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Les Non-dits Du Discours De Touba Sur L’immigration Clandestine

Les Non-dits Du Discours De Touba Sur L’immigration Clandestine

« L’émigration clandestine en prenant les pirogues est synonyme de suicide. Personne ne doit prendre les pirogues pour voyager surtout sur de longues distances. Ceux qui font cela, qu’ils sachent que c’est un suicide et s’ils meurent, ils iront en enfer ». « Le Khalife exhorte tous les citoyens, tous les musulmans et particulièrement les disciples Mourides de ne plus prendre les pirogues s’ils se réclament mourides et disciples de Serigne Touba. Car l’Islam bannit le suicide », avertit le porte-parole du Khalife.

« Nous savons que les temps sont durs mais nous devons travailler pour le développement de notre pays comme de bons citoyens. Donc, nous devons y rester et y vivre. Toutefois, si quelqu’un veut aller à l’étranger qu’il le fasse dans les conditions requises ».

Depuis quelques temps, les citoyens sénégalais découvrent avec stupéfaction et terreur par ci et là à la une des médias du pays, la mort par noyade de centaines de nos concitoyens dans des conditions atroces et ce dans nos eaux maritimes. Beaucoup de familles plongées dans une incertitude tenace partent à la recherche d’un proche disparu qu’elles avaient perdu de vue depuis un bon moment. Même si certains candidats à l’immigration clandestine en avaient touché un mot à un ou à quelques très rares confidents, d’autres par contre ont préféré garder le silence des momies de crainte que leur projet de départ à l’exil ne soit éventé par l’entremise d’une voix persuasive ou craintive qui prend le dessus en dépit de toutes considérations sur leur moi.

Plus les jours et les nuits passent, plus l’inquiétude voire la terreur de ne plus revoir leurs proches disparus s’accentuent. Murées dans un silence, infernal, elles scrutent à l’horizon l’annonce d’une nouvelle plus gaie pour les plus optimistes, et pour les autres non encore complètement gagnées par un certain pessimisme ambiant qui plane au sein de la société, s’attendent à une délivrance afin de pouvoir faire leur deuil dans l’intimité familiale loin des regards comme si ces drames sont une honte à cacher. Et pourtant non, la vie est tumultueuse et ainsi faite avec son lot de souffrance.

Au même moment, d’autres compatriotes se mobilisent à travers les réseaux sociaux pour que ces fils et filles du pays ne soient pas oubliés et tombent dans l’anonymat par indifférence en raison même du silence coupable de nos autorités publiques sur ces drames interminables. Aucun signe de compassion des plus hautes autorités de la République comme si ces familles éplorées étaient toutes au courant du départ de leurs enfants et donc par ricochet entièrement fautives voire responsables de ce destin macabre.

Une indifférence innommable. Un sujet à éviter voire à oublier au plus vite pour ne pas assombrir davantage les tractations politiciennes du préfet de l’Hexagone au Sénégal. Macky Sall, en chef de clan impassible face à la douleur de toutes ces familles, se terre dans un silence assourdissant pour ne pas constater avec effroi une triste réalité qui non seulement met à nu ses très nombreux mensonges, mais qui nous permet de découvrir in fine que sa gestion, tant chantée par ses dames de compagnie, est un échec cuisant. Il s’est juste contenté de poster un tweet comme si ses concitoyens étaient des martiens. Il nous prend vraiment pour des moins que rien. Pourtant, la douleur de toutes ces familles sénégalaises est immense. Le chef de clan Macky Sall préfère de loin saluer la mémoire de Charlie Hebdo, des moqueurs attitrés et assumés du prophète Mohamed (PSL) depuis Paris sous le froid que de parler directement à son peuple en ces moments de deuil et de tristesse.

Mais que dire de nos compatriotes morts en pleine mer et qui n’auront pas droit à une sépulture ni même à une prière mortuaire parce qu’ils se sont donnés la mort en connaissance de cause en bravant les tumultes de l’Océan Atlantique. Un suicide collectif. Le mot est vite lâché par le porte-parole du khalife général des Mourides, Serigne Bass Abdou Khadre. La sentence est ferme et résolue en vue de frapper les esprits et de décourager définitivement les candidats à l’immigration clandestine. Une onde de choc. Un terrible désaveu de la folie Barca ou Barsakh.

Et pourtant, ces centaines de morts, même en mettant en exergue un désir immodéré de rejoindre les plages espagnoles en s’embarquant dans des pirogues de fortune et laissés à eux-mêmes, n’ont jamais voulu voire souhaité se suicider. Ils espéraient de toutes leurs forces réussir à atteindre le sol espagnol comme d’autres ont eu la chance d’y arriver et de reconstruire une nouvelle vie.

En réalité, l’expression tant galvaudée et synonyme d’immigration clandestine Barca ou Barsakh, est à mon sens complètement travestie voire détournée de sa signification réelle par le commun des sénégalais. Barca renvoie à un rêve voire à un fantasme ou à tout le moins une obsession tenace de partir le plus loin possible pour un ailleurs incertain mais possible. C’est cette possibilité même qui donne le courage à nos jeunes hier et aujourd’hui à vouloir fuir le Sénégal. L’autre versant de l’expression Barsakh n’est pas du tout l’autre monde, la station intermédiaire qui relève de l’invisible, le lieu de dépôt des âmes en attente de la fin des temps. Mais, Barsakh représente dans l’imaginaire des candidats à l’immigration clandestine une certaine mort sociale qu’ils vivent quotidiennement dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos villes et villages.

Seule une lecture hâtive peut corroborer cette idée fausse de suicide. Ces milliers de morts engloutis dans l’océan Atlantique, même si on peut regretter foncièrement les moyens utilisés pour rejoindre l’Europe, nous devons au moins reconnaître qu’ils étaient animés par un immense espoir de réussir cette aventure certes dangereuse et risquée.

Pourquoi donc, penser après coup, qu’ils se sont donnés la mort de manière volontaire tout en écartant de facto le fatum, qui en derrière instance, prend le dessus sur tout et en dépit même de toutes nos stratégies pour baliser notre direction, notre vie ? Personne ne connaît le lieu ni le moment voire même les circonstances de sa mort. C’est cette part d’incertitude qui fait le drame de la vie, Nos compatriotes, en quittant les plages de Mbour, de Ndar ou d’autres plages du littoral ne se dirigeaient pas droit vers la mort en toute lucidité, mais ils espéraient tout de même le secours du très Haut, le Seigneur des mondes. Mais le décret de Dieu était inévitable. Ils ne pouvaient pas rejoindre les plages espagnoles comme d’autres immigrés sénégalais qui ont pris le même chemin et qui ont été sauvés par-dessus tout par des voies insoupçonnées par le même, Allah qui est capable de tout et qui a autorité sur toute chose.

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On peut certes dénoncer encore voire condamner cette forme d’immigration clandestine, mais dans le drame que les familles éplorées vivent aujourd’hui, pourquoi ne pas y voir la volonté de Dieu tout simplement et de prier pour le salut de leurs âmes ? Ce discours, au contraire, ne replonge-t-il pas ces familles dans une douleur infinie et sans aucune possibilité de pouvoir faire leur deuil ? Apprendre la mort de son fils ou de sa fille ou d’un quelconque membre de sa famille dans ces conditions atroces est déjà très difficile à vivre, mais que dire ou penser après une sentence pareille d’une voix autorisée voire écoutée et /ou respectée par beaucoup de personnes, l’enfer comme lieu de destination pour tous ceux et celles qui essaient de rejoindre l’Europe par des pirogues en y perdant la vie. La dangerosité de ce périple est bien réelle.

Cependant, dans ces moments de deuil et de détresse, une autre approche plus pédagogique, qui au demeurant, ne va rien éluder des risques énormes de ce voyage périlleux sur des embarcations de fortune, nous semble plus judicieuse, puisque rien ne permet d’affirmer de manière péremptoire que ces jeunes se sont suicidés en connaissance de cause. Si la finalité de ce discours est d’apeurer voire de décourager les candidats à l’immigration clandestine, je doute fort de son impact réel sur tous ces jeunes qui ne voient pas le bout du tunnel et qui se sentent véritablement abandonnés dans leur triste sort, à tort ou à raison, par les différents régimes de Diouf au chef de clan Macky Sall en passant par maître Abdoulaye Wade.

Par ailleurs, la position de Touba sur l’immigration clandestine par la voix du porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bass Abdou Khadre, élude beaucoup de questions majeures sur ces drames récurrents. Sans ces problématiques, une compréhension réelle de cet enjeu social serait à tout le moins biaisé. La question majeure et incontournable sur l’immigration clandestine est la suivante : pourquoi donc, des jeunes, des enfants, des filles ou garçons non accompagnés, des mineurs d’âge, des femmes enceintes, des adultes, des étudiants, des pêcheurs, des mécaniciens ou même des enseignants issus d’horizons très variés, mais qui vivent sous le signe de la pauvreté, du dénuement ou d’une certaine précarité indescriptible, décident d’un coup de quitter le Sénégal ? Les avis divergent sur le sujet.

En effet, certains se penchent sur les difficultés de la vie ou selon les temps très durs à l’instar du porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre. Par contre, d’autres à l’image de l’artiste Youssou Ndour s’épanchent sur la pression sociable pour justifier ces départs. En vérité, la pression sociale ne suffit pas à expliquer à elle seule le départ massif de nos concitoyens vers un eldorado lointain. Et ainsi à pouvoir dire avec légèreté que nous subissons tous la pression sociale au Sénégal alors que nos vécus voire nos situations sont diamétralement opposés. C’est une autre manière à peine voilée d’affirmer que les candidats à l’immigration clandestine ont totalement tort sur toute la ligne. Ces explications ne peuvent pas être totalement écartées, mais elles sont et demeurent superficielles parce qu’elles ne prennent pas en compte la dimension psychologique, l’affect voire le traumatisme d’un rejet ou d’une sorte d’abandon de soi ou d’inutilité sociale ou une charge de trop, l’un dans l’autre, ressentis profondément par les candidats à l’immigration clandestine.

Ces drames existentiels ne peuvent pas du tout être circonscrits à une pression sociale au demeurant perceptible dans nos relations sociales. Ces drames sont au contraire le résultat de toutes les formes d’injustice que nous vivons voire que nous subissons au cœur même de nos cellules familiales et par extension dans la société. En réalité, nous refusons d’admettre que le pays de la Teranga est foncièrement inégalitaire et injuste dans son fonctionnement. Au demeurant, ces inégalités et ces injustices sont principalement la source de tous les maux qui contraignent voire qui poussent nos concitoyens à fuir le pays. À côté de ces formes d’injustice et d’inégalité sociales exacerbées mais refoulées en vue de maintenir un statuquo pour préserver une certaine harmonie, qui n’est en définitive qu’une sorte de paravent pour masquer nos tares et faire le jeu d’une certaine élite politicienne – maraboutique, il y’a aujourd’hui une vraie culture de l’impunité encouragée par le chef de clan Macky Sall aux membres de sa galaxie.

Au lieu de s’empresser à vouer aux gémonies nos concitoyens morts par noyade, pourquoi ne pas vous arrêter voire toucher au doigt les très nombreux cas de détournements de deniers publics jusque-là impunis qui révoltent nos jeunes et qui leur poussent à perdre totalement confiance à un avenir serein dans ce pays de trous à rats où les situations d’urgence sont partout sauf pour une certaine élite politique, affairiste et maraboutique ? Si, nos compatriotes avaient entendu le même son de cloche ferme et intransigeant pour dénoncer et condamner les crimes économiques de nos autorités publiques, je dis peut-être, beaucoup de candidats à l’immigration clandestine vont devoir surseoir à leurs projets et rester ici et maintenant au pays pour essayer de s’en sortir à force de labeur et de détermination.

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En vérité, et c’est triste de devoir le constater, nos concitoyens au Sénégal sont abandonnés par nos autorités, qui n’ont seulement ne s’activent pas du tout pour l’amélioration de leurs conditions d’existence ni ne militent pour une protection de l’intérêt général, préfèrent de très loin se partager entre copains, alliés voire potentiels protecteurs contre les foudres de la justice nos maigres ressources publiques ou qui livrent au quotidien nos ressources nationales à leurs maîtres français de préférence.

Combien de centaines voire de milliers de milliards de francs CFA ont été détournés depuis 1960 et qui sont entre des mains de gens qui se targuent d’appartenir à telle ou telle confrérie du Sénégal et jamais remis à la justice pour prouver l’origine licite de leurs avoirs ? Personne ne saurait dire avec précision les montants astronomiques détournés par des politiciens véreux et autres fonctionnaires de l’Etat du Sénégal.

Et nous savons tous avec certitude et de bonne foi quelle que soit notre position dans la stratification sociale, que nos politiciens professionnels ont pillé, détruit le pays et hypothéqué l’avenir de la jeunesse sénégalaise.

Non seulement, nos autorités publiques n’ont pas de méthodes significatives ni efficientes pour venir à bout du chômage endémique qui frappe de plein fouet la jeunesse sénégalaise et qui constate avec effroi que les possibilités d’une vie digne s’amenuisent considérablement. Même, des nouveaux candidats à l’immigration clandestine, en l’occurrence des jeunes pêcheurs jettent l’éponge parce qu’ils n’arrivent plus à s’en sortir. On assiste hélas aujourd’hui à une autre forme de régression sociale due en partie par une concurrence inégale avec les navires de pêche étrangers. Au moment même de la résurgence de ces scènes macabres de noyade de nos concitoyens, le chef de clan Macky Sall signe encore des accords de pêche avec l’Union Européenne qui auront immanquablement des conséquences funestes sur la vie et la sécurité de nos pêcheurs. Pourquoi donc, le chef de clan Macky Sall, au lieu de donner ces contrats léonins à des firmes étrangères, n’investit pas des sommes considérables dans une pêche moderne pour valoriser nos potentialités économiques et épargnait ainsi nos pêcheurs de ce drame ? Par peur sans doute et habitué à recevoir sa feuille de route depuis les bords de la Seine.

Et c’est cette même Europe qui pille nos ressources halieutiques avec la complicité de nos gouvernants et qui ferme ses frontières à toute forme d’immigration sauf celle qu’elle agrée en choisissant de débaucher nos meilleurs profits. Pourquoi donc, nous rappeler la voie de l’immigration légale tout en sachant qu’elle est pratiquement impossible pour la quasi-totalité de nos candidats à l’exil ? Tout en sachant que ce n’est pas une personne ou cent personnes qui veulent quitter le pays, mais des dizaines de milliers de nos compatriotes qui ne se sentent plus chez eux et sont à l’étroit, complètement désœuvrés qui ne savent rien faire ou tenter pour espérer améliorer leur situation sociale. Et vous seriez tombé des nues qu’il était possible voire permis à nos jeunes de pouvoir partir en Europe ou ailleurs sans aucune contrainte légale, le pays serait massivement déserté par ses habitants. A qui faute ? À nous tous et ce sans exception. Nous sommes tous responsables certes à des degrés variés de ces morts par noyade interminables.

De la cellule familiale où une concurrence malsaine et sournoise est entretenue en connaissance de cause ou par mégarde dans certains cas entre enfants ou entre voisins en mettant au piédestal celui qui a réussi à franchir le cap de l’océan et qui effectue des transferts d’argent à sa famille, comme l’exemple type d’une personne courageuse, digne. C’est cette course effrénée au paraître voire à la ressemblance à l’autre qui fausse les liens sociaux… C’est à ce niveau seulement qu’on peut parler de pression sociale et encore….

De nos autorités publiques qui ont complètement échoué dans leur politique à l’emploi des jeunes. Pour justifier leur incurie, par des termes « savants » qui en réalité ne peuvent rien dire voire signifier de concret pour nos jeunes compatriotes désœuvrés comme l’employabilité pour essayer comme toujours de repousser la faute aux plus démunis d’entre nous. Depuis les premiers morts par noyade en 2006 liés au phénomène Barca ou Barsakh jusqu’aux récentes disparitions, que nos autorités nous disent combien de milliards de francs CFA nos partenaires au développement et ce malgré leur double jeu mesquin sur la question migratoire, ont mis sur la table pour empêcher que nos jeunes ne traversent la mer pour gagner l’Europe ? Des milliards ont été déviés de leur destination initiale. Qu’ont elles fait des 20 millions d’Euros que l’Union Européenne a accordé à l’Etat du Sénégal dans le cadre du Projet d’Appui à la réduction de la migration à travers la Création d’Emplois Ruraux au Sénégal, par la mise en place de fermes agricoles villageoises et individuelles, destinés principalement à ces localités de  Kolda, Sédhiou, Kedougou, Louga, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Tambacounda. Dites-nous, pourquoi donc et ce malgré cet important appui financier de l’Union Européenne, et d’autres encore sous les régimes de maître Abdoulaye Wade et de sa copie presque identique et plus monstrueuse du chef de clan Macky Sall, beaucoup de nos concitoyens continuent à fuir le pays ? Et au plus, qu’avez-vous fait de ces projets financiers en vue de lutter contre l’immigration clandestine ?

Pourquoi donc, vous devez toujours sortir des chiffres sur l’emploi au Sénégal qui ne correspondent pas du tout à la réalité du terrain ? D’où le secrétaire général du gouvernement, l’ancien journaliste, monsieur Abdou Latif Coulibaly, peut-il sortir le chiffre de 750 000 emplois directs et indirects créés par le régime de Macky Sall ? Sans doute de son imagination ou de sa nouvelle posture de politicien professionnel plus enclin à manipuler des données statistiques. L’autre jour, dans l’émission dominicale Grand Jury de la RFM, il a encore tenté de faire des rapprochements entre l’immigration clandestine telle que nous la connaissons aujourd’hui au Sénégal et les départs de citoyens français dans les autres pays de l’espace Schengen Heureusement out lui, car le journaliste Babacar Fall n’a pas su relever cette superficie et mettre à nu sa malhonnêteté intellectuelle. En vérité, les citoyens européens peuvent librement travailler dans n’importe quel pays et saisir immanquablement les autorités qui peuvent se présenter à eux.

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De la démission de l’élite intellectuelle qui se traduit par une compromission abjecte sans précédent dans l’histoire récente du Sénégal d’une bonne partie de ses éléments les plus en vue sur la scène médiatique. Mieux, sur les sujets sensibles de la bonne gouvernance et d’une gestion efficiente et responsable de nos ressources, ils ou elles se gardent de se prononcer sur les nombreux cas de scandales voire de crimes économiques pour ne pas désavouer ou contrarier leurs amis, membres et défenseurs de la dynastie Faye – Sall. Et pourtant rien n’a changé sous nos tropiques en matière de mauvaise gestion, de détournement de nos deniers publics, de corruption, de népotisme, de trafic d’influence, d’impunité, d’abus de biens sociaux, de chantage, d’intimidation et de menaces sur la sécurité de certains de nos compatriotes qui refusent par dignité, par honneur de participer au festin macabre des pilleurs chevronnés de nos maigres ressources publiques. Pourtant, une bonne partie de cette élite intellectuelle corrompue et /ou lâche en refusant de prendre position ouvertement pour la défense de l’intérêt général ou qui dans les salons de Dakar critique en sourdine les pratiques scandaleuses du chef de clan Macky Sall à la tête du pays, sait pertinemment que le Sénégal va droit au mur à cause d’une part de la gestion patrimoniale et clanique du pouvoir, d’autre part par l’arbitraire, par l’impunité de fait accordée aux voleurs de la République et l’injustice assumée au grand jour par le parrain de cette bande de faussaires en complicité avec ses acolytes nichés au cœur de la magistrature.

D’une certaine aristocratie maraboutique, qui on ne sait pour quelles raisons, elle est devenue de facto l’alliée naturelle de nos politiciens professionnels qui ont mis le pays à genoux. Pourtant, elle devait être le moteur de notre développement économique et social en montrant la voie de la sagesse, qui n’est rien d’autre que de se conformer à la vérité. Cette élite maraboutique ne saurait ignorer de bonne foi les conditions sociales inacceptables de leurs disciples. Mais, elle se garder de pointer du doigt les nombreux manquements à une bonne gestion de nos ressources et au pillage systématique du bien commun par une minorité de gens indignes et minables. Le constat général, aujourd’hui au Sénégal, et partagé par une bonne partie de la société, qui par peur de représailles s’en détourne, est la propension de cette élite maraboutique à accueillir à bras ouverts et avec tous les honneurs, les plus tordus de nos politiciens professionnels de l’opposition ou de pouvoir et qui sont soupçonnés voire accusés de détournement à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA par les organes de contrôle de l’Etat. La liste est trop longue de cas de détournement de deniers publics pour ne pas les citer tous. Hier, sous le régime de maître Abdoulaye Wade, les fonds taïwanais, l’organisation de l’OCI à Dakar, le Fesman, le marché des cartes d’identité biométriques, la SAR, le bradage du foncier de l’aéroport de Dakar etc. Aujourd’hui, sous le régime du chef de clan Macky Sall, l’affaire Prodac, celle de la Poste, l’affaire Petrotim, celle du Fonds Covid-19 etc… en passant par les marchés de gré à gré, le domaine par excellence où prospère la corruption et le favoritisme.

Dans l’un ou dans l’autre régime, c’est selon, les personnalités épinglées par les corps de contrôle de l’Etat, affichent ouvertement leur appartenance confrérique. Et cet exhibitionnisme n’est pas fortuit. Ainsi, nos délinquants à col blancs cherchent des alliés de taille au sein de certaines familles maraboutiques en vue de se soustraire des mains de la justice d’où une certaine manie assez répandue dans la société allant du lutteur, au politicien professionnel en passant au professeur d’université à évoquer publiquement le nom de leur marabout dans l’espace public. Ainsi, tout récemment, le président de Rewmi, monsieur Idrissa Seck après son inconduite mieux ses reniements, sa trahison, s’est rendu à Touba pour y chercher une caution morale.

Et c’est là où nous en sommes aujourd’hui au Sénégal. Le constat est sans appel. Tout ce qui nous reste à faire est de nettoyer les écuries d’Augias en refusant de nous laisser bernés d’un côté par nos politiciens professionnels et de l’autre par une certaine aristocratie maraboutique, qui malgré le plaidoyer depuis Paris du chef de clan Macky Sall en faveur de l’islam confrérique sénégalais en opposition à un autre islam jugé belliqueux et à combattre jusqu’à la dernière énergie avec ses alliés français, qui garde le silence des momies sur les pratiques nauséabondes et contraires à l’éthique musulmane ou tout simplement à la droiture et à la justice. C’est pour seulement, il est impératif aujourd’hui pour redresser le pays et de le reconstruire dans la voie de la justice, du progrès social, de la solidarité, de la protection du bien commun de nous débarrasser de toutes ses mains sales, qui à un moment donné de notre histoire et pour une raison ou pour autre, se sont jointes pour manipuler, dominer et maintenir nos concitoyens dans une servitude humiliante et dans la pauvreté.

Cet engagement citoyen et patriotique ne saurait attendre et doit être l’affaire de tous les fils et filles sénégalais(es) qui veulent absolument que cessent au pays de la Teranga, l’impunité, les passe droits, le larbinisme, la corruption, le pillage systématique de nos deniers publics, le lobbying des marabouts.







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