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Jeunesse En Eaux Troubles

Ce mois d’octobre est à l’image de l’année que nous vivons: tumultueux, déboussolant mais surtout révélateur de tares. Nul besoin de revenir sur la star de l’année; cette pandémie raciste qui semble vouloir démontrer aux uns ce que c’est de se sentir acculé et oppressé par « plus fort que soi ».

 

Sauf qu’au même moment, les autres non contents de survivre, semblent chercher par tous les moyens à périr au prétexte d’une quête d’un hypothétique avenir meilleur. Pendant ce temps, surgissait du fond des contrées lointaines, un homme revenant du néolithique, sabre à la main, clamant une potentielle légitimité qu’il faudrait, au besoin, défendre sans ambages ni frémissements.

D’un coup sec et tranchant, il faudrait tracer la voie au lamtoro et lui offrir ce « legs jadis détenu par ses aïeux », qui est le pouvoir absolu voire même éternel. Ce peuple qui se sentait offensé, a fini par se satisfaire de la levée de boucliers qui avait accompagné par un tel affront émanant d’un des ses représentants. Dès lors, nulle poursuite ne s’est vue engagée et à sa malheureuse habitude, le maître des poursuites s’est tu.

 Parlant d’offenses, un bruit retentissant bourdonne depuis quelques jours d’ailleurs. Mais hélas trop loin de nous, de nos préoccupations, de nos envies, de nos volontés, de nos passions, de notre foi… Que dis-je ? Trop loin ? Il ne s’agit pas « d’émotions » ; il s’agit de résultats d’un processus engagé depuis longtemps. Certes ce bourdonnement que j’entends venir du nord me parait lointain mais mon jeune frère, Moussa, ne souhaite point se le faire raconter. Alors puisque rien ne semble l’élinguer à ses origines et aspiré par un monde tant enjolivé par ses créateurs vendeurs de rêves, il semble animé de la volonté de poursuivre un Elysée terrestre tout en se réservant l’opportunité d’atteindre celui des cieux.

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En pirogue ou à cheval, il le souhaite. Parlant d’Élysée, ce bruit sourd et retentissant, ce bourdonnement semble poindre de là bas. Mais hélas, trop loin de nous. J’entendis ce directeur outilleur clamait, un peu trop fort, que la vie des hommes se résume à des systèmes « métriques » absurdes et chimériques. Pour compter, il faudrait être en âge de travailler, détenteur de « compétences » et avoir vainement rechercher un emploi. Qu’à cela ne tienne. Par quel moyen sauront ils reconnaître, dans cette marre d’hommes et de femmes à la quête d’opportunités, ceux qui auront « vainement » recherché un emploi ? La seule entité clairement identifiée par les jeunes et qui est orientée insertion par le salariat dans ce pays, est une agence pour la « Promotion » de l’emploi. Agence par ailleurs dotée d’un budget au moins 30 fois inférieur à celui consacré à l’insertion par l’entrepreneuriat.

L’option est prise « Débrouillez vous ». Comme d’habitude serions-nous tentés de dire se rappelant de l’ultime stratégie à laquelle le peuple avait été invité pour faire face à cette pandémie. Dès lors, ce bourdonnement devient une sérénade d’opportunités venant de l’occident, hypnotisant toute cette jeunesse laissée à elle-même, indexée et culpabilisée, à qui serait reproché le délit de nonchalance et d’indolence intellectuelle. Qu’on se le tienne pour dit ! Non ils ne veulent pas mourir mais ils souhaitent compter pour vous qui avez la responsabilité de leur garantir « un monde d’opportunités » au pied de leurs lits. Non Ils ne souhaitent pas se noyer même si leurs rêves risquent de l’être dans leurs chambres envahies pas les eaux depuis leurs tendres enfances. Non ils ne boycotteront pas la France au risque de devoir vous boycotter vous-mêmes, leurs pères et frères occidentalisés à outrance, qui semblez vous complaire de leur situation de précarité sclérosée. Non ils ne boycotteront rien puisqu’ils n’ont jamais rien appris d’autre qu’à aimer, s’habiller, vivre, manger, parler, apprendre, créer, rêver et mourir à la française.

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Si l’Élysée, demeurant au bout des mers incertaines, ne leur est accessible qu’au prix de leurs vies, aidez-les au moins à préserver leurs rêves d’atteindre sereinement l’ultime Élysée céleste. Ce bourdonnement les assourdit et les perd, puisque cette peur les guette de se voir priver de leurs ambitions et de leurs rêves. Moussa, ce frère à qui on voulait retirer le droit ultime de décider de son sort par les urnes et qui s’est vu refusé le piètre droit d’être reconnu chômeur, a fini par prendre le large à bord de sa pirogue de fortune à la quête d’un monde meilleur. Il avait déjà boycotté la vie sur la terre de ses ancêtres quand, percevant au loin ce bourdonnement dû aux dérives de la liberté d’expression et du terrorisme ayant eu écho dans le monde « arabo-musulman », il aperçut cette fumée noirâtre venue lui annoncer la fin d’une vie d’ambitions infécondes et de désespoirs. Game over !

Au revoir Octobre Rose ; Bonjour Novembre Orange. Avec sa houle dévastatrice, renversant par ses oscillations les promesses et engagements d’antan, nous voilà, avides de nouveaux espoirs portés par de nouvelles ambitions qui, nous l’espérons cette fois, ne seront vaines. Pour l’intérêt suprême ? « We’ll see » Ici ou ailleurs tout ce qui compte c’est de vivre.







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