Or donc Idrissa Seck a rejoint le Macky. Après presque huit ans de (fausse) bouderie. Faut-il en rire ou en pleurer ? Ni l’un ni l’autre pour qui suit la pratique politique au Sénégal qui est TOUT sauf rationnelle.
Et la VAR (Video Assistant Referee) est là pour nous ressasser toutes les formes de reniements de la parole donnée, de revirements de positions affirmées, d’apostat de professions de foi et de trahison de postures déclamées par presque tous les acteurs de la vie politique dans notre pays. On aura tout vu, tout entendu et Tout vécu dans notre cher Sénégal en la matière. Comme quoi les paroles de politiciens n’engagent que ceux qui veulent y croire. Qu’est-ce à dire ?
Que tout simplement au Sénégal et presque partout ailleurs en Afrique, la politique s’apparente beaucoup plus à de l’Art qu’à de la Science avec ses codes et ses normes. C’est pourquoi, les nombreux « analystes politiques » qui pullulent dans ce pays et qui polluent les médias jusqu’à la nausée avec leurs débats interminables et très souvent polémiques n’y voient que du feu. A preuve, à l‘exception notable de Cheikh Yérim Seck qui aura été le SEUL à flairer cette alliance en gestation et aussi il ne faut pas l’oublier de l’inénarrable Kouthia ; aucun d’entre eux n’a pu même pressentir les prémices d’un tel scénario. Comme quoi, nos politologues maison auront montré toutes leurs limites en matière de prospectives et d’analyses des situations socio-politiques pour émettre des avis motivés. Ils pêchent tous par la pauvreté de leurs réseaux qui est l’atout numéro un d’un bon analyste politique. On peut tout dire de Yérim sauf qu’il n’a pas de réseaux d’informations fiables liés certainement à son vécu journalistique de longue durée au sein de l’hebdomadaire « Jeune Afrique ».
Souleymane jules DIOP et Latif Coulibaly quand ils étaient journalistes, peuvent aussi se targuer d’avoir eu de très bons réseaux qui leur permettaient de disposer d’informations de première main qui, pour lancer ses torpilles à partir «des lignes ennemies» et qui, pour écrire ses livres pamphlets sur Wade. L’analyse politique est une science qui nécessite d’avoir des connaissances livresques et académiques avérées certes mais encore et surtout d’avoir des relais fiables jusque dans les endroits les plus improbables et à des niveaux les plus insoupçonnés. C’est la combinaison de ces facteurs qui permettent de traiter de sujets politiques, sociaux et autres avec pédagogie, compétence et intelligence. C’est ce qui manque cruellement à nos spécialistes maison.
Rester dans son salon et se fier aux rumeurs pour ensuite en tirer des conclusions qu’on voudrait doctes ne donne que de piteux résultats comme ceux que nous ont servis et continuent à nous servir ces « spécialistes » auto proclamés de la science sociale et politique. C’est pourquoi, ils se sont tous noyés dans cette affaire Idy-Macky que personne d’entre eux n’a vu venir. Il urge donc pour nombre d’entre eux, d’accepter en toute humilité, de se remettre en question et de réviser les gammes pour devenir un analyste crédible et pertinent et nous épargner le spectacle lassant des péroraisons insipides qu’on nous sert à longueur d’antenne et de colonnes dans nos médiats. Les jeux d’ombres qui se jouent dans l’ombre des nuits noires sont une part essentielle des manœuvres politiques que seuls de vrais journalistes d’investigation, bien réseautés et tenaces peuvent déceler. On semble tomber des nues quand on nous apprend que dès le lendemain des élections présidentielles de mars 2012 Idy et Macky étaient en contacts permanents et que Macky verserait même quelques trente millions de francs par mois à Idy pour payer ses dettes et maintenir son train de vie sans qu’aucun de nos « grands » commentateurs politiques puisse en avoir échos. C’est quand même trop gros comme gag.
La manœuvre souterraine d’une telle démarche à l’insu même des partisans de leurs partis politiques est l’illustration parfaite des pratiques politiques au Sénégal qui donne une belle image de la « confiance » censée être de mise entre camarades d’un même parti politique. Passons. Sur ce chapitre, on se souvient du fameux protocole de Reubeuss qui aurait été conclu nuitamment. De même Karim Wade a été libéré et expulsé manu militari à l’heure des démons quand les anges roupillent. Tout se fait dans l’ombre des nuits tardives entre gens bien élevés pour ne pas dire entre copains et coquins. Laissant les autres s’agiter le jour comme des guignols dans l’ignorance totale des vrais faits. Ainsi va le Sénégal .
En attendant le prochain épisode de ce jeu « d’eux et Nous » il ne faut plus s’étonner de RIEN dans ce pays où « coulent le lait et le miel » pour paraphraser l’autre. DIEU Nous garde, garde le Sénégal et garde l’Afrique.