Deux questions se posent :
Devons-nous nous laisser envahir par une deuxième vague de la pandémie ?
Pouvons-nous stopper la tendance actuelle ?
Depuis le premier cas de Covid-19 survenu le 2 mars 2020 à nos jours, le Sénégal a su mettre en place une politique dynamique et adaptée à l’évolution de la pandémie, par un leadership fort au somment de l’Etat, une mise en place d’équipes pluridisciplinaires et multisectorielles, et une implication effective des responsables des collectivités locales et des leaders d’opinion.
Au bout de six mois, grâce aux mesures rigoureuses appliquées avec fermeté, une approche technique efficace et adaptée, un équipement rapide des structures de prise en charge médicale, un personnel formé et suivi, un engagement des communautés, des résultats probants ont été obtenus.
Ainsi, aux environs de la mi-août 2020, le Sénégal a atteint le pic de la pandémie et a amorcé la phase descendante de la courbe de l’évolution de la pandémie dans le pays.
Alors, l’espoir d’avoir maîtrisé la situation était permis, nous vivions la queue de la pandémie, jusqu’à la mi-novembre 2020, avec la fermeture de plusieurs services de réanimation-Covid-19, le redéploiement du personnel dans les autres services, une prévalence de positivité des tests tournant autour de 1 à 2%, un nombre de décès inférieur ou égal à un par semaine, un nombre de malades sous traitement inférieur à 30 dans tout le territoire national.
Cependant, malgré la poursuite des communiqués, et des recommandations régulières, des services de santé et de la presse, les populations ont manqué de persévérance dans l’observance des mesures barrières, et ont cru vivre une sorte de fin de la pandémie.
Depuis lors, bien que les cas importés soient biens cernés au niveau de nos différentes frontières, cet espoir de maîtriser la situation semble nous échapper :
La prévalence ne fait qu’augmenter, atteignant 8 à 9% le 5 décembre 2020, les cas communautaires sont signalés dans toutes les régions du Sénégal, les décès sont enregistrés presque tous les jours, le nombre de malades sous traitement est multiplié par dix.
Dès lors, la question légitime qui se pose est de savoir si nous pouvons stopper la tendance actuelle de la pandémie et comment ?
Au demeurant, pour éviter les conditions draconiennes de début de crise, à savoir le confinement, le couvre-feu, le rester chez-soi, etc., que notre économie, ni notre système éducatif ni notre système de vie sociale et communautaire ne sauraient supporter, alors la seule solution qui s’offre à nous est de faire appliquer strictement les mesures barrières, dans nos lieux de travail, dans nos systèmes de transport, dans nos établissements scolaires, dans nos rencontres familiales et communautaires.
Pour cela, tous les ministères doivent être impliqués, non pas seulement ceux de la Santé et de l’Intérieur, mais également entre autres les leaders d’opinion, les leaders communautaires, les leaders religieux, les chefs d’établissement, les chefs d’entreprise, les organes de presse etc.
Devant la tendance actuelle, la seule chose qui vaille est une prise de conscience individuelle et collective quant à la possibilité de survenue d’une deuxième vague, et l’avènement d’un sursaut national face à la Covid-19, en attendant l’arrivée prochaine des vaccins.
Chacun doit prendre ses responsabilités vis-à-vis de soi-même, de sa famille, et de la communauté.
Rappel des mesures barrières :
Le port de masque bien ajusté couvrant la bouche et le nez.
Le lavage des mains à l’eau et au savon
L’utilisation de solution hydro-alcoolique
Le respect de la distanciation sociale
L’évitement des rassemblements, du moins avec distanciation et port de masque.
Recommandations :
En cas de présence de symptômes, suite à un contact avec une personne positive au Covid-19,
En cas de symptomes suspects de la Covid-19,
Contacter le service de santé le plus proche, ou appeler :
800 00 5050
Samu : 1515
Alerte : 1919
Dr Georges DIOUF
Médecin de la santé au Travail.
Gouvernance, Ethique et Rse.
Spécialiste des Maladies infectieuses et tropicales