il comptait allonger son court séjour dans la « ville lumière » par une annexion de la Chancellerie. Son ombre planait au-dessus de tous. Avec la complicité de son « chef de Poste », il se gargarisait de décréter des mesures d’exclusion sociale et de liquidation professionnelle. L’accès de son Ministère, transformé en oppidum, était tributaire de ses humeurs ou de la « couleur politique du client ». Face à une tentative de domination, devrions-nous fermer les yeux et nous boucher les oreilles comme si de rien n’était ? Rendrions-nous service à la Nation en maquillant ou en enjolivant l’allégeance du représentant à Paris de Monsieur le Président de la République ? Notre propos transcende tout clivage. Nous appelons juste au respect des principes de l’État. La chose publique s’explique par le devoir de protéger, de soigner, d’éduquer, de former et d’accompagner l’ensemble des citoyens. Ce sont les Droits régaliens. Ils commandent d’associer tous et d’ériger le mérite au rang de critère unique d’embauche et d’avancement. Hélas, au Sénégal on préfère les laudateurs aux « honnêtes gens».

Au cœur de l’Ambassade du Sénégal à Paris

– « Je n’ai pas une bonne nouvelle à vous annoncer », martela l’Ambassadeur. Mon impatience s’accrut. L’angoisse enveloppa mon corps. Les secondes devenaient insupportables et avaient une longueur inégalable. Pour tout dire, j’étais pressé de savoir. Quelques instants après, il poursuivit.

– « J’ai reçu un message du Ministre par l’intermédiaire de son « DAGE », le Directeur de l’Administration générale et de l’équipement, hier soir. Nous sentîmes qu’il n’était ni l’auteur ni à la hauteur de la mesure. Il répondait à des directives politiques. Mais pouvait-il être exempt de tout reproche ? Nous ne le pensons pas, car, il n’avait pas à suivre aveuglément des ordres irrationnels. Je partis avec la conscience du Devoir accompli. Aucun regret! Même pas un instant. Leur décision demeure sans cause réelle et sérieuse. J’aurais été épargné si j’avais accepté la compromission. Mais pour quelle raison prendrais-je la « Carte du Parti » ? Non, ce n’est pas le sens que je donne au Service public.

Poursuite des recrutements après le licenciement

C’est un secret de Polichinelle que de mentionner que, malgré notre licenciement, l’État du Sénégal continue de recruter de nouveaux agents. Des membres de la famille de l’Ambassadeur furent embauchés après mon départ. Il est toujours possible de procéder à des vérifications. Rendez-vous au Service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger. Y est recrutée la propre fille de Monsieur « le limogeur ». Ce n’est pas tout, «le chef » s’est débrouillé pour trouver des postes et à sa belle sœur et à son neveu. Ces derniers « travaillent » à temps plein à l’Ambassade. Enfin, le Poste de Conseiller de presse n’a jamais été supprimé comme déclaré par « l’exécuteur en chef ». Le Bureau de presse et d’Informations a plutôt bien été pourvu après notre élimination, le 31 mars 2016. Et dire que tout ce Pouvoir sans frein s’exerçait sous le regard docile d’un « Magistrat Conseiller juridique », évidemment, proche du « chef de la portion centrale » à Dakar.

AINSI VA LA VIE ! Vers la présidentielle de 2024

Le « chef » et son « exécuteur » l’auront appris à leur dépens. Ils n’ont pas échappé aux mesures individuelles du Conseil des Ministres. L’Ambassadeur fut éjecté de Paris et le Ministre, tout simplement, évacué de la « Place de l’Indépendance ». Ainsi va la vie ! La Diplomatie sénégalaise retrouva sa quiétude et sa sérénité. Le nouveau Ministre des Affaires étrangères est crédité d’un sens élevé du consensus. Nous ne l’avons rencontré qu’une seule fois. C’était en public et à l’occasion du Groupe Consultatif pour le Sénégal en 2014 à Paris. Il était Ministre de l’Économie et des Finances. Sa posture correspondrait au profil recherché. Les augures pourraient lui être favorables s’il arrive à cumuler deux choses fondamentales dans la gestion des affaires de la Cité : les idées et le courage. Pour cela, il faudrait bien prier pour une levée des barrières de distanciation politique. On ne manquera pas d’en dresser devant les potentiels aspirants.

LA «RTS»

Eh oui, au Sénégal, on oublie vite ! Le « DG politicien» aurait dû consacrer son énergie à la cause qui vaille : redorer le blason du Service public de l’Audiovisuel en donnant corps au pluralisme médiatique. Nul ne peut agréer que le Droit des populations à l’Information soit bafoué par la permissivité d’un flagorneur. Posons-nous les vraies questions ! Avez vous vu la Télévision sénégalaise s’intéresser aux activités, pourtant légales, des Partis politiques de l’Opposition ? Ne cherchez pas à rembobiner l’audience dictée par la « Covid 19 ». Tous s’y accordent. Elle fut belle et réconfortante au nom de l’union sacrée pour vaincre le coronavirus. Mais au-delà ! à quand remonte la dernière apparition du Premier Ministre Idrissa Seck, candidat arrivé en seconde position à l’élection de 2019 avec plus de 20 % des voix? Qui se souvient du dernier passage à la Télévision nationale d’Ousmane Sonko, Président du Parti « PASTEF », arrivé troisième avec plus de 15 % des suffrages ? Quid de Karim Meïssa Wade du «PDS», premier Parti de l’Opposition ? Aucune apparition. Au triangle sud, on préfère la saturation à l’invitation d’une «voix discordante». Ce serait illusoire de penser pouvoir faire aujourd’hui, la Télévision ou la Radio d’hier. Dès lors, il importe de « démocratiser » les antennes du Service public aux fins d’y accueillir toutes les sensibilités politiques, économiques, culturelles et sociales. Pour ce faire, il nous semble indispensable de procéder à un casting sans complaisance des hommes ou femmes pressentis pour diriger les médias publics. Nous militerions en faveur d’un appel à candidature pour une présélection des Directeurs Généraux de la « RTS », du Quotidien national « Le Soleil » et de l’Agence de Presse Sénégalaise « APS ». Ainsi, toutes les parties prenantes auraient-elles la possibilité de faire des propositions au Chef de l’État, qui reste l’Autorité décisionnaire.

Avé Sénégal

Le Président Abdoulaye Wade ne cessait de souligner l’importance qu’il faut accorder aux enseignements et aux apprentissages. C’est une des principales raisons de son combat. Il avait coutume de répéter que doter l’éducation de moyens conséquents représente un avertissement pour le futur. Toute sa procession politique avait été marquée par un intérêt manifeste pour la jeunesse du Sénégal et d’Afrique. Il soutenait mordicus qu’il amènerait les jeunes au Pouvoir. Il joignit l’acte à la parole à son accession à la magistrature suprême. Il se faisait un plaisir d’inviter des jeunes travailleurs, élèves et étudiants à ses différentes missions à l’étranger. C’est lors d’un de ses déplacements aux États-Unis que nous fîmes la connaissance de l’honorable Député Abdou Mbow. Nous étions heureux de savoir qu’il était sur la voie du Journalisme à l’instar de sa grande sœur, notre consœur Penda Mbow. Le Président Wade a toujours été un homme de vision. Je reste fondé à croire que « Dakar » avait eu vent du licenciement du « petit frère » malgré les filtres de l’Administration. Il y a toujours des factotums qui s’efforcent de faire écran entre le Président et ses compatriotes. Nous reconnaissons avoir bénéficié de l’estime et de la considération du « Grand frère » dans le passé. Il n’était pas dans le premier Gouvernement de l’Alternance en l’an 2000. Son petit frère Aliou Sall, notre confrère Ibrahima Ndoye et moi-même avions l’habitude de nous rendre dans le Sine. Nous eûmes à partager fréquemment la même chambre. Cela ne gênait personne, au contraire, nous en étions heureux. Nos séjours au domicile familial à Fatick permirent de raffermir nos liens et de nous abreuver à une source nourricière. Nous voyions en notre « Grand frère » un avenir prometteur. L’histoire nous donna raison, le 25 mars 2012. Ayant reconnu sa défaite avec élégance et grandeur, « le Maître » quitta le Palais de la République. Le Président Abdou Diouf s’était distingué par le même geste de fair-play. L’élève prit les Commandes. L’ancien Directeur Général, Maire, Ministre, Ministre d’État, Premier Ministre puis Président de l’Assemblée nationale devint « le Gardien de la Constitution » comme aime bien le rappeler le très respectable fédérateur El Hadj Mansour Mbaye. Année blanche à l’Université de Dakar et l’audience à Diacksao avec feu le vénéré Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» Nous mîmes le cap sur le village de Sanar, site de l’Institution. Nous fûmes satisfaits d’avoir apprécié de visu l’avancement des travaux de l’Institution qui sera inaugurée par le Président Abdou Diouf, en 1990. Sur le chemin du retour nous nous arrêtâmes au village de retraite du Khalife Général des Tidianes. L’ambiance était différente du vacarme des grandes agglomérations. La spiritualité se lisait sur les visages. Les choses se passèrent vite et même plus vite qu’on ne s’y attendait. « Mame Abdou » était dans la mosquée. Aussitôt informé, il ordonna qu’on vienne nous chercher. Nous n’en revenions pas. Le khalife Général nous ouvrit ses portes illico presto. Quelle magnanimité ! Quelle clémence ! On nous expliqua que c’était monnaie courante. Il recevait tout le monde. Pour « le Sage de Tivaouane », il n’y a point de différence entre les créatures du Ciel.

La Covid-19

Nous ne risquons rien en soulignant que rien n’est plus comme avant et que rien ne devrait être comme avant. Les membres de la Communauté savante soulignent que l’heure est grave. Les dirigeants des pays avertissent que nous sommes en guerre. Une guerre inédite contre un ennemi inédit et rusé. Y était-on préparé ? Assurément non ! Le virus avait pris de cours tous les prévisionnistes. C’est dans ce contexte de peur et de stupéfaction qu’il a été recommandé aux populations de porter régulièrement des masques et « d’apprendre à vivre en présence du virus ». Et cette question qui taraude tous les esprits : jusqu’à quand ?







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