Le rappel à Dieu d’Idrissa Diallo, ce 28 décembre 2020, sonne comme une interpellation pour les pauvres êtres humains que nous sommes. Périssables, nous demeurons. Idrissa est parti. Nous partirons. Il était l’incarnation de la pondération, de la mesure, de l’intelligence agissante, de la discipline, de la constance, de la loyauté, et par-dessus tout, du courage. Oui, il arrive à l’univers de se tromper. La disparition de cette belle âme rappelle ces mots remplis de sens de l’écrivaine Mariama Ba dans son illustre roman «Une si longue lettre» : «On ne prend pas rendez-vous avec le destin. Le destin empoigne qui il veut, quand il veut. Dans le sens de vos désirs, il vous apporte la plénitude. Mais le plus souvent, il déséquilibre et heurte. Alors, on subit». Dans sa noble démarche qui n’a point engendré l’égoïsme, le destin s’est accompli. Nous endurons et apaisons notre souffrance dans son œuvre digne des meilleurs éloges. Les fastes de cette existence terrestre flattent notre vanité et nous détournent, très souvent, de l’essentiel. Le défunt maire de Dalifort, lui, n’a jamais compromis ni sa dignité ni les ressorts de notre aventure collective.
Idrissa Diallo nous a quittés trop tôt. Au-delà de son engagement patriotique, il était un partisan infatigable de la cause de l’être humain. Idrissa avait une approche globale des situations. Son parcours professionnel où il a tout le temps défendu l’intérêt des travailleurs au sein des organisations syndicales, ses positions dans la gestion du dossier du bateau « Le Joola », sa constance dans l’engagement politique confirment, à souhait, l’altruisme de l’homme.
À ses collaborateurs et à ses hôtes, il montrait l’égale disponibilité. Toujours serviable, avec une capacité d’écoute sans commune mesure. Idrissa était un combattant acharné, pour la bonne cause, un humaniste, un homme d’ouverture et de consensus qui avait su établir un lien personnel avec ses mandants. Il aimait ces derniers et ceux-là le lui rendaient bien par le verbe et le geste. Il apportait un soulagement à leur détresse sans grandiloquence. Ni tintamarre. C’était dans sa nature. Idrissa était foncièrement bon. Homme de parole, il respectait toujours ses engagements. Il me revient alors à l’esprit ce sourire légendaire, cette convivialité, cette joie contagieuse, malgré les dures épreuves auxquelles il a dû faire face. Oui, Idy a souvent subi les foudres du destin, mais a toujours su se relever, pour aller de l’avant.
À l’annonce de son décès, passée la sidération, je suis envahi par un sentiment de vide, le supplice de perdre un homme valeureux qui m’était cher. Une source intarissable de constance et de détermination. Je perds l’incarnation de l’humanisme, de l’humilité…Le Sénégal perd l’un de ses plus valeureux fils.
Qu’Allah le Tout-puissant, Maître de nos destins, lui rétribue sa générosité incommensurable et lui accorde la félicité des justes.
Adieu Combattant.