Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

L’onu Est-elle Raciste ?

L’onu Est-elle Raciste ?

Poser cette question à propos d’une organisation dont les fondements reposent sur des valeurs d’égalité entre les peuples, les races et les genres, et dont la légitimité s’est forgée dans les combats pour la décolonisation et contre l’apartheid peut sembler déplacé. Après avoir pris connaissance de l’enquête que la revue Foreign Policy a consacré, mi-octobre, à la représentation de la diversité au sein de cette « Maison-monde », force est pourtant de constater qu’émettre pareille interrogation revient à y répondre : oui, l’ONU est encore très largement la chasse gardée des Occidentaux et plus précisément de la sous-espèce des mâles blancs.

Le fait que deux des neuf secrétaires généraux de l’Organisation, depuis sa fondation, en 1945 – l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali et le Ghanéen Kofi Annan – aient été Africains, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Sur les quelque 40 000 salariés permanents de l’ONU, les ressortissants d’une demi-douzaine de pays occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie, Allemagne, Espagne) occupent une place disproportionnée parmi les emplois les mieux rémunérés et les plus sécurisés, à New York et à Genève. À l’inverse, les originaires des pays du Sud et plus particulièrement les Africains sont affectés en priorité aux « jobs de terrains », dans les zones de conflit, comme la RD Congo, le Mali, la Centrafrique ou la Somalie.

Le tentaculaire Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), qui coordonne les activités des multiples agences de secours d’urgence de l’ONU, est à cet égard un cas quasi caricatural. Dirigée depuis treize ans par quatre secrétaires généraux adjoints successifs, tous de nationalité britannique, cette colonie de Sa Gracieuse Majesté réserve 70 % des emplois au sein de son siège new-yorkais à des Occidentaux, une proportion qui atteint 90 % dans certaines directions stratégiques (communication et politique). Les Africains, qui comptent pour 23 % des effectifs, sont invisibles dès que la hiérarchie s’élève.

A LIRE  Me Wade sur Serigne Pape Malick Sy: «Quand nous étions en prison…»

« Héritage colonial »

Ce n’est pas un plafond de verre, mais le couvercle d’une cocotte-minute qu’une main invisible semble avoir posé sur l’expression de la diversité au sein de l’Ocha. « Qui paie commande » semble d’ailleurs être la règle à l’ONU, où le fameux P5 – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – se partage les principaux départements avec l’élégance d’un gentlemen’s agreement. Aux Américains les affaires politiques, aux Russes la sécurité et le contre-terrorisme, aux Chinois les affaires économiques et sociales – une aubaine pour leur projet des Nouvelles Routes de la soie – aux Britanniques, on l’a vu, l’humanitaire et aux Français les opérations de maintien de la paix, chasse gardée de Paris depuis plus de vingt ans.

Lire la suite en cliquant ici







Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *